Les 1000 églises de Mykonos
L’homme ne fait son apparition dans les cyclades qu’au néolithique, entre 5 300 et 4 500 avant notre ère. Vers -3200, à l’âge du bronze, se développa dans l’archipel une civilisation très originale, dont on ne sait pas grand-chose, faute de témoignages écrits, mais qui laissa une multitude de petits chefs-d’oeuvre, pour la plupart retrouvés dans des tombes et qui inspireront, bien des siècles plus tard, les plus célèbres de nos cubistes. Véritables emblèmes des Cyclades, ces petites idoles de marbre blanc, aux lignes épurées et étonnamment modernes, illustrent au moins deux périodes. Les plus "primitives" représentent des femmes (ou déesses) en forme de violon, dont le long cou ne portait généralement pas de tête.
Les suivantes sont un peu moins abstraites, ont des visages au nez très marqué, les bras croisés sous la poitrine et de simples traits en guise d’entrejambe. Le rôle de ces statuettes, dont la taille varie de quelques centimètres à plus de 1,5 mètre reste un mystère, tout comme celui des disques d’argile surnommés "poêles à frire" et recouverts de dessins géométriques aussi indéchiffrables que le disque crétois de Phaistos.
Les premiers habitants de Mykonos furent des Lélèges ou des Cariens, auxquels succédèrent probablement des Egyptiens, des Phéniciens, des Crétois et enfin, vers 1000 avant notre ère des loniens. Aujourd'hui, on a repéré dans le quartier de Kastro, à Hora, des traces d'une civilisation cycladique préhistorique, tandis qu'au lieu-dit Linos subsistent des ruines de deux tours et des tronçons de murailles datant de l'époque classique. Les Mykoniotes devaient être, dans l'antiquité déjà, des marins et des paysans, qui vivaient éparpillés, comme aujourd'hui.
Aux temps historiques, ils adoraient Poséidon et Apollon, dieux ayant une relation directe avec les ressources naturelles de l'île. Des pièces de monnaie représentant le Dieu Dionysos entouré de grappes de raisin ou d'autres représentant la déesse Déméter tenant des épis de blé laisse supposer que ces deux divinités étaient aussi vénérées sur cette île. Mykonos fut membre de la 1ère Ligue Athénienne, fondée en 478 avant notre ère.
Mykonos tire son nom du fils du Roi Aniou de Délos, ce dernier étant lui même fils d'Apollon et de la nymphe Rios, fille de Dionysos. Selon la mythologie grecque, Hercule y lutta contre les géants. Les ayant tués, il les jeta à la mer. Les géants se sont alors pétrifiés et transformés en énormes rochers, qui formèrent une île : Mykonos.
Sur une colline située à 500m du centre se trouvent les six moulins à vent de Kato Myli. C'est là que se trouvait la ville antique de Mykonos. Mais, ce qui impressionne surtout à Mykonos, ce sont les innombrables petites églises, les "1 000 chapelles" de Mykonos, qui ne sont que 300 à 400.
Elles témoignent du profond sentiment religieux des habitants et surtout de celui de nombreux marins en péril, ayant fait le vœu d'ériger une église s'ils étaient sauvés. Ce qui explique la pléthore de chapelles dédiées à St Nicolas (Agios Nicolaos), patron des marins. Leur grand nombre s'expliquerait aussi par la piraterie, activité principale des habitants pendant des siècles : les "accidents" professionnels et de navigation étaient donc fréquents et ceux qui en réchappaient faisaient vœu de consacrer une chapelle à leur saint favori.
L'église catholique, Panagia Rodariou, se trouve dans le quartier d'Alefkandra. Fondée au XVIème siècle, elle fut restaurée au XVllème, puis au XVIIIème, époque à laquelle elle fut décorée de peintures vénitiennes. Elle possède une belle coupole bleue.
Dans le quartier du Kastro, l’église Panagia Paraportiani, du XVIème siècle, est la plus ancienne de l'île : 5 chapelles imbriquées sur 2 niveaux. Son architecture originale comporte un clocher cintré et une seule porte située sur le côté. Elle est souvent considérée comme la plus belle église byzantine des Cyclades.
A l'extrémité des quais, la chapelle Haghios Nikolaos.
Sur une petite place, l'église Haghios Kiriaki qui renferme de belles icônes.
Juste à côté se dresse la Métropole orthodoxe : la Panagia héotokos ou Pigadiotissa, dotée de belles icônes et d'un riche décor intérieur.
Agia Eléni, qui est située dans un quartier de Kastro et renferme de belles icônes byzantines, est l'une des plus grandes églises de l'île et fut jusqu'en 1878 la métropole de Hora.