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18 avril 2007

Les pierres Saint-Martin

Les_Barbattes__6_aSaint Martin, d'après la légende, aurait créé cette cupule en s'y asseyant. Et où se trouve Saint Martin... se trouvent des mégalithes.

Les_Barbattes__5_a









 

Les_Barbattes__10_a Bien pratique quand ceux-ci ont disparu pour connaitre leur implantation. Là, les pierres se trouvent au milieu d'un petit bosquet entouré d'un champ de pâturage.

Les_Barbattes__4_a

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18 avril 2007

Freydefond, à Mazirat

Mazirat_Freydefond_16aFreydefont, dans la toponymie auvergnate, voudrait dire "source fraiche". Il est vrai que l'eau y est fraiche, et que nos amis batraciens ne s'y trompent pas.
Mazirat_Freydefond_4a













Mazirat_Freydefond_7aMais là, nous avons à faire à Freydefond, et Freyda n'est pas loin. L'eau se déverse du puits en pierre sèche dans un ancien lavoir, qui, si j'en crois mon ressenti, ne date pas d'aujourd'hui. Il me semble que les lieux sont gardés, et qu'une porte nous accueille.
Mazirat_Freydefond_11a

18 avril 2007

Le tilleul des Barbattes à Mazirat

Les_Barbattes_aC'est un tilleul majestueux situé au carrefour des Barbattes. Il n'est pas très vieux, puisqu'il est daté du XIXème siècle, mais son aura est grande. Non loin de lui, les pierres à cupules de Saint Martin.

18 avril 2007

Givarlais (Allier)

Givarlais__4_aFacile à trouver, le menhir se trouve dans le bourg : il mesure près de 2 m de hauteur et est surmonté d'une croix depuis le XVIIème siècle.
Givarlais__3_a
















Givarlais__1_a(Beaucoup de pierres furent christianisées au Moyen Age et à l'époque moderne, pour chasser les dernières traces de paganisme).
La paroisse fut mentionnée en 802 (restituée à l'abbaye de Saint-Denis) et devint ensuite possession de l'abbé de Saint-Cyran-en-Bresne jusqu'à la Révolution.
Givarlais__2_a

17 avril 2007

Hyds (Allier)

Hyds__13_aCe site celtique, sur le passage d'une voie romaine, devrait son nom au culte d'Isis. Il s'appelait au Moyen Age Ids, contraction de "Isidis".
Se situant au dessus du confluant de l’œil et du ruisseau du Cluzeau, il était un site de surveillance des anciennes voies menant en Auvergne, mais surtout la voie importante de Montluçon à Colombier.








Mégalithes des Pierres-Fougères

Hyds__8_al'ensemble, sur la D 156 entre Hyds et Montvicq : à droite de la route (à 800 m au Nord d'Hyds), bordant un champ embroussaillé et surélevé : "Les Pierres Fougères", grosse pierre ronde de 7 m de hauteur et 8 m de diamètre reposant sur deux piliers taillés.
Hyds__10_a

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17 avril 2007

Menhir du Vilhain (Allier)

Menhir du Vilhain

Le_Vilhain__9_aLa pierre Chevriau du Vilhain est un menhir. Haute de 4,56 m, large de 1,48 m, elle était auparavant couchée en bordure de la route du Vilhain à Hérisson, près d'un point de vue. Elle a été relevée en 1985 et placée sur la place de l'église du Vilhain.















Le_Vilhain__3_aL'abbé Charles-Antoine-Marie Bordelle, ancien curé du Vilhain dans la seconde moitié du 19 ème siècle écrivait à propos de cette pierre : "le dessus n'est pas tout à fait plat; il y a comme des espèces d'élévations graduées, qui ont dû être faites exprès, pour faire couler le sang des victimes. Elle a toujours porté le nom de Pierre Chevriau ou Chevau, il est probable qu'elle a conservé le nom des victimes qu'on immolait le plus souvent : les chevreaux et les chevaux"...
Le_Vilhain__8_

















17 avril 2007

Saint-Martin du Vilhain et la pierre Chevriau

Le_Vilhain__1_aOccupé en permanence depuis l'époque gauloise, ce village a dû être un lieu stratégique grâce à son point culminant ( 414 m) et largement dégagé, il permet en effet de voir la chaîne des Puys, le Puy de Dôme, mais aussi, (à vérifier) la tour de la cathédrale de Bourges et 35 clochers de villages. Pendant la guerre de cent ans et l'occupation anglaise, il joua un grand rôle de surveillance dans les attaques menées sur le Château de Hérisson.
De nombreux objets datant de la préhistoire ont été retrouvés, prouvant la vieille origine du village, ainsi que des vestiges gallo-romains. L'existence d'un Château féodal sur le lieu actuel de l'église est prouvé par des textes anciens ( 1304 ) et probablement celle d'un couvent. L'église, construite au XIIème siècle aurait été édifiée par des templiers, sur les ordres d'Archambaud VI.







