L'église prieurale de Champdieu
Le nom de Champdieu a évolué au fil des âges. On cite d'abord Candicus
(chef romain), puis au XI ème siècle le village se nomme
Candiaco. Au XIIIème siècle vient Chandiaco puis Chandieu et pour finir
au XVIème siècle il devient Champdieu.
Champdieu s'est avant tout
construit autour de son prieuré. Les traces de vie sont cependant
encore plus anciennes dans cette commune : on a retrouvé quelques
vestiges du néolithique et d'autres de l'empire romain.
Mais
c'est le Xème siècle qui marque surtout la constitution du village. En
l'an 980 sous le règne de Conrad le Pacifique, des moines viennent
fonder à Champdieu un prieuré. La première construction, celle de la
crypte, est de cette époque mais l'accroissement fut considérable au
fil des siècles. On estime que le prieuré fut achevé au XIIIème siècle.
Le
prieuré de Champdieu fut créé par la volonté de l'abbaye de Manglieu en
Auvergne, il en fut très vite un des plus beau fleuron. 24 établissements virent le jour lors de l'essaimage intensif qui eut lieu au cours des IXe et Xe siècles. Position avancée en terre forézienne, ce prieuré bénédictin placé sous
le vocable de Saint Domnin, assura son importance en contrôlant des
prieurés de même ordre comme Bard, Sail-sous-Couzan, Essertines.
Romane dans sa presque totalité, l'église de Champdieu fut édifiée pour
les besoins de la communauté paroissiale locale, les besoins des moines
du prieuré et aussi le service du pèlerinage à Saint Domnin.
L'influence auvergnate qui marque le transept et les nefs s'explique
par le fait que le prieuré de Champdieu a relevé, pendant très
longtemps, de l'abbaye de Manglieu en Auvergne.
La partie la plus ancienne est la crypte, l'une des plus belles du Forez, qui s'étend sous le choeur (Xème, XIème siècles).
L'église
fut bâtie dans sa plus grande partie aux XIème et XIIème
siècles, mêlant les influences Lyonnaises, voire Byzantines (chœur et
crypte), et les influences Auvergnates (transept, clocher, nef et
narthex).
Au XIVème siècle, aux temps de grande misère de la Guerre
de Cent Ans, l'église a été entourée, ainsi que le prieuré, d'une
ceinture de fortifications, dont les murs surélevés du chevet et les
grands arcs mâchicoulis en sont des restes.
A la fin du XVème
siècle fut édifiée la Chapelle des Bourbons dans l'angle sud-ouest et
surélevé le clocher dominant la façade occidentale, bien différent du
clocher roman de la croisée du transept, aux proportions très
harmonieuses.
L'édifice possède les aspects
essentiels de l'art roman qui est à la fois épique, tératologique et
symbolique et qui a su s'adapter à des besoins architecturaux et
spirituels spécifiques.
Dès l'entrée, l'édifice nous parle et nous dit l'essentiel dans deux chapiteaux remarquables :
- à gauche une petite sirène bifide, montrant la présence de deux courants d'eau souterrains
- à droite des feuilles d'acanthe servant à la progression spirituelle du pèlerin.
- le porche où l'on retrouve le symbole de l'eau.
Tout
le vaisseau, dans tous ses éléments, est chargé de symbolique, vous la
trouverez omniprésente dans les chapiteaux très pur, dans les arcs,
dans les ouvertures, dans le puits de la crypte, dans les colonnes,
dans son orientation.
Vous pouvez cheminer en reconnaissant au
passage le symbole de la Trinité dans le chiffre trois (3 ouvertures, 3
arcs du transept, 3 chapelles au chevet, 3 sortes de colonnes, etc.),
le symbole connu des 2 griffons buvant au même calice (griffon, animal mi-lion mi-aigle, énergies solaires terrestres et célestes), celui du Ciel
(coupole), celui de la Terre (carré de la croisée du transept), celui
de la Force (feuilles de chêne), celui du Martyr (palmier), le Cycle
Solaire (tête d'ours), la Vie Eternelle (entrelacs).
Des Atlantes (personnages portant le monde et se retournant pour accéder au céleste),
des sirènes, des griffons et autres entrelacs à caractère celtes nous
sont parvenus afin que nous puissions travailler sur leur symbolisme.
Tout autour du bâtiment, bien visibles sur la façade sud, les éclatoirs nous prouvent que le lieu dégage de fortes énergies.
Dans la crypte, les reliques de Saint Domnin guérissent les troubles locomoteurs.
Et la pierre d'abaissement à l'entrée
http://dmd.free.fr/champdieu/champdieu.html
Eglise Saint André de Saint Rambert sur Loire
A l'origine, Saint Rambert, un village romain du nom d'Occiacum, fut donné à l'Abbaye de l'Ile-Barbe. Les moines fondèrent un prieuré et rebaptisèrent le lieu Saint-André-des-Olmes.
En 1078, lorsque les reliques de Saint Rambert furent apportées, le village prit son nom définitif, et fut alors un lieu important de pélerinage.
Bâti sur une butte dominant la plaine et le fleuve, Saint Rambert était, au moyen âge, entouré de 2 murs d'enceinte dont il reste aujourd'hui quelques éléments.
La chapelle Saint Jean date probablement du VIIème ou VIIIème siècle. Elle fut élevée hâtivement par les moines, près du Prieuré, en attendant que la grande église prieurale et conventuelle fut construite. Il a été découvert dans le sol de la chapelle de nombreux corps enterrés suite à une épidémie de peste qui frappa le village au moyen-age.
"Elle servait aux douze moines mais aussi permettait d'y recevoir les ouvriers occupés à la construcion de l'église.
