Vienne, historique
Vienne fut habitée depuis très longtemps : des traces de l'époque néolithique et de l'âge du Bronze en sont la preuve.
Au IIIème siècle avant notre ère, les Celtes, originaires de la Hongrie actuelle, arrivent sur ce territoire et l'une de ces tribus, les Allobroges (les gens venus d'ailleurs), fonde sa capitale, Vienna.
Vienne, entre les Vème et IIème siècle avant notre ère
En -44, une révolte gauloise chassa les Romains de Vienne qui fondèrent une autre colonie à proximité, à Lugdunum (Lyon). Mais sa fidélité à Rome, durant la guerre des Gaules, vaudra à Vienne le titre de colonie latine, donné par par Jules César sous le nom de Colonia Julia Viennensis, puis en l'an 40 celui de colonie romaine : les habitants possèdent alors tous les droits des citoyens romains.
Vienne fin du IIème siècle
Vienne fut aussi la ville où apparait pour la première fois en Gaule une colonie juive, et où fut exilé Hérode Archélaos, ethnarque de Judée en l'an 6 de notre ère. La ville se développa de chaque côté du Rhône et devint l'une des plus grandes villes de Gaule : elle possède une enceinte de 7 km et se pare de monuments, édifiés sur des terrasses successives dominant le Rhône.
Au IVème siècle, la ville devint chef-lieu de la province Viennoise, puis capitale d'un diocèse de 7 provinces qui s'étendent sur la moitié sud de la France. Au Vème siècle, saint Mamert commença la construction de la basilique Saint-Pierre. Vers 470, Vienne devint l'une des villes principales du royaume burgonde. Durant cette période, la communauté chrétienne se développa et construisit églises et monastères.
Vienne entre les IVème et VIIIème siècles
Au cours du IXème siècle, Vienne devint capitale du royaume de Provence, après l'élection du roi Boson en 879. Au XIème siècle, l'empereur d'Allemagne hérita du royaume, Vienne fit alors partie du Saint Empire Romain Germanique.
Vienne au XIIème siècle puis au XXème
En 1311, la cathédrale Saint-Maurice abrita le concile œcuménique qui, sous la pression de Philippe le Bel, prononça la condamnation de l'ordre du Temple.
En 1450, Vienne fut rattachée au royaume de France et sera peu à peu éclipsée par Lyon et Grenoble.
Sur un portique de la ville, la devise stoïcienne "Sustine et Abstine", "Supporte et Abstiens-toi" est gravée. Elle aurait pu être la devise de Vienne, qui pourtant fut "Vienna civitas sancta", "Vienne cité sainte", puis à partir du XVIIIème siècle "Vienna urbs senatoria", "Vienne, ville sénatoriale".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vienne_(Is%C3%A8re)
http://www.vienne.fr/rubrique.php?id_rubrique=6
Guide touristique de l'office du tourisme
Le temple d'Auguste et de Livie
La construction du temple (Longueur 23,85 m, largeur 14,25 m, hauteur 17,30 m) est attribuée au début du règne de l'empereur Auguste vers -20/-10. Le premier édifice, peut-être endommagé par le feu, fut rebâti aux deux tiers lors d'une deuxième campagne de travaux, vers l'an 40.
La partie postérieure du temple est la plus ancienne (un mur plein), petits modillons décorés, chapiteaux d'acanthe du type chardonneux. La partie antérieure possède les caractéristiques de l'époque plus tardive : acanthes plus molles.
Six colonnes corinthiennes en façade et sur les côtés soutiennent l'entablement. Quelque marches mènent au vestibule puis à la loge reconstruite (la cella), qui abritait la statue de l' empereur Auguste puis celle de Livie, déifiés après leur mort.
La dédicace à l'empereur divinisé se devine par les traces de lettres en bronze sur la frise est. Dans un deuxième temps, la dédicace à Livie, l'épouse d'Auguste, fut ajoutée en dessous, sur l'architrave.
Le temple du forum se trouvait au centre de l'aire sacrée, et fut un lieu de reconnaissance de la puissance impériale par la population. Les cérémonies furent célébrées par des prêtres qui seuls y avaient accès, la.population restant en contrebas du podium, sur le dallage du forum.
