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30 août 2008

San Clemente, historique

San_Clemente_2San Clemente (Saint-Clément) est située en bordure de l'ancienne route de la vallée comprise entre le Coelius et l'Oppius, qui monte actuellement vers San Giovanni in Laterano (Saint-Jean-de-Latran).











San_Clemente_13La basilique porte le nom du 3ème successeur de Pierre, Clément 1er, martyr victime des persécutions de Domitien, ayant détenu la charge épiscopale de 92 à 101. Selon Origène et saint Jérôme, il aurait été disciple de saint Paul. Il se pourait aussi que San Clemente doive son nom au consul Flavius Clemens, exécuté sur l'ordre de Domitien, le martyre de Clément et les miracles qui l'auraient accompagné étant une légende tardive.

Un miracle de Clément : fresque à l'intérieur de la basilique du IVème siècle.

Le saint avait été jeté dans la Mer d'Azov, en Mer Noire, les pieds attachés à une ancre marine. Les anges fabriquèrent alors une chapelle dans laquelle le corps du saint fut conservé. La chapelle apparaissait une fois par an, sortant des eaux. Un enfant fut pris par la remontée des flots. Sa mère le retrouva l'année suivante, endormi à côté du tombeau.






San_Clemente_17Un miracle de Clément : la conversion du préfet  Sissinus


















San_Clemente_3En 1857, Joseph Mullooly, prieur de San Clemente, commença des fouilles qui mirent à jour sous l'église du XIIème siècle, la basilique du IVème siècle, mais aussi, à un niveau encore inférieur, les restes d'une construction du 1er siècle, avec un mithraeum. En 1912, Louis Nolan, voulant installer une conduite d'eau permettant d'évacuer le lac souterrain qui menaçait ce niveau, en trouva un 4ème : celui des maisons détruites par l'incendie de Rome en 64, connu sous le nom d'incendie de Néron ( Je ne peux m'empêcher d'avoir des doutes quand au véritable incendiaire...). Le niveau de la vallée à cette époque était inférieur de 20 mètres au niveau actuel.



San_Clemente_18Il apparait donc, suite à ces découvertes, que l'endroit fut avant 64 une "insula" (maison à plusieurs étages conçue pour loger de nombreuses familles sur de petites superficies) comblée après l'incendie pour devenir les fondations de deux édifices, séparés par une étroite ruelle. L'un devint un hôtel de la monnaie, l'autre une maison privée, dont certaines pièces accueillirent un sanctuaire du dieu Mithra. Cet ensemble devait appartenir au consul Titus Flavius Clemens. Au début du IIème siècle, il semble que l'une des salles devint un titulus, sous le nom de Titulus Clementis. A cause de l'identité des noms, on a imaginé que le titulus Clementis était la maison du pape Clement 1er.









Qu'est un titulus ? Tout au long des premiers siècles, à cause des persécutions, la célébration de l'eucharistie et la catéchèse ont eu lieu dans des maisons privées, chez des familles chrétiennes, celles qui normalement avaient le plus de ressources et, de ce fait, de grandes demeures qu'elles mettaient au service de l'Église. Ce furent les premières églises domestiques. À Rome elles sont titulaires. Le titulus était une tablette en bois que l'on affichait à l'entrée des villas romaines, avec le nom de famille du propriétaire. Sa demeure portait aussi le nom de la gens, de sa lignée. Avec le temps, beaucoup d'églises domestiques furent léguées à l'Église et dès que la liberté fut recouvrée, ces lieux vénérables, dont l'histoire remontait à l'époque apostolique pour certains, et qui étaient rattachés à des martyrs chrétiens célèbres pour d'autres, furent le siège de temples chrétiens. À partir du IVème siècle, ces églises domestiques primitives furent toutes dédicacées à un saint. Souvent, ce fut le saint, ancien propriétaire de l'immeuble, qui avait livré non seulement sa maison, mais aussi sa vie pour la foi. (http://www.josemariaescriva.info/opus_dei/baptistere.pdf)


 

San_Clemente_20Au IVème siècle ce niveau fut comblé à son tour, afin de servir aux fondations de la première basilique chrétienne, à l'époque du pape Sirice (384-399). La dédicace se trouve encore à gauche de l'entrée. En même temps, côte à côte avec l'église, mais désormais à un niveau inférieur, le culte de Mithra fut maintenu jusqu'en 395, date à laquelle il fut déclaré illégal. Le clergé fit l'acquisition de ce qu'il restait du terrain, ce qui lui permit de compléter l'église rectangulaire par l'adjonction d'une abside ronde avançant au-dessus du vestibule du temple de Mithra, d'un narthex et d'un atrium, et par la création d'une nef et deux allées par l'ajout de deux colonnades. Le reste fut comblé. Aux VIème, VIIIème et IXème siècles, la basilique fut restaurée, avec l'ajout de fresques à chaque restauration.








San_Clemente_21La basilique survécut ainsi jusqu'en 1084, date à laquelle les normands de Robert Guiscard, appelés à la rescousse par le pape Grégoire VII à la suite de ses déboires avec l'empereur Henri IV, pillèrent Rome et l'incendièrent. La basilique fut gravement endommagée. A l'instigation d'Anastase, cardinal titulaire de San Clemente, le pape Pascal II la fit reconstruire. La basilique du IVème siècle fut à son tour comblée et une nouvelle église vit le jour. Les étages inférieurs tombèrent dans l'oubli pendant plus de 700 ans. En 1677, San Clemente fut donnée aux dominicains irlandais, qui desservent encore de nos jours la basilique. C'est l'un d'eux, Joseph Mullooly, qui en  1857 fit remonter l'histoire de ce haut-lieu.










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