Le cloître
Sa construction fut entreprise vers 1140-1150. A l'origine, le cloître occupait un grand quadrilatère irrégulier adossé à la paroi nord de l'église.
On dut niveler le terrain, ce qui obligea à rabaisser le dallage de la galerie sud, et il fallut pour cela condamner l'ancienne porte latérale du Xème siècle, en ouvrir une autre et construire un escalier qui descendait de l'église jusqu'au niveau du cloître;
Il reste très peu de chapiteaux intacts à leur emplacement originel. Abandonné, dévasté, détruit par la chute du clocher, ses éléments furent dispersés. En 1913, un sculpteur américain, George Grey Barnard, se rend à Cuxa et achète des chapiteaux du cloître (32 colonnes et chapiteaux ).
Ces achats sont à l'origine de la reconstitution du cloître au Cloisters Museum de New York, et de la présence de la fontaine à Philadelphie.
L'actuel cloître fut reconstruit avec les éléments restants retrouvés en 1950. Sept chapiteaux proviennent de l'ancienne tribune.
Les linteaux et les arcs ont été taillés récemment dans le marbre rose de la carrière de Ria, celui-là même qui fournit le matériau des anciens chapiteaux.
La décoration est entièrement profane, pas une seule allusion à la bible. Les artistes se sont inspirés d'anciens thèmes orientaux, comme celui de l'épopée de Gilgamesh (issu de la mythologie sumérienne), trouvés probablement dans les manuscrits de la bibliothèque de Cuxa.
Les motifs, végétaux ou animaliers, sont dominés par des lions. Certains ont une crinière tressé, qui traduit une influence de l'art égyptien.
D'autres ont des bras qui leur sortent de la bouche, comme s'ils dévoraient des hommes (ou bien que les hommes sortent de leurs gueules, symbolisant l'initié). On retrouve ce sujet à Serrabone.
On ne trouve que deux chapiteaux historiés : un Christ bénissant et un Christ entouré d'anges, avec St Pierre à ses pieds.
Dans la galerie sud, la tombe du doge de Venise, Pierre Orseolo, moine à Cuxa de 978 à 988, qui fut plus tard canonisé.