Le forum gallo-romain formait un vaste ensemble public, clos par des portiques à colonnades, où s'exerçaient toutes les fonctions civiques, politiques et religieuses. Autour du temple impérial, l'aire sacrée fut établie en contrebas d'un éperon rocheux aménagé dès l'époque gauloise, dominant le littoral du Rhône à l'ouest.
Le temple doit sa survie à sa transformation sans doute au Vème siècle en église paroissiale de Notre-Dame-la-Vieille, qui devint Notre-Dame-de-la-Vie. La cella fut supprimée et les entrecolonnements comblés. A la Révolution, l'église devint le club des Jacobins puis temple de la Raison. Le tribunal de paix s'y installa ensuite, avant de laisser place en 1822 au musée et à la bibliothèque. La restauration menée à partir de 1853 donna au monument son aspect actuel : la cella fut reconstruite et les adjonctions médiévales supprimées.
Il est l'un des deux seuls temples romains conservés en France avec la maison carrée à Nîmes. Il fut restauré entre 1852 et 1880 : les éléments de l'église furent supprimés, la cella (chambre de la statue) et l'autel restitués.
http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/vienne/fr/index.html
http://www.asso-chc.net/article.php3?id_article=121
http://www.vienne-tourisme.com/articles/le-temple-d-auguste-et-de-livie-12-1.html
http://www.culture.fr/sections/regions/rhone_alpes/organisme/JEP-ORGS160631
Le jardin de Cybèle
Les vestiges encore visible aujourd'hui appartiennent à trois ensembles gallo-romains construits entre entre 14 et 37 : le forum, une salle d'assemblée et un quartier d'habitations.
Les deux arcades en élévation constituaient l'angle sud/est du forum. Au nord de cette placette, l'arcade ouverte est un passage monumental vers le forum. L'autre arcade, fermée par un soubassement, était complétée par d'autres arcades qui fermaient l'est du forum. Selon la dernière hypothèse retenue concernant l'organisation du forum, elle devait border la basilique.
La frise qui court au-dessus de la petite arcade est décorée d'une suite de touffes végétales variées, rythmée par une tête de Jupiter-Ammon reconnaissable à ses cornes. Cette représentation est associée au culte impérial. Les deux arcades sont bâties en calcaire fin importé du midi de la France.
D'autres bas-reliefs présentent des têtes datant du Ier siècle, ainsi qu'une figure du moyen-âge.
Au centre, un bâtiment en gradins, d'une capacité de 800 personnes, s'inscrit entre le grand mur nord, surmonté d'une corniche en escalier, et un mur sud dont on ne voit que les bases.
Dans la partie sud, entre deux ruelles et un escalier, un quartier d'habitations avec boutiques se partageait en deux maisons, l'une ouvrant sur la voie basse, l'autre sur la terrasse supérieure à l'est.
Au haut moyen-âge, un château à enceinte polygonale, le palais des Canaux (ainsi appelé à cause des substructions qui firent penser à des arrivées d'aqueducs gallo-romains, alimentant des thermes) a remployé les deux arcades et le grand mur. Au moyen-âge, l'aumône Saint-Paul, un établissement charitable et hospitalier, puis l'Hôtel-Dieu s'y accolèrent. le palais devint la maison des consuls de 1562 à 1771.
Les démolitions de 1938 mirent à jour des vestiges. En 1940 fut découverte sur le site une sculpture, fragment de bas-relief, montrant deux jeunes hommes et une femme voilée. Les objets représentés, dont un bonnet phrygien, rattachent cette scène à la déesse orientale Cybèle, qui a donné son nom au jardin.
http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/vienne/fr/index.html
La pyramide
Ce monument qui s'élève à plus de 20 mètres de hauteur se dressait en place centrale du cirque, lieu réservé aux courses de chars. Son emplacement sur une plate-forme axiale (barrière centrale séparant les deux côtés de l'hippodrome) a été confirmé par des fouilles faites au XIXème siècle.
Le cirque mesurait 460 m de long, et fut construit à la fin du IIème siècle, succédant à un cirque plus petit, datant de la fin du Ier siècle. L'ensemble était une réplique du cirque Maxime de Rome où l'empereur Auguste avait placé un obélisque provenant du temple d'Héliopolis en Egypte.