Le_Vilhain__4_aCette église bien dégagée au milieu d'une place sur laquelle on a également mis en valeur un menhir, est composée d'un choeur gothique à pans et d'une nef de trois travées romanes; les bas-côtés sont voûtés en quart de cercle ou demi-berceau, conférant ainsi beaucoup de solidité à l'ensemble, qui reste néanmoins harmonieux et homogène.
Le_Vilhain__5_a













Le_Vilhain__7_aLa porte Ouest ouvre sur un tympan polylobé (formé de petits arcs juxtaposés), surmonté de moulures retombant sur des colonnettes par l'intermédiaire de chapiteaux. Cet ensemble, qui n'est pas sans rappeler celui de l'église d'Urçay, indique peut-être que le Vilhain était également situé sur le chemin de Saint Jacques.














Menhir du Vilhain

Le_Vilhain__9_aLa pierre Chevriau du Vilhain est un menhir. Haute de 4,56 m, large de 1,48 m, elle était auparavant couchée en bordure de la route du Vilhain à Hérisson, près d'un point de vue. Elle a été relevée en 1985 et placée sur la place de l'église du Vilhain.















Le_Vilhain__3_aL'abbé Charles-Antoine-Marie Bordelle, ancien curé du Vilhain dans la seconde moitié du 19 ème siècle écrivait à propos de cette pierre : "le dessus n'est pas tout à fait plat; il y a comme des espèces d'élévations graduées, qui ont dû être faites exprès, pour faire couler le sang des victimes. Elle a toujours porté le nom de Pierre Chevriau ou Chevau, il est probable qu'elle a conservé le nom des victimes qu'on immolait le plus souvent : les chevreaux et les chevaux"...
Le_Vilhain__8_

















http://paysdetroncais.free.fr/levilhain.html

17 avril 2007

Le Brethon d'Allier

Le_Brethon__9_aOn trouve tout autour du village de nombreuses sources recélant des traces d'anciens cultes païens: la font Pissoire, qui guérissait les maladies de la vessie, la font des Andars, qui guérissait les maladies de peau, Saint-Mayeul, où l'on appelait la pluie, la font du Tonneau, oracle, donc vraisemblablement dédiée à Apollon, les Autais.














Le_Brethon__7_aLà se trouvaient de nombreux ateliers gallo-romains, dans des clairières nouvellement défrichées de la forêt de Tronçais.
Sur la D 110, vers Le Vilhain, aux Autais, se trouve près de l'oratoire de Ste-madeleine un menhir de 2 m de hauteur.

Le_Brethon__6_a

17 avril 2007

Notre-Dame de Vernouillet

Notre-Dame de Vernouillet

Bourbon_l_Archambault_24aC'est au musée des amis du vieux Bourbon de Bourbon l'Archambault que se trouve la statue de l'ancien prieuré de Vernouillet. Elle fait l'objet d'un pelerinage le 8 Septembre, fête de la nativité, à l'intention des futurs mariés et des couples stériles. Cette vierge en majesté est restée dans le monastère bénédictin de Vernouillet jusqu'à la révolution. Alors cachée dans le tronc d'un chêne, trop étroit pour la contenir, l'enfant fut raboté.

