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lieux sacrés
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2 mars 2007

L'église Saint Raphaël de Solérieux, intérieur

Sol_rieux__1_aL'intérieur est très sobre, sans aucune prétention. L'atmosphère porte au recueillement.












Sol_rieux_aL'ancien choeur, qui se trouvait en place du cimetière, est remplacé par l'une des chapelles latérales.
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Sol_rieux__10_aDe chaque côté, deux colonnes sculptées portent la symbolique des énergies, et bien plus encore. L'endoit est serein, bien que peu ou pas du tout entretenu. Mais nos amies arachnéennes s'y trouvent bien. Et moi aussi.

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2 mars 2007

L'ancien monastère de Saint-Pierre et l'église Saint-Blaise

dr_me_provencale_091aCette ancienne église, primitivement sous le vocable de Notre-Dame-des-églises, fut le siège d'un prieuré dépendant de l'abbaye de Cluny et fut ruiné dès la fin du XIV ème siècle.

















dr_me_provencale_105aCe site, désservi par un ancien chemin, du Pontaujard à Nyons, était occupé dès l'époque antique.
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dr_me_provencale_216aDes fouilles ont montré l'ampleur du bâtiment (tois nefs de quatre travées, chevet à tois absides) qui a remplacé aux XI ème et XII ème siècles une église plus ancienne.

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dr_me_provencale_150Des tombes rupestres ont été creusées dans le rocher, surplombant le site.
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2 mars 2007

L'église Saint Raphaël de Solérieux

Sol_rieuxSolérieux n’est qu’un tout petit village assoupi au soleil, posé dans une plaine, qui regroupe quelques belles maisons, des granges en ruine et quelques exploitations agricoles encore en vie.
















Sol_rieux_4Isolé et loin des grands axes, agricole et sans prétention, on l’oublierait s’il ne recelait pas une perle rare, l’église Saint Raphaël.





Sol_rieux_3Fondée par les Templiers, cette église est une merveille des merveilles, d’un pur style roman provençal du XII ème siècle, sans aucun ajout ni modification. Elle a été construite à quelques distance de l'ancien village fortifié depuis longtemps abandonné sur la colline.
La nef, détruite, est occupée par l'ancien cimetière. Cette église dépendait du chapitre des chanoines de la cathédrale de Saint-Paul-tois-châteaux.






Sol_rieux_5Bâtie dans une superbe pierre devenue grise avec le temps, elle se dresse au milieu des champs de lavande, fière et noble, admirable d’harmonie.

A ses pieds, un petit plan d’eau entouré de murs de pierres sèches d’une superbe couleur gris pâle, complète l’ensemble.




http://www.provenceweb.fr/f/drome-provencale/solerieux/solerieux.htm

2 mars 2007

Roussas

Roussas_1Niché autour d’un piton rocheux escarpé, Roussas porte les traces d’un passé qui remonte à l’antiquité. De l’ancien village défensif, perché sur son piton rocheux, il reste les ruines d’un château du XII ème siècle et quelques édifices religieux.























Roussas_2Pour y monter, il faut contourner  la colline de Majeyras. Là se trouve l'emplacement d’un ancien lieu de dévotion à Saint-Joseph.

1 mars 2007

La cathédrale Notre-Dame et Saint Paul

Histoire

dr_me_provencale_522Le site de Saint-Paul-Trois-Châteaux a été habité dès la Préhistoire. Le Néolithique (- 6 000 à - 2 500 avant J.-C.) y est bien représenté par l’important site des Moulins qui s’étendait au moins sur 4 ha au sud-ouest de la ville actuelle. Une population s’est installée en effet sur une terrasse surplombant la plaine du Rhône s’étendant au sud-ouest de la ville actuelle. Cette civilisation, dite chasséenne est caractérisée par la mise en place de la sédentarisation et le développement des activités d’élevage et d’agriculture.




dr_me_provencale_414aCurieusement, on trouve peu de traces de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer, alors que c’est du nom d’une peuplade gauloise de l’époque, les Tricastini, que viennent ceux de la ville romaine, Augusta Tricastinorum, (Elle fut élevée sous l’Empire Romain d’Auguste au rang de chef-lieu de la Narbonnaise) et du Tricastin.  Il semble qu’ils édifièrent une ville sur la colline de Barri (du celte « Bar » signifiant rempart) appréciable pour sa position défendable dominant la vallée du Rhône. Cet oppidum (habitat fortifié de hauteur) devint capitale des Tricastini du IV ème siècle à la fin du I er siècle avant J.C., avant l’occupation romaine.