Cette pyramide est en réalité un ouvrage maçonné en pierre rappelant la forme d'un obélisque, édifié au-dessus d'un tétrapyle tenant lieu de piédestal. Appelé spina, il servait sert de compte tour et de temple.
La pyramide de Vienne fut longtemps surnommée l'aiguille par les Viennois. Jusqu'aux fouilles de 1853, elle était considérée comme un monument funéraire. Les légendes populaires y voyaient même le tombeau de Ponce Pilate qui, après avoir été gouverneur de Judée, serait mort à Vienne en exil.
Mais, mais, mais.... Ce n'est pas vraiment un lieu sacré me direz-vous ???
La place de la Pyramide a pris un autre nom, elle est devenue place Fernand Point, non loin du fameux restaurant "La Pyramide". Et qui était Fernand Point ? C'était le pionnier de la gastronomie française, le premier chef à obtenir trois étoiles au Guide Michelin en 1933, considéré comme un des pères de la nouvelle cuisine. Il dirigea le célèbre restaurant La Pyramide de 1925 à 1955 et en fit pendant une trentaine d'années une référence de la gastronomie française. Ben voilà où se situe le sacré. Faut pas plaisanter avec ces choses là.
Le mont Salomon
Le site d’origine de la ville est enfermé entre le Rhône et cinq collines, disposées en arc de cercle : le mont Salomon (Sospolium), la colline Sainte-Blandine (Quiriacum), le mont Pipet (Eumedium), le mont Saint-Just (Crappum) et le mont Arnaud (Prompaeciacum).
Deux d’entre-elles se détachent du paysage : le mont Salomon, et le mont Pipet. Se sont aujourd’hui deux hauts-lieux symboliques qui étaient au Moyen Age, en raison de leur intérêt stratégique, possessions de l’Eglise de Vienne.
Au nord, le mont Salomon se termine brutalement au-dessus du Rhône. Le château de la Bâtie qui le couronne a été construit au XIIIème siècle par un des grands archevêques de Vienne, Jean de Bernin. Cette bâtisse est le seul élément survivant des fortifications médiévales de la cité.
Le mont Pipet
La colline de Pipet, située entre deux ravins escarpés et dominant le paysage viennois, est longée par l'ancienne voie gauloise vers l'est (rue Pipet).
Le sommet fut aménagé à l'époque romaine en esplanade de 125m par 87, entourée de colonnades et terminée à l'est par un hémicycle, avec d'importants murs de soutènement encore visibles. Cette aire sacrée avec des temples formait un axe monumental avec le théâtre et le forum en contrebas.
Une inscription faite sur une plaque de marbre de 2,50 m par 1,50 m, mentionnant les donations faites par une prêtresse à un temple, nous apprend que plusieurs divinités furent célébrées sur la colline : "... par décret des décurions, Flaminique de Vienne a offert à ses frais, les tuiles en bronze doré avec les antéfixes et les ornements sculptés des bases, les statues de Castor et Pollux, avec leurs chevaux, et celle d'Hercule et de Mercure."
Il existe un passage voûté (3,20 m de large par 4,50 m de haut) au centre de l'hémicycle oriental de la plateforme, peut-être l'entrée principale du sanctuaire.
Le site, transformé par les rois de Bourgogne au début du moyen-âge en forteresse avec un donjon carré, fut remis à l'église de Vienne en 1023. A partir de 1285, il fut possession des chanoines de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne, alors que, sur le mont Salomon, le nouveau château de la Bâtie appartenait à l'archevêque.
La forteresse médiévale n'est connue que par des gravures. Au centre du plateau s'élevait une haute tour carrée peut-être construite avec des matériaux de réemploi de l'époque romaine.
Aux XIVème et XVème siècles, la forteresse fut un enjeu dans les conflits entre les chanoines, l'archevêque et le dauphin. Au XVIème siècle, elle fut disputée au cours des guerres de religion et pendant la guerre entre les ligueurs et le roi Henri IV. la politique du cardinal Richelieu contre les féodaux et les huguenots aboutit à un arrêt de 1633, ordonnant la destruction des places fortes du Dauphiné : les fortifications de Pipet et de la Bâtie seront abattues.
Ce haut-lieu fut consacré par les viennois à la Vierge Marie, avec l'installation en 1873 d'une statue en pierre de Volvic et une tour en briques.
