L'Agora
L'agora grecque est l'équivalent du forum romain. Par l'Agora, coeur de la cité, passait la voie sacrée qu'empruntait la procession de panathénées en direction de l'Acropole. C'était le principal rendez-vous des Athéniens, où se concentrait la vie administrative, commerciale, politique ou sociale. On y voyait aussi les intellectuels. Socrate, entre autres, y participa à la vie publique, jusqu'à ce qu'on le condamne ici-même à boire la ciguë.
Le site a commencé à se développer au VIème siècle avant notre ère. Dévasté par les Perses, en -480, il a connu un important développement sous le règne de Périclès. Le site actuel qui s'étend entre les quartiers de Plaka et Monastiraki, s'organise principalement autour du portique d'Attale, du temple d'Héphaïstos et de l'église des Saints-Apôtres.
Guère plus d'un amas de décombres pour l'oeil béotien, l'Agora romaine recèle pourtant quelques trésors. L'entrée se fait par la porte d'Athéna Archegétis, très bien préservée et flanquée de quatre colonnes doriques. A droite se tiennent les fondations de latrines publiques datant du Ier siècle, tandis que le secteur sud-est abrite les fondations d'un propylée et d'une rangée de boutiques.
La tour des Vents, édifice octogonal en marbre érigé au Ier siècle avant notre ère par l'astronome syrien Andronicus, faisait à la fois office de cadran solaire, de girouette, de clepsydre et de boussole. Chacune des faces du monument représente un point cardinal et comporte le relief d'une silhouette flottant dans l'air, illustrant le vent associé à ce point. La girouette, qui a disparu depuis bien longtemps, figurait un triton de bronze tournant sur lui-même en haut de la tour.
A l'extrémité ouest de l'Agora, à l'opposé du portique d'Attale, se trouve le temple d'Héphaïstos, improprement appelé Théséion, en raison de la présence d'une frise de la façade ouest où figure Thésée. Il fut construit au Vème siècle avant notre ère, à la même époque que le Parthénon.
C'est sans aucun doute le bâtiment classique le mieux conservé d'Athènes, sinon de toute la Grèce, probablement parce qu'il n'abritait aucune richesse à même d'intéresser les pilleurs.
On y abritait une statue en bronze d'Héphaïstos, patron des artisans, dont les échoppes étaient situées dans les quartiers proches de l'Agora, ainsi qu'une effigie d'Athéna, également considérée comme patronne des artisans.
À Athènes, l'importance du rôle joué par Héphaïstos s'explique par sa tentative de viol d'Athéna et la naissance d'Érichthonios qui en résulte. Platon lui attribue une souveraineté commune avec Athéna sur la cité de l'Attique :
« Héphaïstos et Athéna qui ont la même nature, et parce qu’ils sont enfants du même père, et parce qu’ils s’accordent dans le même amour de la sagesse et des arts, ayant reçu tous deux en commun notre pays, comme un lot qui leur était propre et naturellement approprié à la vertu et à la pensée, y firent naître de la terre des gens de bien et leur enseignèrent l’organisation politique. »