Le prieuré est une propriété privée maintenant, et les visiteurs sont les mal-venus.
« L’ensemble du prieuré fut vendu 5300 livres, le 26 mars 1791, par le district de Cérilly. L’ancienne chapelle a été transformée en habitation particulière qui, dans un petit réduit, a conservé la vieille statue de la Vierge. Cette chapelle était composée du sanctuaire (8mx6, hors d’œuvre) couvert par des voûtes d’arêtes dont les nervures retombent sur des consoles du commencement du XIVe s. Les parements de cette partie de l’édifice sont en grès et offrent un moyen appareil très régulier ; de la nef, qui mesure 13 mètres de longueur, et qui a été reconstruite plus tard et complètement bouleversée par les dispositions nouvelles de l’habitation. Un campanile surmontait le pignon du chœur. Sous le carrelage on a trouvé des cercueils de pierre en forme d’auge, avec leurs couvercles à pans. » (Abbé Joseph CLEMENT, Inventaire archéologique et bibliographique des communes du département de l’Allier. Canton de Bourbon l’Archambault

« La Vierge est représentée assise sur un siège sans dossier et muni d’arcatures trilobées sur les côtés ; elle a la tête couverte d’une cape et porte une robe à larges anches pendantes ; sur ses genoux est assis l’Enfant bénissant ; une niche à reliques est creusée dans le dos de la statue ; les vêtements sont ornés de peintures du XIIIe siècle formant des bandes remplies d’un jeu de losanges à fleurettes roses bordées d’ocre sur un fond bistré semé de croisettes noires. » (M. GENERMONT et P. PRADEL, Les Églises de France.)

Bourbon_l_Archambault_21a« Cette curieuse figure de la Vierge, qui paraît remonter au XIIIe siècle, est sculptée en bois plein de chêne. La madone est assise sur un siège droit, sans dossier, mais dont les côtés sont élégamment ornés d’arcades trilobées et ajourées. La Vierge est vêtue d’une cape qui recouvre sa tête et dont les manches longues et pendantes forment de nombreux petits plis qui lui donnent un cachet byzantin. Le capuchon d’où s’échappent les cheveux ondulés rappelle la vieille coiffure de cette région. Dans la partie dorsale de la statue on a creusé un compartiment – sorte de custode de reliques – qui était autrefois fermé par une porte scellée de trois pentures dont deux ont disparu. La Vierge repose sur un coussin et tient sur ses genoux l’Enfant Jésus bénissant le monde à la manière latine. Toute la statue, sculptée dans le même bois, est peinte, la robe et la chape en rouge, l’Enfant Jésus en vert, la chaise en blanc avec ornements rouges et verts. » (Abbé Joseph CLEMENT, Inventaire archéologique et bibliographique des communes du département de l’Allier.)









Bourbon_l_Archambault_Vernouillet_1Réputée pour être la protectrice des amoureux, elle donnait lieu à un pélerinage en septembre au cours duquel les jeunes filles cherchant un mari lui offraient un ruban de couleur moyennant quoi leur voeu était éxaucé dans l'année. Il fallait mettre un ruban autour du cou de la statue et emporter un morceau de ceux qui s’y trouvent déjà. Les jeunes filles alors disaient :

"Boun vierge des nouyés,
Parente à nout'Javot
Bayez m'dont un houmme
Qu'au siesse fait comme veudra
Tordu, bossu mais pourvu qu'en siesse un."

16 avril 2007

Vierges noires, fichier sans pdf

«Je suis la Nature, mère des choses, maîtresse de tous les éléments, origine et principe des siècles, divinité suprême, reine des Mânes, première entre les habitants du ciel, type uniforme des dieux et des déesses. C’est moi dont la volonté gouverne les voûtes lumineuses du ciel, les souffles salubres de l’océan, le silence lugubre des enfers. Puissance unique, je suis par l’univers entier adorée sous plusieurs formes, avec des cérémonies diverses, avec mille noms différents.
Les phrygiens, premiers nés sur terre, m’appellent la déesse-mère de Pessinonte ; les Athéniens autochtones me nomment Minerve la Cécropienne ; chez les habitants de l’île de Chypre, je suis Vénus de Paphos ; chez les Crétois armés de l’arc, je suis Diane Dictynna ; chez les Siciliens qui parlent trois langues, Proserpine la Strygienne ; chez les habitants d’Eleusis, l’antique Cérès. Les uns m’appellent Junon, d’autres Bellone;ceux-ci Hécate, ceux-là la déesse Ramonte. Mais ceux qui, les premiers, sont éclairés par les rayons du soleil naissant, les peuples d’Ethiopie, de l’Asie et les Egyptiens, puissants par leur antique savoir, ceux-là me rendent mon véritable culte et m’appellent de mon vrai nom : la reine Isis.» 