Plus tard, dans la même année, débuta la construction d'une chapelle de pèlerinage en l'honneur de Notre-Dame de la Salette.
Aux pieds de la tour est scellé un khatchkar (kar=pierre, kahtch=croix), une croix en pierre sculptée arménienne. La croix symbolise l'arbre de vie, victoire de la vie sur la mort. Ils se trouvent par milliers en Arménie : de hauteur variable, en moyenne 1mètre 50, ils sont orientés vers l'est. Ils servent à commémorer un évènement important. On les trouve isolés, en groupe, ou insérés dans les murs d'une église.
La vierge noire de Beaune
Est-ce Mathilde, sœur du pape Callixte II et femme du
duc capétien Hugues II, qui, par l'intermédiaire de son père mort en
Orient, fit don d'une vierge noire à l'église en construction ? Cette
statue reliquaire en bois fruitier est une réplique de Notre-Dame du
Port de Clermont, d'autant plus précieuse que l'originale a disparu.
La nouvelle église fut tout naturellement dédiée à la Vierge et devint Notre-Dame de Beaune. La statue fut vénérée : on la promenait en ville lors des épidémies de peste.. L'endroit fit partie des étapes sur le chemin de Compostelle, et les templiers venaient lui rendre hommage.
Le physique à l'orientale de cette vierge noire détonne
avec celui, plus occidental, de son fils. Ce n'est pas, comme ses sœurs
auvergnate, une vierge aux grandes mains, mais elle possède tous les
attributs, en commençant par les couleurs de sa robe.
Abbaye Saint-André-le-Bas
Abbaye Saint-André-le-Bas, historique
Les origines de l'abbaye Saint-André-le-Bas remontent au milieu du
VIème siècle. Elles mettent au premier plan un notable viennois, le
duc Ansemond, qui a déjà fait des donations en faveur de l'église
Saint-Pierre. Il demanda qu'un nouveau monastère consacré à saint André
soit élevé auprès de sa sépulture. De cette époque ne reste que peu de
vestiges, quelques parties intérieures du mur nord de l'église.
Ce nouveau lieu de culte fut construit dans un quartier urbanisé depuis
les temps romains, ce qui explique que l'on trouve dans le sous-sol
des vestiges de murs de l'époque antique sur lesquels on a bâti le
monastère.
Mentionnée au VIIème siècle comme monastère de femmes, l'abbaye fut
délaissée aux VIIIème et IXème siècles jusqu'au jour où Boson, roi de
Bourgogne et de Provence, qui avait fait de Vienne sa capitale,
restaura la vie religieuse, créant à Saint-André un chapitre de
chanoines. L'église devint la chapelle du palais.
Au Xème siècle, les
souverains du royaume de Bourgogne continuèrent à honorer et protéger
leur église palatiale qui reçut un second patron, saint Maxime. Le roi
Conrad prit l'initiative d'y recréer un monastère sous la règle de
saint Benoît. Selon la tradition, Conrad aurait été inhumé dans
l'église.
Au cours des XIème et XIIème siècles, acquisitions et donations ne
cessèrent d'accroître le domaine. L'église fut agrandie et surélevée.
Puis commença un chantier qui transforma l'abbaye : le clocher fut
élevé, le cloître reconstruit, l'église agrandie et voûtée.
C'est de cette époque que date l'ornementation sculptée,
particulièrement dans l'église, où maître Guillaume, fils de Martin, a
laissé sur une inscription la date de ses réalisations : 1132. Son
atelier et celui de Saint-Maurice sont en contact, s'influençant
mutuellement. Les modèles bourguignons ne leur sont pas étrangers.
Au XIIIème siècle l'abbé obtient du pape le droit de porter la mitre.
Le quartier dans laquelle elle est implantée, appelé la Grande
Paroisse, joue un rôle particulier dans la ville, en particulier à
cause de la population juive qui y est nombreuse (elle apparaît à ce
titre fréquemment dans les archives de l'abbaye).
Au delà du XIIIème siècle, l'histoire de l'abbaye n'offrit plus guère
d'évènements majeurs. Dans ses locaux se tinrent parfois les réunions
des consuls. A partir du XVIème siècle, le nombre de religieux diminua.
