Le premier nom connu de la ville est Bergoïata, nom d'origine celtique qui rappelait sa position élevée sur un rocher dominant le Rhône. Au début de l'ère romaine, ce nom devint Bergus ou Burgum. Les sénateurs gallo-romains avaient couvert de leurs villas cette colline riante, assise sur les bords de la Tourne.
La cité subit l'invasion des barbares à partir du V ème siècle siècle, puis retrouva une periode de paix sous l'administration des évêques de Viviers, seigneurs de Bourg-Saint-Andéol.
Le nom actuel, qui remonte au XVe siècle, perpétue la mémoire d'Andéol, sous-diacre de l'église de Smyrne venu évangéliser la région et qui fut persécuté et assassiné dans la ville.
Sous la Révolution, la ville a porté le nom de Bourg-sur-Rhône.
L'église Saint Andéol
On peut considérer cette église comme une église romane typique de la fin du XI ème siècle. La quasi absence de décor permet de mettre en avant les formes architecturales et de définir les traits essentiels de l'architecture romane.
Elle peut être le prétexte d'appréhender les diverses formes de voûtement (berceau, voûte d'arêtes, croisées d'ogives, coupole), le plan type de l'église avec ses parties constitutives et leur fonction (abside, chœur, transept, nefs, chapelles latérales).
La restitution des parties occidentales disparues permet d'apprécier un type d'église exceptionnel en France (église à contre-abside). La présence du sarcophage de saint Andéol est l'occasion de considérer à la fois le rôle des reliques dans l'histoire de l'Eglise médiévale et le développement de l'architecture romane et l'apparition tardive de la sculpture romane dans cette région.
A l'extérieur, depuis le sud-est, on peut apprécier le plan d'origine de l'église (chevet triabsidial, transept, trois nefs), l'emplacement de l'accès originel à l'église (portail sur la façade sud, mais très refait au XIXe siècle) les adjonctions au bâti primitif (clocher, chapelles, clocheton sur la façade), les types d'appareils utilisés (moellons, pierre de taille), l'ornementation murale typique du premier art roman méridional (bandes lombardes), l'insuffisance du système originel de contrebutement compensée par de grands arcs-boutants plus tardifs.
Le portail d'accès actuel et la façade ouest correspondent à une transformation du XVIIIe siècle. Cette façade est dominée par la statue de saint Andéol.
A l'intérieur il faut faire abstraction des éléments sculptés, pour la plupart exécutés lors des restaurations du XIXe siècle. Architecture très épurée dont l'ornement est constitué par des éléments constructifs : jeux de lumière produits par les doubleaux, le double rouleau des arcs...
La voûte en berceau est équilibrée par les berceaux des bas-côtés. La voûte de la nef, portée plus haut que celles des collatéraux, permet, comme dans les autres grandes églises de la région, un éclairage direct de l'espace central. La croisée du transept est marquée, comme c'est l'habitude, par une coupole sur trompes. Celle-ci est d'un type rare, avec ses séries d'arcatures entre les trompes.
A l'ouest, la contre-abside, dont on aperçoit l'amorce de part et d'autre de la tribune d'orgue, relevait d'un type exceptionnel d'organisation en France mais bien connu en Allemagne. A cette contre-abside était superposée une tribune qui se prolongeait dans la première travée de la nef (une restauration récente l'a restituée dans sa dimension d'origine).
Le sarcophage
Le sarcophage de saint Andéol est un sarcophage antique : sur sa face d'origine un cartouche porté par des génies ailés contient le nom du défunt, un jeune garçon, et son âge, sept ans.
Ce sarcophage a été réutilisé au début du XIIe siècle pour abriter les reliques du saint. On a alors sculpté la face opposée avec au centre une longue inscription latine à la gloire du saint et de part et d'autre, sous des arcs, les figures de saint Polycarpe et saint Bénigne, décor complété par une frise d'entrelacs en haut et des animaux affrontés en bas.
Tout près de là est présentée l'épitaphe de l'évêque de Viviers Bernoin sous l'épiscopat duquel les reliques d'Andéol ont été découvertes en 858. L'épitaphe est entourée d'une bande ornée d'entrelacs.
Histoire de Saint Andéol
Saint-Andéol, qui était venu prêcher en Vivarais aux environs de cette colline (vers l’an 166 de notre ère, il fut envoyé par Polycarpe, évêque de Smyrne (Turquie actuelle) pour évangéliser le midi de la Gaule), souffrit le martyre à Gentibus, situé sur la rive gauche de la branche orientale du Rhône, vis-à-vis la colline appelée Insula Martis.
L’Empereur Septime Sévère, de passage dans la région, entendit parler de lui et le fit mettre à mort le 1er Mai 208. Son corps fut jeté dans le Rhône.
S'il faut en croire l'antique légende, le corps de l'apôtre fut ensuite poussé par le courant sur le rivage de la colonie du Bourg ou de Berg-Oïati, là, il fut recueilli par Amycia Eucheria Tullia, fille du sénateur Eucherius Valerianits, dont l'aïeul est mentionné dans les Commentaires de César.
Sainte Amycie fit creuser dans le roc un oratoire, où elle déposa les restes de saint Andéol. Lors de l'invasion des Vandales, Tullie les transporta sur les bords de la Durance; dans ce lieu, un village a été construit, qui porte encore le nom de Sainte-Tullie.
Au VIII ème siècle, les Maures ravageaient les bords du Rhône, et le Vivarais était sur le point de perdre la foi; alors l'évêque saint Béravin 1er fut averti, par une vision, du lieu où étaient les reliques de saint Andéol, et les rapporta lui-mème à Berg-Oïati, dans le tombeau que sainte Amycie lui avait fait creuser. Depuis cette époque, Berg-Oïati devint le but d'un célèbre pèlerinage, et, au lieu de Berg, qui signifie forêt, fut appelé Burg ou ville; puis on le nomma par la suite Burgus Sancti Andeoli.
Au onzième siècle, le saint cardinal Lager, évêque de Viviers, fit construire, en l'honneur de saint Andéol, la vaste et belle église qui y existe encore. L'erreur populaire a longtemps donné le nom de tombeau de saint Andéol à un sarcophage antique, en marbre blanc, qui est placé près de la porte de cette église.
http://www.ardecol.ac-grenoble.fr/bases/edpatr3.nsf/0/ccf04cc35c1519efc12569eb0049fc1b?OpenDocument
http://www.nimausensis.com/ardeche/Gravures/StAndeol.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bourg-Saint-And%C3%A9ol