Apulée «Metamorphoses XI»

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Et si Apulée n’avait pas vécu au IIème siècle avant notre ère, il aurait
pu rajouter «et les chrétiens me nomment la vierge Marie...» Les Vierges Noires sont issues de la civilisation du moyen-âge, des XIIeme et XIIIeme siècles. Cette civilisation est issue d’un effort conscient de différents hommes, qui l’ont conduite à son apogée.
Une petite élite connaissait les secrets qui lui ont permis de faire progresser la culture de ce temps. La vierge Marie prend une place démesurée, Saint Bernard étant le premier à lui donner cette place. Tous les monastères cisterciens sont dédiés à Notre-Dame, toutes les cathédrales gothiques sont consacrées à Notre-Dame, les ordres cisterciens et templiers sont voués à la vierge... Le culte marial est la renaissance du culte primordial à la grande déesse...Comme pour saint Michel, elle ne représente pas une personne, mais incarne un principe, un archétype, un symbole. Donc il faudra faire appel à la symbolique pour en expliquer le sens, occulte mais universel.












VIERGES NOIRES

Moulins__17_aTout d’abord, il faut bien savoir que les vierges noires authentiques ne sont pas nombreuses : à peine une quarantaine, pour celles qui sont parvenues jusqu’à nous. Elles ont toujours treize caractéristiques communes :
1 - Elles sont réalisées aux XIIeme et XIIIeme siècles
C’est l’apogée de la civilisation du haut moyen-âge
2 - Elles sont toujours représentées en majesté
La vierge est assise en une pose aristocratique et princière, mais son siège n’est qu’une cathèdre(siège assez sobre, sans dossier ou avec un dossier court) Dans les représentations antiques, Isis était-elle aussi assise sur ce genre de siège. Les grandes églises de l’époque sont appelées cathédrales depuis la même étymologie (latin: cathedra=siège) et de plus, sont des cathédrales «Notre-Dame»...
3 - le visage ne reflète aucune tendresse, ni compassion
Il est noble, souverain, hiératique...
4 - Le visage de Jésus est moins soigné
Comme si le plus important était la représentation de la mère... L’exercice des cultes des religions antiques s’accompagnait, pour certaines d’entre-elles, de ce que l’on appelait les «mystères». Au cours de cérémonies secrètes, l’initiation était conférée au «myste» qu’après l’avoir éprouvé de différentes  açons (terre, air, eau, feu) afin de s’assurer de sa force de caractère et de ses facultés spirituelles. L’enseignement n’était prodigué que la nuit, au coeur des temples ou dans les cryptes, où des souterrains obscurs figuraient les méandres dans lesquels l’âme serait projetée après la mort. La nuit symbolisait de ce fait la mort, non seulement au sens physique, mais aussi la mort au monde profane. Vierges mères et déesses noires étaient les maîtresses de l’initiation.

