Aigues-Mortes, historique
L'origine d'Aigues-Mortes se perd dans la nuit des temps. Les hommes pêchaient, ramassaient le sel, domptaient les caprices de la nature sauvage d'un climat paludéen.
L’histoire se borne à ignorer l’époque des premiers habitants d’Aigues-Mortes. Pourtant, il nous reste quelques artéfacts, comme à Port Vielh, où nous avons des traces d'un habitat protohistorique, et la découverte de diverses monnaies et médailles sur son territoire attestent du séjour des Romains.
Au VIIIème siècle, Charlemagne protège la côte en érigeant, en 791, la tour Matafère, au milieu des marécages, pour la sûreté des pêcheurs et des ouvriers des salins. On avance que la signalisation et la transmission des nouvelles n’étaient pas étrangères à l’érection de cette tour chargée de donner l’alerte, en cas d’arrivée d’une flotte, à la célèbre tour de Nîmes, la tour Magne.
La vocation de la tour Matafère passa du plan guerrier au plan spirituel quand l’empereur d’Occident l’octroie à l’abbaye de Bénédictins, consacrés à l’Opus Dei et dont les incessantes psalmodies, de jour et de nuit, font désigner leur couvent du titre de Psalmody ou Psalmodi. Ce couvent existe en 812, date d’une dotation faite par le nîmois Badila à l’abbaye.
Le XIIème siècle est celui de l’extension du port d’Aigues-Mortes. Déjà, d’Alexandrie et de Gênes beaucoup de navires viennent et de longue date, s’abriter dans cette anse naturelle, dont le vrai créateur et rénovateur est le roi Louis IX.
En décidant de fonder cette ville nouvelle en 1240, il devient le premier roi de France à disposer d'un port d'accès à la Méditerranée et aux échanges commerciaux avec l'Italie et l'Orient.
De plus, il s'imposait politiquement sur une bande de terre cernée à l'Est par la Provence, qui dépendant du Saint Empire Romain Germanique, et à l'Ouest par une Aquitaine anglaise et par Montpellier, possession du roi d'Aragon.
Afin d'attirer la population, le roi accorda à la cité une charte de privilèges l'exemptant d'impots. Ses successeurs continuèrent son oeuvre et firent bâtir les remparts. Après cette éphémère période d'apogée, la cité cessa de croître, le port s'ensable, et une fois la Provence rattachée à la France en 1481, Marseille remplaça Aigues-Mortes, qui perdit son interet stratégique.
On attribue en général l’idée du plan orthogonal des rues tel qu’on le trouve plus ou moins régulier dans le tracé des rues d’Aigues-Mortes, à Hippodamos de Milet qui vivait au Vème siècle avant J.C. Mais on pense que cet urbaniste avait importé le modèle de l’Orient mésopotamien.
On a par ailleurs bien souvent rapproché l’architecture et le plan d’Aigues-Mortes de ceux de Damiette ou de Saint Jean d’Acre mais surtout d’Antioche. Il est certain que la redécouverte de l’Orient provoquée par les Croisades du XIIème siècle a pu avoir un écho dans les conceptions urbanistiques de l’Europe chrétienne.
Engagé dans toutes sortes d’entreprises, organisation des croisades et tout ce que cela représente sur le plan de la construction navale, Louis IX n’eut que le temps et les moyens de préparer les aménagements portuaires et de fixer l’espace topographique où devait prendre place la ville. Il le fit par la construction de l’église de Notre Dame des Sablons et de quelques édifices contemporains, comme les bases de la Tour de Constance ou le couvent des Cordeliers.
Pour voir la carte, cliquer ici.
http://www.ot-aiguesmortes.fr/FR/VIIIsiecle.htm
http://www.123savoie.com/article-37692-1-aigues-mortes-et-le-noel-camarguais.html