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12 octobre 2008

Santa Maria in Aracoeli

Santa_Maria_in_Aracoeli_22Santa Maria in Aracoeli, littéralement Sainte Marie de l'autel du ciel, à l’origine appelée Santa Maria in Capitolo, fut bâtie par des moines byzantins au VIème siècle sur les fondations de l'ancien temple de Junon Moneta, au nord de la colline du Capitole, à l'endroit où la Sibylle de Tibur aurait prédit à l'empereur Auguste l'avènement prochain du Christ. Auguste fit alors construire un autel à l'endroit où il avait eu la révélation, l'ara coeli. C'est aussi à l’emplacement de l’église Santa Maria d’Aracoeli, que résidaient les fameuses oies du Capitole qui sauvèrent Rome des Gaulois en -390 en donnant l’alerte par leurs cris.
Une autre hypothèse : l'église aurait remplacé l’auguraculum, le siège de l'augure. Je ne suis pas historienne, mais je pense que la deuxième hypothèse est la bonne. Je vous expliquerai pourquoi plus tard.





Santa_Maria_in_Aracoeli_23L’église et le monastère attenant suivaient donc le rite grec. Au début su IXème siècle, l’église fut prise en charge par la papauté et donnée aux bénédictins.
Au XIIIème siècle, elle passa aux mains des franciscains : une bulle papale datée de 1249 la leur accorde. Ils la reconstruisirent sur un plan basilical dans le style roman puis gothique, en incorporant de nombreux éléments de l'ancienne église.








Santa_Maria_in_Aracoeli_24Au XIVème siècle, Cola di Rienzo pris le pouvoir à Rome, en se proclamant Tribun et libérateur de la Sainte République romaine. Après avoir remporté une bataille contre les nobles, il  consacra son épée sur l'autel de Santa Maria in Aracoeli et inaugura l’escalier en 1348. Quelques années plus tard, il fut tué aux pieds des marches, où les criminels condamnés étaient exécutés. Sa statue fut érigée à cet endroit.













Santa_Maria_in_Aracoeli_19Durant tout le moyen-âge, l’église fut au cœur de la vie religieuse et civique de Rome. Elle est depuis désignée comme l'église du Sénat et du peuple romain, « Senatus Populusque Romanus ». Il est vrai que les sénateurs romains avaient l’habitude de se réunir dans le temple de Jupiter, situé à quelques mètres de celui de Junon.
Des chapelles sont rajoutées aux XVIème et XVIIème siècles, période au cours de laquelle le choeur et les parties hautes sont remises au goût du jour.
En 1797, avec l’avènement de la république romaine, la basilique fut désaffectée et transformée en étable.









Santa_Maria_in_Aracoeli_1On accède à Santa Maria par un escalier monumental de 124 marches en marbre, la scalinata d'Aracoeli. Cet immense ex-voto fut construit en 1348 par  Simone Andreozzi à la demande des romains pour remercier la Vierge d'avoir épargné la ville de l'épidémie de peste de 1346.
On dit que si l’on monte ces escaliers sur les genoux, les péchés seront pardonnés.













Santa_Maria_in_Aracoeli_5La façade de briques de l'église, jamais terminée, était à l'origine décorée de mosaïques et de fresques, dont il ne reste qu’une mosaïque dans le tympan de la porte principale. Les trois portes ont été ajoutées plus tard.










Santa_Maria_in_Aracoeli_2Au-dessus de la porte sud, le tympanon présente une mosaïque de la Vierge entourée de deux anges de l'école de Pietro Cavallini. Seul témoignage de l’époque gothique, une fenêtre, le seul détail que l’on aperçoit en bas des marches.






Santa_Maria_in_Aracoeli_6L'église comporte trois nefs, divisées par 22 colonnes romaines qui sont toutes différentes les unes des autres car  prélevées sur différents bâtiments romains antiques du Forum et du Palatin.










Santa_Maria_in_Aracoeli_12Le plafond à caissons fut offert par par Marcantonio Colonna en commémoration de la victoire des forces de l’alliance papale sur la flotte turque à la bataille de Lépante en 1571.

Le pavement du sol fut réalisé au XIIème siècle par la famille Cosma, dont le style particulier était l'incrustation de minuscules bris de marbres colorés aux motifs géométriques. Celui de Santa Maria in Aracoeli reste l’un des mieux conservés.