Son existence fut remise en cause dès le début du XVIIIème siècle, et
finalement, elle fut supprimée en 1772.
Suite à la vente de l'abbaye à la révolution et à des transformations
effectuées au XIXème siècle, les arcades du cloître furent murées. Des
locaux privatifs et publics, comme la chambre de commerce, occupaient l'espace des galeries.
Abbaye Saint-André-le-Bas, le cloître
Le
cloître roman n'est pas mitoyen de l'abbatiale. Un passage, aujourd'hui
ouvert, les sépare. L'irrégularité du plan trapézoïdal serait imposé
par des structures antérieures qui ont été perçues lors des travaux de
restauration. Le mur nord avec ses lits de briques peut remonter aux
constructions du haut moyen âge.
Des
bâtiments conventuels ne subsistent plus que les galeries du cloître
qui ont été construites en une seule campagne : l'aile sud a été
démembrée et les autres ont été intégrées dans des constructions
adjacentes. Elles n'ont pas été voûtées mais couvertes d'un plafond en
bois peint à caissons.
Une
partie du plafond lambrissé actuel date de la fin du XVème siècle. Une
gravure du début du XIXème siècle a aidé à sa restauration achevée en
1938, mais elle ne restitua pas intégralement les dispositions
d'origine. C'est ainsi que le "cloître haut", au-dessus des galeries
du rez-de-chaussée, n'a pas été maintenu. Il reste quand même le seul
cloître roman complet de la région Rhône-Alpes.
Sur
les 4 côtés le rythme des arcades est identique, mais pas leur nombre :
deux travées sur les petits côtés nord et sud, trois sur les longs
côtés.
Les baies sont constituées par trois arcades de plein
cintre retombant d'une part sur deux groupes de colonnettes géminées
reliées par le même tailloir, et d'autre part sur des piliers qui
délimitent les travées.
Le
mur bahut est doublé à l'intérieur d'une banquette. Sur le côté est, on
voit encore la porte de la salle capitulaire, qui fut surmontée d'un
arc gothique posé sur deux culs-de-lampe ornés de têtes. De chaque côté
s'ouvraient les baies.
Les
chapiteaux sont essentiellement végétaux, plus ou moins fortement
inspirés de modèles corinthiens. Parmi eux figurent Samson déchirant le
lion ou encore un ours dans une vigne. Certains fûts de colonnes sont
ornés de motifs inspirés de l'architecture antique : imbrications de
feuilles, rais de cœurs, perles.
Abbaye Saint-André-le-Bas, les collections lapidaires
L'ensemble
le plus important est constitué par une série d'épitaphes chrétiennes
en latin dont la plus ancienne est celle d'une viennoise, Foedula,
datant du Vème siècle.
Les
inscriptions médiévales forment un second ensemble, généralement des
monuments funéraires, dont une en langue hébraïque, de Samuel, fils de
Rabbi Justus, datant du Xème siècle.
Dans
l'angle sud-est du cloître sont regroupés des éléments de mobilier en
pierre provenant des anciennes églises de Vienne : fragments de chancel
et autels en marbre. L'autel en marbre blanc provient de l'église
Saint-Pierre et date de la première moitié du XIème siècle. Il fut
taillé dans un bloc unique. Trois colonnettes octogonales surmontées de
chapiteaux cubiques portent la table de forme semi-circulaire. La
cuvette centrale est délimitée par des moulures et entourée de 6 lobes.
Des
sarcophages ont été placés dans la galerie est. Certains datent du
IIème siècle, d'autres du IVème, d'autres du VIIIème siècle. L'un d'eux
fut réutilisé pour la sépulture d'un des chanoines de la cathédrale. Le
panneau central est décoré d'un chrisme inscrit dans une couronne.
Abbaye Saint-André-le-Bas, l'abbatiale
C'est,
mis à part l'abside et quelques adjonctions postérieures, l'église
reconstruite vers le milieu du XIIème siècle que l'on découvre en
entrant à l'intérieur du bâtiment. Elle fut difiée sur une plateforme
artificielle romaine, dont un passage voûté subsiste sous les travées
occidentales. Du Xème siècle ne subsistent que l'élévation des murs
gouttereaux, aux baies en plein cintre comblées ainsi que l'abside,
reconnaissable à l'alternance d'assises de briques et de pierre.
