Les façades de San Nicola
La façade principale, qui révèle la division intérieure en 3 nefs, est décorée par les grandes arcades aveugles, et, au sommet, par de petits arcs murés d'origine lombarde. Pour alleger cette grande surface, des ouvertures ont été percées. Celles-ci se succèdent en ordre ascendant en réalisant aussi une subdivision dans le sens horizontal.
Les deux tours latérales ne sont pas de la même époque : celle de droite est construite sur le soubassement d'une autre construction antérieure à l'église. La tour de gauche est postérieure. Le bas comprend un large passage. La partie supérieure est divisée par des pilastres et des semi-colonnes cylindriques terminées par de petits arcs aveugles.
Le portail de la grande façade Ouest est de la seconde moitié du XIIème siècle. L'influence de l'art musulman est évidente, dans la stylisation des arabesques et des figures symboliques sur les montants. Les oves, les denticules, les feuilles de laurier et les petites roses des corniches sont des reminiscences plus classiques.
L'encadrement de la porte est dominé par un tympan de forme triangulaire qui s'appuie sur deux colonnes soutenues par deux taureaux en saillie, placés sur de solides supports.
Sur le côté Nord s'ouvre le "portail des lions". Fait au XIIIème siècle, il est formé de trois sortes de pierres différentes. Les lions, comme les taureaux, sont en saillie.
La frise se rattache par le style à la France occidentale, plus particulièrement au style toulousain, alors que l'ornementation des montants et de la bande extérieure de l'arcade conserve des motifs de tradition byzantine. A noter la représentation des mois de Fevrier et de Juin sur les chapiteaux.
Au dessus des grandes arcades ouvertes sur le côté de la construction s'insère l'élégante galerie à "hexafore", d'inspiration lombarde. Les petites arcades sont soutenues par des colonnettes avec des chapiteaux à "stampella", communs aux cloitres bénédictins de Conversano Brindisi et de Bari. La base des petites arcades est décorée par des "protomes", têtes humaines presque toujours féminines.
Les arcades sont peut-être d'inspiration auvergnate. Au XIVème siècle, elles furent murées afin de faire des chapelles privées à l'intérieur de l'église. Elles ne furent réouvertes que lors des restaurations commencées en 1927, qui ont redonné au monument son aspect originel.
La façade arrière, à l'Est, se présente comme un grandiose parallélépipède de front carré. A l'extérieur, les absides sont masquées par une muraille nue qui s'élève jusqu'à la hauteur du transept. Le chevet laisse aux angles extérieurs l'emplacement des tours qui n'ont jamais été construites. Cet arrangement a été repris dans les cathédrales de Bari, Bitonto, Molfetta et Giovinazzo. Cette facade n'appartient pas à la construction primitive, ayant été rajoutée ultérieurement.
Le schéma architectural de la fenêtre centrale reprend des motifs propres aux constructions du Monte Cassino et de la Campanie. Elle s'articule en un ordre triple de linteaux rentrants, flanquée de deux colonnes posées sur le dos d'éléphants en saillie. Semblable à un portail, cette fenêtre perce les puissants murs de pierre pour en interrompre la compacité.
La frise du dessous reprend le thème du sphinx, décidément bien présent Quelle énigme la basilique nous propose-t-elle ?
On retrouve au portail de la façade Sud, daté de la seconde moitié du XIIème siècle, des motifs classiques ainsi que byzantins et musulmans, ainsi que lombards.
Les deux animaux sont difficilement identifiables. Le tombeau à baldaquin est de style gothique, facilement reconnaissable au motif treflé du sommet, que l'on retrouve sur le devant du sarcophage.