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La symbolique est double : mort puis renaissance à l’état d’initié. Les deux aspects sont complémentaires d’une même réalité ésotérique  qui veut que les ténèbres (ignorance) naisse la lumière (connaissance).
C’est pourquoi il a fallu que le christ naisse la nuit de Noël à minuit, c’est à dire à l’heure la plus noire de la nuit la plus longue, au sein d’une grotte (image terre-mère) et non d’une crèche comme cela est improprement traduit. L’enfant ne représente pas seulement Jésus, mais le «myste», qui, par l’initiation, devient le fils de la vierge noire.
C’est pourquoi il est noir comme elle. Il est son enfant, par la connaissance des mystères et figure dans son giron pour faire comprendre littéralement qu’il sort des entrailles de sa mère comme des entrailles de la terre (voir le «je vous salue Marie).
Elle le tient dans un geste protecteur qui n’est pas sans rappeler certaines représentations égyptiennes où le
pharaon est accompagné de sa divinité tutélaire. Il n’y a pas de sentimentalité exprimée dans ce couple car
ce n’est pas une scène familiale. Les liens qui les unissent sont ceux de l’esprit, non ceux de chair.
Meillers_28a5 - Les vêtements sont bleu, blanc, rouge avec des garnitures dorées
Ne pas oublier que pour les artisans du moyen-âge, les couleurs ne sont pas choisies au hasard, chacune
ayant un impact symbolique. Dans les opérations alchimiques, la matière première (materiae prima) se transforme en se colorant de diverses façons. Trois couleurs dominent...oeuvre au noir, oeuvre au blanc et oeuvre au rouge. Le bleu nuit est assimilé au noir (putréfaction), le blanc, phase suivante (purification) et le rouge (rubification, action du feu secret). A la couleur dorée correspond la transmutation des métaux vulgaires en or (symbole de la perfection initiatique). De nombreux autres symboles alchimiques sont liés aux vierges noires, comme le «lait de la vierge» (eau mercurielle) et nous retrouvons là saint Bernard avec l’allégorie de la lactation (il but au sein d’une vierge noire trois gouttes de lait). Souvent la robe de la vierge est décorée de losanges formant un réseau de mailles de filet. Lors de la phase «coagula», la matière prend la forme d’une pâte feuilletée (galette des rois) sur la surface de laquelle apparaît un quadrillage en forme de losanges.
6 - Elles ont toutes les mêmes dimensions
Les différences étant dues à des détails comme la hauteur de la coiffe ou du socle. 70 cm de haut, 30 cm de large et 30 cm de profondeur à la base. La statue est donc réalisée dans une proportion de 7 à 3, deux des nombres chargés d’une signification particulièrement sacrée pour les anciens. 3 évoque les diverses trinités : triades druidiques et templières, les 3 aspects de la matière, tandis que le 7, autre nombre premier, correspond par exemple à la durée de la création, les merveilles du monde, le trivium et quadrivium enseignés dans les abbayes. Souvent les mains sont démesurées. La main a toujours été magique car elle représente le 5 qui est le milieu dans la série de 1 à 10. Il est l’union des inégaux, la somme du 3 qui est le principe masculin et du 2, principe féminin. La main marque donc la réconciliation entre ces deux principes contraires et complémentaires. Pour la plupart des anciens récits sacrés de l’humanité, tout, dans l’univers, naissait de la rencontre d’un principe masculin et d’un féminin. Ainsi la terre vierge fût fécondée par les rayons du soleil et c’est grâce à cette action bienfaisante qu’elle a pu donner la vie. Dès lors, les anciens ont fait de la terre, la grande déesse, la représentation symbolique du grand principe féminin, et du soleil, le principe masculin. C’est pourquoi dans toutes les religions où l’on vénère une déesse-terre, un culte solaire lui est toujours associé.
Dans le cas des vierges noires, cette présence solaire apparaît parfois de manière indirecte et subtile : par exemple, la vierge se trouve directement placée dans un lieu autrefois consacré à Belen (équivalent celtique d’Apollon). Ou bien la présence d’un taureau dans la légende de la découverte miraculeuse de la statue. Le taureau est l’animal viril et solaire par excellence. Parfois il est remplacé par d’autres animaux ayant cependant la même valeur symbolique (cerf, lion...). Même indication solaire qui a attribué la fabrication de
certaines statues à saint Luc (emblème : le taureau...)
2003_1120nana0016 7 - Le lieu où elles étaient placées était connu depuis l’antiquité
On y célébrait la terre-mère (proximité d’une source, un puits, un arbre sacré ou une pierre). Ce sont des lieux bénis par la nature où l’homme, averti par la science «magique» de ses initiés, va se rendre pour y recevoir des bienfaits tant physiques que spirituels. Sans doute devait-il aider par une discipline sous forme de marches, de danses incantatoires, de rondes... Ces lieux sont placés sur les veines de forces telluriques que l’homme a sacralisées. Ces forces peuvent s’associer aux courants hydrographiques. Le tracé de ces lignes sur la carte de France reproduit un quadrillage de lignes qui s’entrecroisent, répétant l’implantation des vierges noires. (En terre gauloise et en Galice, on retrouvera deux caps : Finistère et Finisterre, marquant la fin de deux veines telluriques soulignées (j’allais mettre soignées...) par l’implantation de menhirs et de dolmens) Souvent, l’énergie cosmique est aussi au rendez-vous... Dans nos églises romanes et gothiques, le croisement des deux courants, l’un capté par le puits et l’autre par le clocher, se rencontrent à l’emplacement de l’autel.