dr_me_provencale_416aLa ville fut en effet fondée au Ier siècle après J.-C.,  comme nouvelle capitale des Tricastini passés sous domination romaine. D’une superficie de plus de 42 ha, elle était comparable aux plus prestigieuses cités du Sud de la Narbonnaise.

dr_me_provencale_420aAu Bas-Empire, la puissance de Rome s’affaiblit. Et au IV ème siècle alors que la Gaule romaine se christianise, la cité devint siège d’un évêché et fut rebaptisée Civitas Tricastinorum.
A la fin de l’antiquité, le tissu urbain d’Augusta Tricastinorum se rétracte pour se fixer autour de l’actuelle colline du Château. Un premier groupe épiscopal s’installe aux alentours du quartier Saint-Jean ; quelques éléments architecturaux marquent notamment l’emplacement de l’église funéraire.

dr_me_provencale_421aL’importance de la ville ne décroît pas au Moyen Âge et c’est à partir du XIIe siècle qu’est bâtie la Cathédrale, un des plus beaux exemples de l’art roman provençal, au cœur de la ville ceinte d’un rempart défensif en pierre du Midi.

Saint-Paul-Trois-Châteaux doit faire face à d’âpres luttes religieuses pendant l’époque moderne, comme tout le Dauphiné. Destructions et reconstructions modifient peu à peu son visage au XVIIe siècle, tandis que les hôtels particuliers fleurissent au XVIIIe siècle.

 


dr_me_provencale_456aLe nom de Saint-Paul-Trois-Châteaux, qui a suscité bien des interprétations souvent pleines d’imagination, provient en fait de la mauvaise traduction, basée sur une étymologie fantaisiste, de l’ancien nom de la ville : Saint-Paul-en-Tricastin. Le mot « Tricastin », nom du canton issu de celui de la peuplade gauloise qui habitait cette contrée, a été compris comme une expression latine signifiant « trois châteaux » (tricastri). Le blason de la ville représente une tour à trois donjons rehaussée d’une couronne, accompagnée de la devise : « Tricastinensis civitas » : « cité des Tricastins ».







La cathédrale


 

dr_me_provencale_501Sur cet emplacement, situé juste à l'extérieur d'une vaste enceinte urbaine antique, s'élevait auparavant une basilique funéraire qui abritait le tombeau de Saint paul, évêque du V ème siècle et patron de la ville. Elle était dédiée aux apôtres et martyrs.
Le siège cathédral était primitivement situé au centre de la cité antique (Augusta Tricastinorum). Durant le haut-moyen-âge, la cité épiscopale s'est regroupée sur les pentes de la colline du château et a été entourée par le rempart actuel.

dr_me_provencale_438aUn cimetière s'étendait jusque dans l'actuelle cour de la mairie. La cathédrale Notre-Dame et Saint Paul fut érigée entre 1120 et le début du XIII ème siècle. Elle fut construite à l'extérieur de la ville gallo-romaine, au coeur de la ville médiévale.

dr_me_provencale_436aLa construction de la cathédrale s'est déroulée d'est en ouest. Le projet de décoration, dr_me_provencale_436bfortement inspiré de l'antiquité est resté inachevé (sculptures des parties hautes de la nef interrompues au début de la travée centrale, partie haute de la façade ouest).dr_me_provencale_436c


dr_me_provencale_459aLa cathédrale est bâtie en un moyen appareil très soigné de pierre calcaire de Saint Restitut. De nombreuses pierres portent les marques des tâcherons qui les ont taillées.

Construite dans une zone funéraire, la cathédrale fut probablement élevée à l'emplacement du tombeau de l'évêque Saint Paul ( IV ème siècle ?). L'évêché fut supprimé à la révolution.


dr_me_provencale_418aLa décoration extérieure donne une nette préférence au flanc méridionnal tourné vers la ville : triple arcade d'inspiration antique sur la nef, fronton antiquisant sur le transept.

