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17 février 2007

Eglise Saint Séverin (Paris)

paris_354En sortant de la rue Saint-Julien-le-Pauvre sur la rue Galande, quelques pas nous ramènent à la rue Saint-Jacques, au débouché de la rue Saint-Séverin, qui longe le mur septentrional de l'église de ce nom.


paris_313Elle est placée et comme étouffée au centre d'un lacis extrêmement curieux de rues étroites et tortueuses, qui subsistent comme par miracle entre les larges voies de la rive gauche. Une étroite place devant le portail s'étrangle sur la gauche en une ruelle qui s'appelle la rue des Prêtres.

St Séverin est la doyenne des églises paroissiales de la rive gauche de la Seine.

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L‘église Saint-Séverin, d'origine mérovingienne, a été construite vers 650 par le moine ermite Saint-Séverin, dit le solitaire. Il s'était retiré près de la porte méridionale, au temps de Childebert Ier, à proximité d'un oratoire dédié à saint Martin.


paris_315Il eut pour disciple Clodoald, le futur Saint Cloud, dernier petit fils de Clovis qui avait échappé au massacre de sa famille par ses oncles. Le petit oratoire qui honorait Séverin devint par la suite une chapelle puis une basilique car les femmes des rois de France qui habitaient alors les Thermes prirent l'habitude de venir y faire leurs dévotions.



paris_319L'église sera reconstruite au XIème siècle après avoir été brûlée et pillée à de nombreuses reprises par les Normands deux siècles plus tôt. Le curé Foulques de Neuilly y prêchera la quatrième Croisade devant une importante foule de fidèles.









paris_320L'église sera reconstruite au XIIIème siècle, sous Philippe-Auguste, dans le style gothique flamboyant que nous connaissons aujourd'hui. La façade a conservé certains vestiges de la période romane.


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St Séverin devint aussi l'église des voyageurs car elle est située à proximité du Petit Pont, l'unique pont qui reliait au Moyen Age l'île de la Cité à la rive gauche de la Seine. Ceux-ci prirent l'habitude de venir dédier leurs fers à cheval à St Martin avant de partir en voyage.





paris_324Dans l'église du XIII ème siècle, une chapelle de la vierge était accolée au chevet, à la jonction actuelle de l'entrée du choeur et de la sacristie. Là fût érigée en 1311 la première confrérie établie en France en l'honneur de la très sainte vierge sous le titre de la conception immaculée. Les étudiants du collège des normands semblent avoir été à l'origine de cette dévotion mariale novatrice. Les bâtisseurs du XV ème siècle en ont perpétré le souvenir dans la clé de voûtes : le baiser d'Anne et Joachim, les parents de Marie, exprime la chaste conception de l'enfant.


paris_335Toujours au XIII ème siècle, les étudiants prétaient serment devant Notre-Dame de bonne espérance, de ne rien dire ou écrire qui pût offenser la très sainte vierge. La statue de bois disparut au XVIII ème siècle.

Connaissant les étudiants et les confréries, sous ce rituel se cache surement autre chose. Celà me rapelle les cornards du Puy ou les troubadours et leur trobar clus.


 


paris_331L'église est aujourd'hui un robuste monument gothique de 38 mètres de largeur, 58 mètres de longueur, et 17 mètres de hauteur située au coeur du quartier latin. Il renferme l'une des cloches les plus ancienne de la capitale qui porte le nom de Macée, fondue en 1412.


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Entourée de gargouilles qui dominent la façade des chapelles du bas-côtés, l'église est surmontée d'un clocher carré à deux étages. L'aspect médiéval des ruelles qui l'entourent rappelle la ville d'antan.




paris_316L'église actuelle présente, vue du côté de la façade, un haut pignon triangulaire, accosté d'un clocher en forme de tour carrée, de structure élégante et fine, percée de deux étages de longues baies ogivales, garnies de délicates colonnettes dans les ébrasements.


paris_314 Cette partie de l'édifice remonte au XIIe siècle ; son couronnement, ses clochetons et sa balustrade sont de deux siècles plus jeunes. La tour se termine par une flèche très aiguë, décorée de lucarnes et coiffée d'un lanternon, dont la pointe, dépassant les hautes maisons du vieux quartier, se laisse apercevoir de toute la ligne des quais de la Seine.


paris_345L'église comporte une nef à six travées, un chevet plat et des bas-cotés sans fioritures. La deuxième nef latérale, coté sud, date du XIVème siècle et les chapelles latérales de la fin du XVème.



paris_347La nef a la forme d'un parallélogramme terminé par une abside demi-circulaire. Elle n'a pas de transept. Elle a, comme celle de Notre-Dame, des collatéraux doublés, c'est-à-dire cinq nefs en largeur, environnées d'un centre de chapelles, disposition qui donne une grandeur étonnante à tout l'édifice. Celles-ci sont décorées de placages de marbre, qui enveloppent les piliers et transforment les ogives en arcades cintrées ; cette décoration, fort riche, mais qui dénature le style de cette partie de l'église, a été exécutée en 1684, ainsi que le petit baldaquin du maître-autel, aux frais de Mlle de Montpensier, celle qu'on surnommait la Grande Mademoiselle, la cousine germaine de Louis XIV.




paris_325Cette église possède le plus ancien triforium de Paris, un très beau déambulatoire composé de 10 doubles travées de piliers-palmiers.


paris_332La sacristie, construite en 1540, sera agrandie six années plus tard. Les architectes adopteront une structure triangulaire comportant un pilier central pour résoudre le problème du voûtement qui devait prendre appui sur des bases étroites en raison de la largeur de l'édifice. Le compagnon de Violet le Duc, Lassus, greffera en 1839 le portail du XIIIème siècle de l'église Saint-Pierre-aux-Boeufs de l'île de la Cité, récemment démolie lors du percement de la rue d'Arcole.



 

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Ce monument comporte de nombreuses sculptures médiévales ainsi que des bustes de Saint Pierre et de Saint Paul, exécutés au XVIIème siècle. La Vierge à l'enfant a été sculptée par Joseph Marius Ramus en 1839.

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paris_349Le jardin extérieur, curieusement appelé cloître, et dont les côtés sont constitués de curieuses niches d'architecture gothique, est un ancien cimetière. En fait, il s'agit des tombes de notables parisiens édifiés à partir du XVème siècle. Au centre étaient enterrés dans une fosse commune les dépouilles des déshérités.

paris_351Charnier à l'origine, ce cimetière n'en fut pas moins un lieu de vie. C'est ici que s'effectua en 1474 la première opération chirurgicale sur un condamné à mort souffrant de calculs rénaux. L'opération ayant réussi, l'homme fut grâcié. Par ailleurs, dès le XVIIème siècle, les niches furent fermées pour servir d'habitations aux prêtres de Saint Séverin. Il fallut attendre 1920 pour qu'elles soient restaurées.



 

paris_353http://www.paris-pittoresque.com/monuments/27b.htm
http://www.insecula.com/salle/MS01901.html
http://www.uquebec.ca/musique/orgues/france/sseverinp.html

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