Un lieu sacré ,avant d’être utilisé par l’homme, fonctionne à l’état naturel comme point d’échange entre des forces du ciel et de la terre. Les rituels humains ne font que renforcer le processus et le mettre à la disposition des vivants. Le lieu peut se passer de l’homme et de l’appareil, le temple ne peut se passer du lieu, ni des hommes pour son entretien. Les hommes peuvent utiliser le lieu en se passant de l’appareil. Ils peuvent se passer de l’un et de l’autre à partir d’un certain stade d’évolution. La conjonction des trois permet parfois des miracles, lesquels n’existent pas, étant les reflets de lois naturelles intelligemment mises en oeuvre.
8 - Un élément oriental est associé à chaque vierge noire
Les légendes ont souvent cet aspect oriental : statues sculptées en orient par un prophète ou par saint Luc, offertes en hommage à un croisé ou à saint Louis par quelque soudard d’Egypte. On retrouve là une dimension qui s’ajoute à l’apport Celte et Chrétien.
Meillers_59a9 - La vierge noire est un lieu important de pèlerinage
au moyen-âge.

Les pèlerinages suivent les veines telluriques (reprenant souvent le sens des plissements montagneux et des failles). L’homme suivait ces lignes de force qui agissaient sur lui comme un déterminisme, laissant à chaque sanctuaire un témoignage de sa foi, une marque de son savoir et de son faire. C’est la contribution aux premières réalisations architecturales. Souvent la route se faisait pieds nus pour mieux capter les énergies particulières.
10 - Dans l’histoire de leurs sanctuaires, on retrouve
toujours la présence d’abbayes bénédictines, cisterciennes
ou templières.

Ce qui apparaît donc, c’est une certaine protection initiatique qui entoure la statue. Ce qui confirme que les bénédictins, cisterciens et templiers étaient bien les continuateurs éclairés des druides dont la science naturaliste avait été retrouvée, comprise et pratiquée. Son symbolisme d’initiation explique aussi la vénération de saint Bernard.
11 - Malgré les mutilations et les restaurations, les édifices dans lesquels
elles se trouvaient au moyen-âge, lorsqu’ils subsistent, conservent
des signes et des indices à caractère ésotérique et initiatique.

Les vierges noires marquaient des lieux privilégiés pour les initiés. A proximité de leurs sanctuaires ou même à l’intérieur de celui-ci, ils se rencontraient. C’était un point de ralliement pour tous ceux qui cheminaient dans leur» quête du Graal», indiquant que là, ils seraient sûrs de trouver d’autres» chevaliers de la table ronde» avec qui ils pourraient en toute sécurité prendre contact.
Bresnay_Les_Vernusses_10ab12 - Les miracles, ceux de leurs origines ou ceux qu’elles opèrent, sont
concordants

Les moines au moyen-âge, en répandant ces récits extraordinaires, n’ont même pas cherché la vraisemblance. Leur but n’était pas de prouver des miracles pour l’édification des fidèles, il était de greffer sur le culte un
environnement légendaire complétant l’explication ésotérique du sens caché de la statue. Les miracles révèlent une fois de plus deux ordres de choses : d’une part la vierge noire, au delà de la Marie chrétienne, est orientale et celtique, d’autre part, oeuvre d’adeptes, elle représente le cheminement de l’initiation et les étapes du grand oeuvre alchimique. Les deux sens de ces récits souvent se complètent et se confondent.
Les anciens textes contenant les mythes qui traduisent l’acquisition de la connaissance font tous état d’une «traversée», d’un long et difficile voyage maritime (Ulysse, Jason...). L’alchimiste, utilisant la voie rapide, dite Allégorie L’initié (croisé captif, voyageur, navigateur, enfant) a d’abord été, comme chacun, plongé dans la nuit de l’ignorance (les limbes, le cachot du prisonnier, la cécité, le sommeil). Il a montré des dispositions nécessaires pour mériter d’accéder à la lumière (il a prié avec ferveur la vierge noire, c’est à dire, dans le cas de l’alchimiste, a tenté avec patience et renoncement toutes les opérations sur la matière première de l’oeuvre). Il sort de la nuit, accède à la lumière, est libéré des chaînes de l’ignorance, devient un adepte de la connaissance. (le prisonnier est sorti du cachot obscur et ses chaînes sont arrachées, l’aveugle voit et l’endormi se réveille). voie humide, appellera aussi «traversée» l’ensemble des opérations auxquelles il procèdera. (vierges noires protectrices des marins, même si le sanctuaire est placé en haut d’une montagne...)