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dr_me_provencale_428Le côté sud de l'église est dominé par les façades gothiques d'une chapelle et du porche. La scène du tympan roman mutilé repsésentait l'adoration des mages.






dr_me_provencale_415Décentré sur le bras méridionnal du transept, le clocher a été remanié aux XVII ème et XIX ème siècles.
Parmi les nombreuses marques de tâcherons, des pierres sculptées en taille de réserve figurent des personnages, des animaux, des signes du zodiaque.

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La façade occidentale frappe par son volume et sa sobriété. Le portail central est entouré de deux pilastres cannelés et de demi-colonnes.













dr_me_provencale_411La décoration restée inachevée devait se terminer par un couronnement à fronton.


Le décor de la porte en plein-cintre reprend celui de l'entrée méridionnale.



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Comme beaucoup d'églises de la région, la cathédrale présente un côté nord aveugle. Le bras nord du transept est simplement décoré de bandes lombardes.

dr_me_provencale_440A l'est, le chevet est formé d'une abside à pans coupés entouré de deux absidioles demi-circulaires ouvertes sur les bras du transept.

Là encore, le décor se révèle très localisé et fouillé (autour des baies aveugles et de la fenêtre de l'abside, sur les pilastres et sur la corniche).

L'édifice de plan basilical est composé d'une nef centrale de trois travées et de deux bas-côtés, d'un transept saillant et de trois absides.




dr_me_provencale_450aL'intérieur, de vastes dimensions, illustre la rigueur et la majesté des constructions romanes (longueur de la nef : 28m,largeur : 24,90m, hauteur de la voûte :19m).
La lumière pénètre dans l'édifice par les ouvertures percées dans la façade occidentale et par les fenêtres hautes de la nef centrale et du transept côté sud.
La nef centrale est voûtée en berceau. la communication avec les nefs latérales en demi-berceau se fait par de grandes arcades en pelin-cintre. Les nefs latérales n'ont reçu qu'un décor très frustre.

dr_me_provencale_454aLe décor sculpté est remarquable notamment au niveau de l'étage haut de la dernière travée de la nef centrale : un faux-triforium (ou fausse tribune) est orné de niches flanquées de petites colonnes.




 


dr_me_provencale_490aLa corniche inférieure est décorée d'oves, de perles, de feuilles d'acanthe et de beux rinceaux.
La frise qui court au dessous figure un rideau dont les plis sont tendus aux extrémités par des personnages vétus à l'antique. La travée suivante séparée par deux demi-colonnesest restée inachevée. Le décor est interrompu dès la seconde travée.






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Aux angles de la nef se trouvent les symboles du

tétramorphe : l'aigle

de Jean, le lion de Marc, le taureau de Luc et l'ange de Matthieu.

Au retour de la corniche qui les surmonte, des masques humains et zoomorphes.

dr_me_provencale_467aFace à l'entrée méridionnale, un des piliers de la nef présente un décor sculpté très mutilé de la fin de l'époque romane : la résurrection des morts et le jugement dernier.




La croisée du transept est couverte d'une coupole sur trompes.






dr_me_provencale_448aDans le choeur, la voûte en cul-de-four est rythmée de 4 nervures plates dans l'axe de colonnes à fûts cannelés ou torsagés et chapiteaux d'inspiration corinthienne.

dr_me_provencale_512aLe sol du presbyterium, pavé d'une mosaïque romane représentant parmi les motifs de rinceaux, d'entrelacs et de végétaux, les symboles des évangélistes (un a disparu) et la ville de Jérusalem, nous apprend que l’église actuelle en a remplacé une précédente dont le sol a été exhaussé.









dr_me_provencale_441aDes peintures murales gothiques ornent plusieurs arcs et piliers.
Les bas-côtés sont flanqués de chapelles élevées postérieurement. Au sud, la chapelle gothique Notre-Dame l'épiscopale, fut édifiée en 1460 par Etienne Genevès, le seul évêque originaire de la ville, en l'honneur de la vierge Marie.

