L'église Saint-Maurice de Soultz
L'occupation de Soultz remonte à la préhistoire, mais ce n'est qu'au VIIème siècle qu'apparait le nom de Sultza, ou "source saline", dans une donation d'Adalric, le père de sainte Odile, au couvent d'Ebersmunster. En 818 un document fait mention d'une église mère et d'une cour seigneuriale.
De l'abbaye d'Ebermunster, Soultz passa aux mains des seigneurs évêques de Strasbourg à l'aube du XIème siècle, puis fut confiée en 1118 à la comtesse d'Eguisheim, en 1254 à Guillaume de Soultz et pour finir aux nobles de Pfaffenheim. Fortifiée avant le milieu du XIIIème siècle, vers 1250, Soultz devient "ville" et grandit par la disparition des villages voisins et devint le siège d'un bailli épiscopal.
Vers 1254 les bénédictins de l'abbaye de Citeaux y fondent un couvent et y construisent une église et une léproserie, les hospitaliers de Saint Jean, devenu plus tard l'ordre de Malte, y fondèrent une Commanderie vers 1234.
L'actuelle église paroissiale Saint-Maurice vint remplacer au début du XIIIème siècle un bâtiment roman dont il reste certains vestiges de maçonnerie, et qui lui même était précédé d'un premier sanctuaire. La pierre employée provient de deux carrières : le grès jaune près de Rouffach, et le rose de la mariagrube, près du "Nez de Soultz".
Entièrement voûtée d'ogives, elle fut construite de 1270 à 1489 en plan de croix latine entourant un chœur carré, que surmonte une tour-clocher octogonale datant du XIVème siècle.
Les éléments les plus anciens sont les piliers est de la croisée, qui datent du milieu du XIIIème siècle.
L'abside à chevet plat, l'étage inférieur du clocher et la première travée de la nef datent du début du XIVème tandis que le reste de la nef avec ses deux types de supports et ses bas-côtés simples puis la chapelle latérale furent bâtis entre 1320 et 1340.
Le portail sud consacré à saint Maurice à cheval portant les armes de Soultz et à une adoration des Mages date environ de 1325 et se place dans l'héritage de Strasbourg et Colmar.
La façade-pignon occidentale, le porche à voûte réticulée et le portail du Jugement Dernier furent achevés en 1489.
Quant à la partie supérieure du clocher octogonal dominant l'église avec sa flèche à double balustrade, elle fut terminée en 1611.
La décoration de l'église se limite aux sculptures des chapiteaux et des clés de voûte, ainsi qu'à des peintures murales encore mystérieuses.
Les 4 premiers chapiteaux de la nef sont ornés de feuillages, alors que ceux de la pile fasciculée de l'entrée du chœur présente des têtes humaines. L'une des clés de voûte présente les armoiries de Robert de Bavière, seigneur-évêque des années 1400.
Sur les deux enfeus du transept furent peints en 1320 les membres d'une famille de chevaliers du XIVème siècle, les Pfaffenheim, dans une attitude de prière.
Un bas-relief en bois polychrome du XVème siècle montre saint Georges terrassant un dragon.
Les pierres de l'édifice ont révélés bien des secrets : le bouton en cuivre doré situé au sommet du clocher-beffroi contenait des documents relatant les évènements mémorables de la ville, alors que dans la main courante de la chaire renaissance on trouva un document très précis stipulant les conditions d'édification de cette chaire en 1628.
Le premier orgue sera construit vers 1600 dans la travée ouest. Il sera remplacé en 1750 par l'instrument actuel, construit par Jean-André Silberman et ses frères.
Aujourd'hui, le chœur a retrouvé le dépouillement des temps de sa conception. Au fond à gauche, la custode, à droite une niche recevant les reliques de saint Maurice.
http://www.soultz68.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Soultz-Haut-Rhin
http://www.alsace-route-des-vins.com/NewVersion/index.cfm/fuseaction/Villages.ShowVillage/ID/54/Language/fr.cfm