C'est
un édifice basilical sans transept remployant de part et d'autre de
l'abside deux colonnes antiques aux chapiteaux corinthiens. Une nef
unique se termine par l'abside dont l'ouverture est à peine moins
large.
Le
rythme des travées est souligné par des pilastres cannelés qui évoquent
l'architecture romaine. Les doubleaux, en arc brisé, polychromes,
retombent sur les pilastres par des chapiteaux. C'est là en particulier
que le maître Guillaume a créé des œuvres de belle qualité : une
inscription placée à la base d'un des pilastres de la nef, "Willelmus
Martini me fecit anno Domini 1152" (Guillaume fils de Martin m'a fait
ou m'a fait faire en l'an du Seigneur 1152) en fait foi.
L'influence
antique imprègne aussi les chapiteaux à feuillages de type corinthien.
Deux chapiteaux figurés s'inspirent d'épisodes bibliques, Samson
terrassant le lion, et les malheurs de Job.
Sur
les pilastres des arcatures méridionales, des chapiteaux s'ornent de
scènes énigmatiques : des Vénus s'opposent aux forces du mal, des
créatures monstrueuses.
La décoration se déploie aussi sur les
parties hautes de la nef : un bandeau horizontal avec masques et
fleurs, une frise souligne la division des murs, deux fenêtres hautes à
colonnettes sont portées par un lion et un acrobate.
L'arc triomphal de l'abside retombe sur des chapiteaux corinthiens et des colonnes cannelées d'origine antique.
La nef est recouverte selon une technique nouvelle à l'époque : voûte à nervures avec un profil très bombé.
A
partir du XIIIème siècle, des chapelles sont ajoutées à l'édifice. Les
stalles du chœur datent du début du XVIIIème siècle. La partie
occidentale, la façade, sont des restaurations récentes (1928).
La pierre Ginich
Près du lieu-dit Les Cros d'Arconsat, aux pieds du Montoncel ( la plus haute montagne du Bourbonnais, culminant à 1299 m de hauteur dont le sommet forme un plateau circulaire d'une régularité presque géométrique de 80 m de rayon, avec au centre une pierre appelée "pierre des seigneurs", délimitant les trois départements de l'Allier, de la Loire et du Puy-de-Dôme), se trouve la pierre Ginich.
Son nom provient du patois auvergnat et veut dire "Pierre aux milieu des Genets".
Elle fut redécouverte dans la fin des années 70 par le peintre vichyssois Pierre Frobert, suite à un rêve qu'il fit. Atteint d'une leucémie en phase terminale, il eut une rémission complète après avoir passé une nuit dans le bassin situé sur la pierre principale.
Il parla à l'époque du tombeau d'un géant dans l'axe de la pierre, mais personne ne le trouva jamais. La légende commença à se répandre.
Avant d'arriver, il faut suivre non pas le chemin balisé, mais une ligne directe qui passe par la croisée des chemins. C'est là que se trouve le gardien.
C'est sur le chemin balisé que l'on trouve des tas de pierres, posées là comme sur le site de la roche de Merlin : "On sait que les voyageurs de l'antiquité faisaient ce geste en l'honneur de Mercure, le dieu de la route, et pour marquer le chemin par ces tas accumulés; c'est la bible qui nous le dit, en parlant de celui qui jette une pierre sur "le tas de Mercure" : Sicut qui mittit lapidem in acervum Mercurii (livre des proverbes)."
J.P.Roux voit un exemple de l'âme collective: "Toute accumulation d'objets modestes doués d'âme renforce la potentialité de chacun d'eux et finit par créer une nouvelle âme extrêmement puissante. On constitue cette force en amassant des pierres en certains lieux choisis et, là encore l'âme collective et sacrée est inséparable de l'âme sacrée du sol sur lequel on l'a dressé..."
Ce que l'on nomme la pierre Ginich est en fait une masse de blocs de granite gris empilés sur 4 niveaux, orientée nord/sud.
Certains de ces blocs sont en équilibre, comme les pierres branlantes de la région.
D'autres sont calés par des pierres plus petites. Sauf que... ces pierres de calage sont d'un granite différent, plus rose, dont le gisement le plus proche ne se trouve qu'à 20km du site.