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dr_me_provencale_461ahttp://www.saintpaultroischateaux.fr/www/index.ph
http://www.office-tourisme-tricastin.com/


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1 mars 2007

L'église Saint Restitut

dr_me_provencale_537a Saint-restitut, habité depuis le néolithique, vit se succéder d'abord les Ligures et les Celtes. Parmi eux, les Tricastres ou Tricastins qui signifie en celte "Pays de la Pierre Blanche".
Au Moyen-Age, le village est cité dans les actes de la précaire de l'an 993 et en 1108.
En 1449, Louis XI encore dauphin vînt en pèlerinage au tombeau de Saint-Restitut. Il laissa des présents d'une grande richesse.  Le village était réputé pour sa source miraculeuse censée guérir les maladies des yeux.
Avant la Révolution, le village était une terre épiscopale dépendant directement de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Il fut, probablement comme Saint-Paul-Trois-Châteaux, anciennement romain.

dr_me_provencale_526aIl était dit au Moyen Age, que le saint qui donna son nom à Saint-Restitut fût l'aveugle-né de l'évangile dont le Christ ouvrit les yeux et qui, en souvenir du miracle, prit le nom de Restitut : RESTITUTUS EST EI VISUS. Les juifs haineux le déposèrent; avec Lazare, Madeleine, Marthe, Trophime et d'autres disciples du christ sur un esquif sans rame ni voile destiné à s'engloutir dans la mer. Mais Dieu guida la frêle embarcation vers la Provence, jusqu'au bord de la cité d'Arles. De là Saint Restitut gagna le désert; ensuite, il devint évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux.











dr_me_provencale_793bSaint Restitut fut sans doute l'un des premiers évêques du Tricastin. Il est à peu près certain que, primitivement, le corps du saint reposait dans la crypte de la tour dite pour cela "funéraire". En 1249, l'évêque Laurent lui fit construire un magnifique sépulcre de marbre.








dr_me_provencale_530aQuelle que soit la date de son épiscopat, l'antiquité de son culte et d'une église où l'on priait n'est pas douteuse. La tour serait, elle-même, antérieure. En effet, on constate un manque d'unité dans la construction. Les faibles parties remonteraient au Xe siècle, alors que la construction en coupole des parties supérieures serait contemporaine de l'église. La preuve évidente de son antériorité réside dans le fait que la frise sculptée sur ses quatre faces est masquée aux angles du côté est par l'église qui s'y est adjointe.
L'église reçut l'illustre visite de Louis XI, grand amateur de pèlerinage qui laissa des présents d'une grande richesse. Elle fut classée monument historique en mai 1840 sur les instances de Prosper Mérimée.


dr_me_provencale_527aD'après une très curieuse légende du saint, conservée par deux manuscrits du XVe siècle,  elle a le charme et l'anachronisme de la légende dorée. Voici les origines de l'église de Saint-Restitut : le caveau aurait contenu le corps de l’aveugle-né guéri par Jésus-Christ, qui aurait changé son nom de Sidoine en celui de Restitut et serait devenu évêque de Saint-Paul.
dr_me_provencale_531aL'évêque de Trois-Châteaux avait multiplié les merveilles parmi son peuple. Or il apprit que, sur la montagne, à Longueville, beaucoup ne croyait pas au Christ. Il y alla et triompha de l'incrédulité en restituant un oeil à un pauvre homme, et resta là, prêchant, confessant, pendant de longues années, comme s'il y avait son siège épiscopal. Il y édifia une église en l'honneur de la vierge.

dr_me_provencale_534aPrès de celle-ci coulait une fontaine semblable à celle de Siloé où ses yeux avaient vu. Des foules de malades, qui s'y lavaient les yeux, étaient guéris. Puis, Restitut décida de bâtir une autre église reliée à l'église de la vierge : CONJUNCTAMQUE COLLATERATAM; il en traça, lui-même, les dimensions. Après bien des jours, il entreprit un dévot pèlerinage à Rome.
Chemin faisant, il convertit la ville entière d'Albe et il y mourut. Il avait prescrit à ses serviteurs de ramener son corps en Gaule et de lui donner la sépulture non loin de sa ville épiscopale, à l'orient, là où il avait ordonné de construire une église et marqué les dimensions qu'elle aurait.
dr_me_provencale_806adr_me_provencale_799aCe qui eut lieu. Le corps du saint fût inhumé dans l'église qu'il n'avait pu achever de son vivant et que, mort, il termina au milieu du resplendissement des miracles". Ainsi, à la fin du Moyen Age, on expliquait par ce texte l'histoire du village et par là même on datait l'église et la tour de Saint-Restitut.

dr_me_provencale_528aMais la date de la fondation de la chapelle soulève un problème des plus complexes sur lequel les archéologues sont loin d’être d’accord et la date soit du IVème au VIème siècle, soit au IXème, soit encore pour le XIIème. La signification des figures composant la frise qui s’étend sur ses façades est également très controversée. On y remarque notamment un âne jouant du violon, le basilic des anciens, animal hybride ayant le corps d’un coq et la queue d’un reptile.

