Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul de Souvigny
C'est Aimard, ancêtre des Bourbons, qui, en 915 ou en 920, donna à l'abbaye de Cluny (elle même fondée en 910) quelques biens qu'il possédait à Souvigny ainsi qu'une église dédiée à Saint Pierre.
Le modèste monastère, établi vers 960, connaitra très rapidement un essor providentiel. Saint Mayeul et Saint Odilon, abbés clunisiens, y décédèrent successivement en 994 et 1049.
Souvigny devint alors l'un des centres de pélerinage les plus fréquentés de l'occident chrétien. Jusqu'au milieu du XIIème siècle, alors que la puissance temporellle s'affirmait, le prieuré fut source d'un très grand rayonnement spirituel.
Cette expansion est indissociable de l'ascension de la famille des Bourbons, fondateurs et protecteurs du monastère. Bien vite cependant, des frictions se manifestèrent entre les deux pouvoirs, et c'est très certainement l'une des raisons qui conduisirent les sires de Bourbon, au début du XIIIème siècle, à délaisser leur résidence de Souvigny pour s'installer à Moulins.
Le XVème siècle, avec les prieurs Eudes de la Ferrière qui réinstaura la rigueur monastique, et Geoffroy Chollet qui remit de l’ordre dans les finances et releva les bâtiments, le retour des Bourbons qui y établissent leur sépulture et comblent de leurs largesses le prieuré, relève Souvigny.
Souvigny, qui avait été la première capitale du Bourbonnais, en demeura l'une des principales villes jusqu'au XVIIIème siècle. A l’époque de la Révolution, Il ne reste que quinze moines. Les bâtiments conventuels sont vendus comme Biens Nationaux. L’église prieurale devient paroisse. En 1991, l’église retrouve sa vocation prieurale avec l’installation à Souvigny des frères de la congrégation Saint-Jean.
L'immense église de pélerinage pouvait accueillir dix à douze mille fidèles a été maintes fois remaniée au cours des siècles. Elle a gardé une nef en grande partie romane, comme son chevet.