05_08_25__800x1200__113 - Leurs rituels représentent d’étranges similitudesPlusieurs éléments échappent à toute explication religieuse catholique traditionnelle

comme des offrandes de roues de cire, dépôts processionnels sur une pierre hors l’église, utilisation du vin, cierges de couleur verte...
En conclusion :
Les vierges noires sont issues de trois sources : celtique, orientale et monastique. Mais elles ne sont qu’une des manifestations limitées dans le temps et localisée dans une aire géographique déterminée, d’un phénomène spirituel beaucoup plus vaste. De toutes les civilisations et de toutes
les grandes religions ayant du sacré la même idée et la même vision, celles qui ont vénéré à la fois la déesse-terre et le soleil ont toujours abouti, sous des formes variées à des figurations noires comparables aux vierges noires et riches en profondeur du même impact symbolique : grecs, romains, hindous ou égyptiens, indiens précolombiens, musulmans intégrant dans leur sanctuaire le plus sacré la pierre noire, gitans instaurant au pays du soleil de la mer et des taureaux le culte de Sara.
Car la grande tradition sacrée de l’humanité n’a connu de particularités régionales que dans ses formes les plus extérieures. Mais bien au-delà de
ces nuances et de ces détails, ceux qui, partout et depuis la nuit des temps, savaient ou s’efforçaient de savoir, se reconnaissaient, toujours réunis, dans le langage des symboles, par une vision unique et universelle.

lozere_112

Petit aparté concernant la roue
De tout temps, pour célébrer le sacré, les civilisations ont connu soit des réunions en cercle, soit des rondes autour d’un feu, d’un arbre, d’une source, d’une statue. Les druides ont pratiqué ces rondes, les évêques aussi (je crois qu’ils l’ont un peu oublié...) et tout le monde connaît les rondes de la saint Jean... Le rond, le cercle, la roue ont donc une valeur sacrée bien spéciale... Dans les représentations hindoues égyptiennes ou grecques, c’est le serpent qui est disposé en cercle et qui signifie ainsi la vie universelle dont l’agent magique, l’agent moteur, est la lumière ; c’est le serpent enroulé qui est au moyen-âge appelé ouroboros et, comme la circonférence entourant les croix hermétiques, il représente pour les alchimistes, l’unité de la matière et en même temps le fluide universel ou la rénovation perpétuelle de la nature. Ce n’est pas le cercle en soi qui a une profonde signification sacrée, c’est le cercle en mouvement, c’est la ronde ou la roue...
Pour les initiés extrême-orientaux, la fleur de lotus en rotation marque la connaissance suprême et Bouddha est représenté dans les temples avec à ses côtés des roues, fleurs de lotus stylisées. Au moyen-âge, en Europe, il en est de même avec les rosaces censées représenter le mouvement circulaire de la rose emblématique des initiés. C’est pourquoi la grande rosace des cathédrales est appelée à l’origine «rota», la roue. On en revient à nos alchimistes... Dans les cathédrales, il y a trois rosaces, une à chaque extrémité du transept, et la troisième, la plus importante, ornant la façade du grand porche. Les églises étant la plupart du temps «orientées» elle se retrouve au soleil couchant. Ainsi, comme dans les couleurs des vêtements des vierges noires, on retrouve les couleurs successives du grand oeuvre : première rosace au nord (le noir, sans soleil), deuxième au sud, (le blanc) et troisième au soleil couchant (le rouge...)
Tout ceci n’est qu’un petit aperçu de la richesse des symboles que l’on peut trouver en étudiant les vierges
noires. Et maintenant, il faudrait compléter cette étude par une autre aussi riche et passionnante, celle de Gargan, Bellen, Apollon... heu, je veux parler de saint Michel archange....
Mais c’est une autre histoire...

Bibliographie :
«l’énigme des vierges noires» de Jacques Huynen
«le puy, haut -lieu ésotérique» de J. Derderian
«la Champagne mystérieuse» de Guy Tarade
«le mont saint Michel et le temple cosmique» de R. Raffin
«le mystère des cathédrales» de Fulcanelli
«le berceau des cathédrales» de M. Guingand
«les mystères de la cathédrale de Chartres» de L. Charpentier
«notre-dame du vitrail» de O. Pactat-Didier

Dossier réalisé par Madame Dulac.

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