L'église

dr_me_provencale_523aNous avons des renseignements plus historiques sur l'église. La date de 1249 marquant l'édification du tombeau. La présence, vraisemblablement, des sculpteurs du chantier de la nef de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux, donne à attribuer la construction de l'abside au dernier tiers ou quart du XIIe siècle, et établit l'antériorité relative des diverses étapes d'édification de la nef. Dans l'escalier, nous lisons une fois : MAISTER; ce qui désigne sans doute le "maître d'oeuvre", prédécesseur probable de "maître" Giraud de Clermont qui, en 1249, édifia le tombeau de Saint-Restitut. Nous avons également un autre manuscrit sur le saint datant du XIe siècle, conservé à la bibliothèque nationale.


dr_me_provencale_811a Enfin deux inscriptions, la première trouvée en nivelant la place de l'église - ancien cimetière - et encastrée sur les parois intérieures du porche, rappellent des obits ou fondations de messes. Celle à gauche du chapiteau à têtes barbues marque l'obit du prêtre Arnaud; elle pourrait être du XIe siècle, et à droite l'obit du chevalier Ricard. La deuxième inscription, des plus importantes, avait été découverte en 1844 parmi les décombres du tombeau du saint. C'est une plaque de marbre blanc, malheureusement mutilée, portant la date de 549 mentionnant la mort d'un enfant régénéré par l'eau du baptême. Par conséquent, au milieu du VIe siècle une église existait. Mais elle fut probablement détruite.









dr_me_provencale_789aL'église actuelle, au cours des siècles, a dû subir des transformations sans compter les intempéries ainsi que la "lèpre de la pierre". En 1840, MM. Chevillet et Epailly, architectes de Valence, rédigèrent à l'occasion un mémoire sur l'état du monument. Les travaux de restauration furent confiés à l'architecte Charles Questel - déjà restaurateur de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux -.










dr_me_provencale_792a Nous n'allons pas énumérer toutes les interventions mais nous pouvons noter la restauration de : la toiture, les colonnes, les corniches, les ouvertures du fond de l'abside, le porche, la crypte qui devint chapelle des fonds baptismaux; ainsi que le rajout des vitraux du choeur. De cette même époque datent les fouilles au nom de l'évêque de Valence, le chanoine Canon, curé de Saint-Paul-Trois-Châteaux en 1844.








dr_me_provencale_790aLe corps central se compose d'une nef divisée en trois travées et d'un choeur avec abside semi-circulaire à l'intérieur et pentagonale à l'extérieur. Parfaitement orientée, elle mesure 22,40 mètres sur 9,10 mètres et s'élève jusqu'à 12,50 mètres. Elle est construite en appareil moyen et régulier avec pas ou peu de tâcherons contrairement à celle de Saint-Paul-Trois-Châteaux. La voûte est en berceau brisé comme la plupart des églises de style roman provençal. Le chevet, dont l'arc de triomphe est surbaissé, conserve une voûte en cul-de-four, décorée de quatre bandeaux plats et bordée d'un cordon avec palmettes. Les colonnes sont décorées de feuillage et de volutes avec un abaque très développé orné de moulures ou feuilles.








dr_me_provencale_807a Deux d'entre elles montrent aux angles des masques humains. Les murs latéraux de la nef accueillent de grandes arcades à ressaut. Leurs impostes sont moulurés sauf le premier du côté nord qui est orné de feuilles d'acanthes ou rangs de perles, oves et canaux arrondis. On ne peut s'empêcher de constater une influence antique très forte se manifestant par un décor végétal abondant. Deux baies et oculus éclairent l'édifice sur le mur de l'abside et le mur sud.






dr_me_provencale_808a A l'extérieur, l'édifice est renforcé par des contreforts. Le mur nord, sans couverture, donne l'impression d'une forteresse. Contre la paroi méridionale une autre tour plus petite, construite en même temps que l'église, renfermant l'escalier à vis qui conduit au premier étage de la tour et au clocher.














