L'église Saint-Pourçain et la fontaine-lavoir de Louchy
Située aux confins occidentaux de l'ancien diocèse de Clermont, la commune actuelle de Louchy recouvre le territoire de deux anciennes paroisses, dont l'une, située à proximité de la forteresse de Montfan a disparu.
L'église actuelle s'élève au milieu d'une petite place. Elle se compose d'une courte nef de deux travées et d'un transept romans, auquels furent ajoutés au XIVème siècle deux chapelles seigneuriales au nord et deux au sud de plan quadrangulaire, ainsi que le choeur de plan pentagonal. Au XIVème siècle, on éleva aussi le clocher à base carrée et au second niveau octogonal, qui à l'origine aurait du être couronné d'une flèche.
Le coeur, articulé par des nervures, est donc gothique. Un Dieu en majesté domine dans le fond, fragment d'une sculpture plus importante.
Les peintures murales, qui recouvraient sans doute l'ensemble du monument, remontent aussi à l'époque médiévale pour les plus anciennes. Dans la nef, le berceau brisé est typiquement bourguignon. Il reflète l'influence de Tournus. L'église se révélant trop petite, on a percé les murs goutteraux très épais et dégagé quatre arcades pour agrandir l'édifice sur les bas-côtés.
L'église Saint-Pourçain est ainsi nommée en souvenir de Porcianus, enfant du village. Né en 450, il était esclave d'un seigneur franc, Mangulfus, propriétaire d'une villa. Porcianus gardait ses cochons. Las d'être maltraité, il s'enfuit et trouva refuge à l'abbaye de Mirande. Mangulfus récupéra le gamin, et la légende veut que Dieu s'en offusqua est le rendit aveugle. touché par le sort de son maitre, Porcianus pria Dieu de le guérir. Le miracle s'accomplit.
Mangulfus, touché par la grâce, affranchit son porcher. Devenu moine, il se consacra à la parole de Dieu et à protéger ses concitoyens des envahisseurs. C'est ainsi qu'il défendit l'Auvergne des ravages de Thierry fils de Clovis et roi d'Austrasie, avant de mourir vers 532. L'église appartint à l'origine au prieuré de Saint-Pourçain qui relevait du monastère bénédictin de Tournus. Au dessus du porche est encore visible une inscription révolutionnaire faisant de l'église le "temple de la raison".
Un peu plus loin, la fontaine Saint-Pourçain se présente sous forme d'un lavoir au bassin très ancien, en parfait état.
L'eau y est abondante et de très bonne qualité. Elle fut construite là où le corps du saint aurait initialement été enterré. Son eau soulage les brûlures.