Le site a besoin d'un coup de pouce pour s'ouvrir.
Une pierre en contrebas sert d'interrupteur. Mais celui qui arrive avec un cœur pur ne sera pas déçu. C'est un endroit de guérison, comme l'autel de la Baronnie.
Les cupules et bassins, même avec les feuilles en décomposition, présentent une eau non putréfiée.
Il y a une progression, un chemin des cupules, qui nous amène à une montée en conscience. Ces cupules sont surtout situées sur les blocs au sommet de la pierre Ginich, et sont souvent séparées par des failles.
Les pierres ont des fonctions différentes, ce qui explique peut-être leurs formes animales, comme pour aller chercher la puissance et les qualités de chaque bête. Nous trouvons la tortue, le loup, le poisson, le serpent, la grenouille.
D'après Pierre Frobert, d'autres formes apparaissent, ainsi que des signes, comme des croix ou des figures humaines. Mais la mousse et le défilement des ans les ont rendus difficile à discerner.
Pour lui, Ginich représente un zodiaque : sont représentés l'étoile polaire et les constellations de l'époque de sa mise en service.
Je vous présente les deux endroits qui m'ont le plus marquée...
L’église Saint-Pierre
L’église Saint-Pierre, dédiée à l'origine aux apôtres Pierre et Paul, fut construite à la fin du Vème siècle dans un cimetière occupant les ruines d'un quartier d'habitation, à l'intérieur du rempart gallo-romain. Elle compte parmi les plus anciennes de France.
Elle fut utilisée comme basilique funéraire, abritant jusqu'au XIIème siècle la sépulture de la plupart des évêques de Vienne comme Mamert, son probable fondateur, mort vers 475.
Au VIème siècle, une première communauté de moines s'y installa, dont l'ermite Léonien aurait été l'abbé.
Elle est l'abbaye la plus puissante de la ville au Moyen Age. Tous les premiers évêques de Vienne enterrés dans l'abbaye étant considérés comme saints, elle conserve un ensemble très important de reliques, parmi lesquelles figure la nappe de la Cène.
Dans le réfectoire de l'abbaye s'acheva, le 31 juillet 1343, la première phase des négociations pour la vente et la cession du Dauphiné au roi de France ; une cérémonie solennelle de serment mit en présence le dauphin Humbert II, des conseillers du roi de France Philippe VI, des prélats (dont l'archevêque de Vienne) et des seigneurs laïcs du Dauphiné. Mais ce n'est qu'en 1450 que le futur roi Louis XI, encore dauphin, établit sa souveraineté à Vienne en mettant fin à la suzeraineté de l'archevêque.
La concurrence des ordres mendiants, puis les guerres de Religion affaiblissent durablement l'abbaye. Les moines deviennent des chanoines et obtiennet en 1780 l'union avec l'abbaye de Saint-Chef. Elle est supprimée en 1791. Transformée en musée en 1809, elle connaît ensuite d'autres affectations jusque dans les années 1860 où sa restauration lui donne son aspect actuel. En 1872, le musée lapidaire s'y installe. La présentation des collections est demeurée presque inchangée jusqu'à nos jours.
L'abside et le décor d'arcatures murales de la nef ont vraisemblablement été édifiés à la fin du Vème siècle. Des modifications interviennent dans les parties hautes (fenêtres) à l'époque carolingienne. Les premières transformations importantes ont lieu à la fin du XIème siècle et au XIIème siècle : la nef est divisée en trois vaisseaux par de grandes arcades ; le clocher porche est ajouté à l'ouest ; la chapelle Notre-Dame, en forme de croix grecque, est voûté en berceau et dotée d'une coupole ; le portail sud est orné de sculptures.
Au XVème siècle plusieurs chapelles sont aménagées (aujourd'hui disparues) et le décor de l'ensemble est repris. Du décor de l'église carolingienne subsistent de nombreux fragments des chancels en pierre qui formaient clôture entre le sanctuaire réservé au clergé et la nef ; certains ont été remployés au XIIème siècle et se voient encore sur le clocher-porche, élevé devant l'antique façade.
http://www.vienne-tourisme.com/articles/eglise-saint-pierre-musee-archeologique-9-1.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre_de_Vienne