dr_me_provencale_524aLe porche, situé sur le mur sud, marque la séparation entre la première et seconde travée. Les amateurs d'art architectural et de monuments anciens reconnaissent tous la valeur et la beauté de cette partie de l'église de Saint-Restitut. Selon le chanoine Jouve, qui l'a étudiée et décrite au siècle dernier, le porche serait un remploi provenant d'autres édifices environnants employés comme placage à la décoration intérieure de ce porche. Ceci n'est qu'une hypothèse, cependant reste incontestable l'influence de l'art gréco-romain. Un arc à double rouleau est retenu par deux consoles en encorbellement. Le porche rappelle le temple antique avec son fronton triangulaire porté par deux demi-colonnes à fût cannelés et chapiteaux corinthien. Un décor très antiquisant avec corniche, entablement à architrave, denticules, perles, oves et enfin un filet de feuilles d'acanthes aux extrémités tombantes et une grecque sur le bandeau.
Les rampants du fronton ont reçu la même décoration qu'à Notre-Dame-des-Doms à peu de choses près. L'imitation de l'antiquité est si fidèle que le sculpteur a taillé ses chapiteaux dans deux assises, chose que les romains faisaient assez souvent, mais qui était rare au Moyen Age. Le porche est voûté en berceau. Au fond, on trouve la seule porte destinée aux fidèles avec son arc de décharge retenu par des colonnettes à chapiteaux corinthiens dont celui de gauche, aux têtes barbues, est admirablement traité. Le tympan est nu. Sur la paroi intérieure se trouvent les deux inscriptions déjà évoquées de la première moitié du XIIIe siècle.

Le chevet couronné d'un fronton présente aussi une harmonie et une beauté architecturale. Les deux contreforts avancent et se terminent d'un demi-triangle avec une corniche saillante comme un temple. Chaque angle de l'abside est marqué d'un pilastre à chapiteaux, encore une fois, corinthiens. Sur chacun de leurs angles, une tête de lion s'avance. La corniche est saillante, décorée de palmettes dans une gorge soutenue par des modillons avec des têtes humaines qui grimacent ou des têtes d'animaux. Les intervalles des modillons sont garnis de rosaces, de palmettes et de feuilles lancéolées.

La tour funéraire

dr_me_provencale_529C'est un édifice carré de 8 mètres de côté et de 9 mètres de hauteur jusqu'à sa frise. La base de la tour est couronnée d'une frise composée de petits sujets à faible relief. La partie supérieure est posée en retrait et un peu en biais. Bâtie en moyen appareil, elle est ornée de tailles et de pointillés comme les beaux monuments du XIIe siècle. On y relève trois fois le nom d'VGO avec un G en faucille que l'on retrouve deux fois à l'intérieur. Notons que ce nom est également gravé dans la pierre de la cathédrale de Vaison ainsi qu'à Notre-Dame-d'Aubune, ou encore à la chapelle du St Sépulcre à Beaumont dans le Vaucluse et dans la crypte de la cathédrale d'Apt, cette dernière fois suivi d'une inscription, probablement "ME FECIT". Peut-être sommes-nous comme l'affirme M. Revoil en présence d'un seul "maître de pierres" : VGO. Au sommet, un clocher en arcade, disposé après coup en forteresse. Elle est dédiée, comme dans la légende à la Vierge. Les cloches datent du XVIIIe et XIXe siècle.
dr_me_provencale_786aA l'intérieur elle se compose d'une crypte voûtée en berceau communiquant avec la nef par une large arcade en plein cintre. La crypte renferme le petit édifice gothique du choeur transféré au XIXe siècle. Il fut élevé en 1516 sur les restes de Saint Restitut. A l'étage, les murs nord et sud renferment un arc de décharge. Les murs ont été comblés par des restes de tombes de l'ancien cimetière. On aperçoit deux débris de monument (tombe ou sarcophage) taillés dans une pierre blanchâtre ressemblant à du marbre et qui ne se retrouve pas dans le reste de l'église. On y distingue des entrelacs, des rosaces, quatre palmiers stylisés, et deux tigres affrontés aux mouchetures accentuées. Les corniches de la tribune sont ornées. Aux murs nord et sud, celle d'en bas de rosaces en étoile comme la corniche extérieure de la tour; celle d'en haut de rinceaux avec feuillages. Aux murs est et ouest ce sont des feuilles stylisées dans des carrés ou d'autres figures géométriques. Au-dessus des archivoltes, un décrochement, puis les murs sont en petits appareils jusqu'à la première corniche, celle de la tour primitive, à 6,14 mètres de hauteur. Puis vient ensuite un appareil moyen, de partie haute, à 1,50 mètres de cette corniche. Ensuite le passage d'un plan carré à une coupole sur trompe construite en petit appareil très régulier. Des bandeaux d'un faible relief marquent la division de l'octogone, à la base, et vont se rejoindre autour d'une clef avec au centre un oculus d'environ 1 mètre de diamètre, actuellement bouché.

