Santa Maria in Trastevere
La basilique de Santa Maria in Trastevere est l'une des plus anciennes églises de Rome, située sur l'emplacement d'un miracle légendaire signalé en 38 avant notre ère : une source d’huile aurait jailli à cet endroit le jour de la naissance du Christ.
Le plan de base et la structure de l'église remontent à l'an 340, alors qu'elle faisait partie de l'un des tituli, ces premières basiliques chrétiennes consacrées à un saint. Ici, ce fut saint Calepodius, institué par le pape Alexandre Ier autour de l'an 112.
L'inscription sur la chaire épiscopale dit que c'est la première église dédiée à la Mère de Dieu, même si effectivement ce privilège appartient à la basilique Santa Maria Maggiore.
Le site fut donné officiellement aux chrétiens par l'empereur Sévère après un différent pour sa possession entre eux et les patrons d'une taverne, la Taberna Meritoria, qui accueillait les soldats à la retraite. Sévère aurait prononcé ces mots : "Je préfère qu'elle appartienne à ceux qui honnorent leur Dieu, quel que soit leur forme de culte." Le pape Callixte Ier la consacra en tant que basilique en l'an 220, ses reliques sont conservées sous l'autel.
En 340, le pape Jules Ier reconstruisit la "Titulus Callixti", qui devint "Titulus Iulii", peut-être la première église dans laquelle une messe fut célébrée officiellement. Elle fut restaurée aux Vème et VIIIème siècles, puis en 1140, à l'initiative du pape Innocent II, une nouvelle construction fut bâtie sur les fondations. Elle prit alors le nom de Santa Mariae trans Tiberim. Un campanile roman fut bâti.
Les 22 colonnes ioniques utilisées (ainsi que le portique de l'entrée) provenaient des ruines des thermes de Caracalla. Dans leur décor ont été identifiés des sculptures représentant Isis, Serapis et Harpocrate, malheureusement martelées lors d'une restauration faite en 1870 par le pape Pie IX.
La façade fut restaurée en 1702 par Carlo Fontana, qui remplaça l'ancien porche à toit de tuiles par le portique classique que l'on voit actuellement.
Au fronton, la mosaïque de Marie semble être la plus ancienne représentation iconographique de la Vierge allaitant l'enfant. Elle est entourée de 10 femmes portant des lampes à huile.
La fontaine octogonale de la place en face de l'église, qui apparaît déjà dans une carte de 1472, également restaurée par Carlo Fontana, est d'origine romaine.
Dans le narthex, une collection de fragments de sculptures païennes romaines, des pierres gravées datant des premiers chrétiens ainsi que des sarcophages (IIIème et IVème siècles), et certains fragments de sculptures du IX siècle et de peintures médiévales.
La chapelle de l' Altemps, conçu par Martino Longhi le Vieux (1584-86), accueille la célèbre "Madonna della Clemenza" datant du VIIème siècle. C'est dans la chapelle du baptistère conçu par Philip Raguzzini en 1741, qu'ont été découvertes, sous le plancher, les fondations de la domus romaine.
Les mosaïques de l'abside, attribuées à Pietro Cavallini, sont du XIIIème siècle. Elles représentent 6 tableaux de la vie de la Vierge, ainsi que les évangélistes entourant le symbole de la croix.
Dans l'une des scènes de la vie de la Vierge, la nativité, on remarque un petit bâtiment sur la gauche d'où sort un ruisseau sombre : c'est l'huile miraculeuse de la légende de la fondation de l'église.
Le chœur présente le Christ et la Vierge, entourés de saints : à droite Pierre, Cornelius, le pape Jules, Calepodius, à gauche le pape Callixte Ier, Laurent et le Pape Innocent II.