Santa_Maria_in_Aracoeli_25Des fresques du XVème siècle (1486) du Pinturicchio ornent la première chapelle à droite, et sont consacrées à saint Bernardin de Sienne.

Santa_Maria_in_Aracoeli_10















Santa_Maria_in_Aracoeli_18Une autre représente une vierge à l'enfant, peinte par Pietro Cavallini (1259 - 1330), peintre et un mosaïste italien de l'école romaine de la pré-Renaissance du Trecento.











Santa_Maria_in_Aracoeli_9Dans le chœur du sanctuaire se trouve une icône byzantine de la Vierge et l'Enfant, connue sous le nom de Madonna d'Aracoeli, peinte sur bois de hêtre, et datée du XIème siècle. Certains spécialistes prétendent qu'elle serait peut-être plus âgée, et daterait du VIème siècle, à l’époque où les moines byzantins construisirent l’église. D’après une légende, le pape saint Grégoire le Grand en l'an 594 l’aurait fait défiler dans les rues de Rome pendant une épidémie de peste, qu’elle aurait stoppée.











Santa_Maria_in_Aracoeli_14La statue de l'enfant Jésus sculptée au XVème siècle par un moine franciscain à Jérusalem dans du bois d'olivier du jardin de Gethsémani, fut transportée à Rome sur les ordres de la curie franciscaine, dont le siège social se trouvait à Santa Maria in Aracoeli. Son histoire débute déjà par plusieurs miracles : la statue fut peinte par un ange pendant que le sculpteur dormait, puis prise dans une tempête pendant le voyage vers l'Europe, elle fut jetée par-dessus bord, mais elle rebondit sur l’eau et finalement arriva aux pieds du moine franciscain, qui avaient attendu avec impatience sur les rives de la Livourne.










Santa_Maria_in_Aracoeli_15La légende raconte encore que la statue pourrait guérir les malades en phase terminale, et aurait même le pouvoir de ressusciter les morts. Incrustée de bijoux, la statue originale fut volée en 1994 et jamais retrouvée, c’est une copie que l’on trouve maintenant dans sa chapelle privée près de la sacristie.















Santa_Maria_in_Aracoeli_13La mère de l'Empereur Constantin Ier, sainte Hélène, fut inhumée dans l'église d'Aracoeli. Ses reliques sont conservées sous un baldaquin fait par les Cosma au XIIème siècle, dans un autel en porphyre.
















Santa_Maria_in_Aracoeli_8Je vais maintenant vous expliquer pourquoi je pense que les fondations de Santa Maria in Aracoeli sont posées sur l’ancienne auguraculum, le siège de l'augure.
La légende parlant d’Auguste et de la Sibylle de Tibur date du Moyen-Âge. C’est dans le milieu du XIIème siècle qu’on la trouve pour la première fois, dans un guide de Rome, le « Mirabilia Urbis Romae », où il est dit que l’église s’est construite à l’emplacement de l’ « Ara Primogeniti Dei », là où la sibylle prophétisa. Une légende plus tardive parle carrément d’une apparition mariale devant Auguste.
La colline du Capitole fut la plus ancienne et la plus haute de la Rome antique, donc celle qui prit le plus d’importance. Le christianisme ne pouvait que reprendre à son compte cette position afin d’asseoir son pouvoir et assurer la victoire du spirituel sur le temporel. L’apparition mariale vint vite détrôner la Sibylle, à connotation plus que païenne, même si elle annonçait dans ses prédictions la venue du Christ. Et comme il n’y a pas de fumée sans feu, la présence de cette prophétesse en ces lieux n’est pas anodine.

Au cours de ma visite, j’ai senti un point énergétique très puissant, une ligne en fait, passant par deux des premiers piliers de la nef. Une faille géologique passe à cet endroit. Il suffit de se tenir quelques minutes sur cette ligne, et l’on comprend très vite comment la Sibylle pouvait avoir des visions…. Hein ? Mais non j’ai pas fumé la moquette. Essayez, vous verrez bien !

Santa_Maria_in_Aracoeli_20http://www.insecula.com/salle/MS02945.html
http://www.rome-decouverte.com/la-colline-du-capitole/santa-maria-in-aracoeli.html
http://www.rome-passion.com/santa-maria-aracoeli.html
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