dr_me_provencale_533aLes bandes en appareil réticulé avec incrustations de briques ou de mortier rouges, qui encadrent une portion notable de la frise, ne sont pas l'indice incontestable d'une haute antiquité. L'appareil réticulé, déjà connu sous les romains, a été employé au moins jusqu'au XIIe siècle. La base de la tour à ses quatre côtés dissemblables. Le mur nord est en petit appareil d'apparence archaïque. Cependant, J. Labande [4] note des constructions analogues au Xe siècle et début XIe siècle. Le mur ouest taillé en bossage, en appareil peu régulier, moyen en bas et petit en haut; le mur sud, en moyen appareil à peu près régulier, le seul qui ait des marques de tâcherons, ne sont pas tout à fait contemporains. Des murs sud et ouest, séparés par un intervalle de temps qu'il est possible d'évaluer, l'un pourrait être contemporain de la frise. Tous les deux sont antérieurs au mur oriental dont la construction se rapproche de celle de la partie haute de la tour et qui est sans doute l'oeuvre du même architecte. Un moellon porte les lettres VG du nom d'VGO qui se lit dans la partie haute.

dr_me_provencale_525aEn fait, l'unité de construction manque à la tour. Elle a été l'objet de reprises qui peuvent s'échelonner du début du XIe à la fin du XIIe siècle. Construite, d'après l'histoire, sur le tombeau du saint protecteur comme la "basilique d'Assise" est construite sur le tombeau de St François; elle est dite "tour funéraire" ou "chapelle funéraire". A cause de cet étage et de sa coupole il est difficile de lui donner une autre raison d'être. Sur cette question, malheureusement les documents restent peu explicites. Et si jamais le corps du saint n'avait pas été transféré de la crypte dans l'église, pourrait-on émettre l'hypothèse que la tour fût d'abord un baptistère ? Un dessin de l'architecte C. Questel, dont parle L. Maître, indique, au milieu de la crypte, l'orifice d'un puits aujourd'hui disparu. Ce renseignement cadrerait avec l'hypothèse d'un baptistère.

dr_me_provencale_532aPour finir, revenons à la frise afin de la présenter brièvement. Elle se compose d'une juxtaposition de dalles sculptées. Les sujets sont d'une hauteur uniforme de 0,44 mètre, excepté le sujet central de 0,55 mètre : le Christ en majesté. Comme on peut le voir sur la liste qui suit, les thèmes sont variés : des animaux fantastiques, des chevaliers, des signes zodiacaux, des métiers, des arbres, des animaux affrontés, l'Agneau pascal, et enfin un thème vraisemblablement eschatologique. Les dalles sont taillées en cuvette, cernées d'un gros liseré formant un cadre enserrant la figure. La frise entière est encadrée d'étroites bandes en appareil réticulé, avec incrustations de briques ou de mortier comme nous l'avons déjà fait remarquer. Souvent décrite elle n'a jamais été datée avec certitude.
dr_me_provencale_529aAu-dessus, une corniche est décorée sur son biseau d'une rangée de rose à huit pétales. Incrusté dans la pierre, ce bandeau semble souligner l'architecture comme un écrin. Cependant, même si nous ne pouvons pas encore parler de programme iconographique au XIe siècle, cette frise apparaît comme la juxtaposition de symboles, d'images religieuses ou profanes caractérisant l'esprit roman.

http://medieval.mrugala.net/Roman/St%20Restitut/St%20Restitut.htm
http://www.saintrestitut-mairie.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Restitut

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