De même, moines et manants devaient s'y réunir pour prier ensemble au VIIème siècle, sous la voûte de bois et sur les marches d'un autel de bois, pour le succès des travaux et de l'entreprise" (cf. abbé Signerin).
Le prieuré, dépendant de l’Ile Barbe, près de Lyon, est cité dès le Xème siècle. Mais la tour de l’église actuelle, à l’origine tour de défense, offre la particularité d’avoir de très nombreux débris gallo-romains incrustés dans sa façade (pierres, colonnes, cippes ou autels) qui laissent entrevoir l’existence d’un temple païen antérieur à la fondation de l’église. Ces vestiges en remploi sont les derniers témoins d’ Occiacum.
La rive gauche prit le nom de Saint-André-des-Olmes quand douze moines bénédictins dépendant du monastère de l'lle Barbe s'y installèrent au VIIIème siècle (entre 603 et 608) et construisirent d’abord la chapelle qui est mentionnée sous le nom de chapelle Saint-Jean à partir de 1307. Une autre chapelle, sous le patronage de Saint-Côme est citée dès 971. La chapelle Saint-Jean, à côté de l’église, servit par la suite de baptistère jusqu’en 1828. Quant au cloître, c’est sur les ruines d'un temple romain, ainsi que nous l’avons déjà écrit, que les moines entreprirent de l’élever. Ils le dédièrent d’abord à Saint-André. Ce n’est qu’à partir de 1078 que le prieuré, et la cité avec lui, prirent le nom de Saint-Rambert. Tout simplement parce que les reliques du Saint y furent amenées.
La légende, maintes fois racontée, nous dit que les reliques de Rambert, assassiné le 13 juin 675 par les sicaires d’Ebroin (maire du Palais), étaient gardées au monastère de Saint-Domitien, à Saint Rambert en Bugey. Bien loin du Forez donc, au-delà de Lyon, jusqu’au jour de l’an 1078 où un homme le vit apparaître en songe pour lui commander de transporter ses restes du Bugey en Forez ! Et voilà notre homme qui enleva les ossements de Rambert (et de Domitien, tant qu’à faire) les enfouit dans des sacs de toile et prit le chemin de Saint-André. Dans une forêt, il rencontra le comte Guillaume de Forez (ou Widelin) à qui il raconta son aventure et dévoila le contenu de son fardeau. Guillaume emmena notre homme dans sa demeure et son épouse, la belle Vandalmonde, sortit une belle chape de ses bahuts pour y enfouir les reliques. Et un joyeux cortège prit le chemin de Saint-André où tout le monde, y compris les eaux de la Loire au « Gué de la Roche », firent une haie d’honneur aux reliques de Saint Rambert et de Saint Domitien.(http://www.forez-info.com/encyclo.php)
Au premier étage de la tour de l'église Saint André, on trouve une salle voûtée en plein cintre, où le tombeau de Saint Rambert fut placé, dans une niche large de 2m40. Pour que les fidèles puissent défiler dans cet espace étroit, deux escaliers desservaient la salle, percés dans l'épaisseur des murs nord et sud. On retrouve la même configuration dans les cryptes de pelerinage, et dans l'église de la Morenita, à Montserat. Les deux escaliers existent toujours mais leur entrée a été bouchée.
Le choeur comporte 4 énormes piliers chargés de supporter le clocher. Il est voûté d'une coupole octogonale comprenant 4 trompes ayant un rôle acoustique.
Dans la chapelle de droite, une statue de vierge, se rapportant aux vierges noires, veille sur l'église. Elle est la reproduction de l'une des vierges des portes de la ville:
la porte de la Franchise, porte de l'enceinte intérieure, où se trouve une reproduction de " Notre-Dame de la porte de Franchise " (l’originale en bois de noyer se trouve au musée) tient son nom du droit d'asile dont bénéficiaient les délinquants qui parvenaient à entrer dans l'enceinte du prieuré. La cité comportait quatre autres portes, ouvrant le bourg : la porte de Bost (ou du Bois ?) qui conduisait vers le sud, vers Chambles et l’Hermitage de Notre-Dame de Grâces, la porte du Poyet en direction de Saint-Marcellin en Forez et de l’Auvergne, la porte de Bourg-Chorier qui menait au cimetière des pestiférés. Cette dernière était donc gardée par Notre-Dame de Bon Secours. La porte du Pré-Fangéat menait en direction de la Loire.
Le bénitier en marbre que l'on retrouve près du choeur, sur la gauche, derrière un des piliers centraux, est classé monument historique. D'après la légende, il aurait servi à recueillir le sang des sacrifices en l'honneur des divinités païennes. Il remonte à une époque antérieure au VII ème siècle.
L'abside centrale date du début du XII ème siècle. Elle est légèrement inclinée sur la gauche par rapport à l'axe central de la grande nef. Sans doute pour que l'on se remémore la dédicace à Saint André. Il faudrait calculer l'angle.
Sur le côté gauche de l'église, derriere la chapelle Saint Jean, se trouve un ancien puits, sans doute celui qui servit aux bons moines.
Les pierres nous livrent un message. Nous retrouvons ici les symboles utilisés dans l'architecture sacrée. Sur la porte nord de Saint André, un "lion" garde l'accès. Drôle de lion...
D'autres pierres nous parlent: étoiles à 6 ou 8 branches, "chandelier" à 4 branches, indiquant peut-être le nombre de courants acquifères passant sous l'église...
Le bosquet sacré
Toujours sur la commune de Biesse, à quelques mètres de la pierre aux sacrifices, voici le "bosquet sacré"...
Après en avoir fait le tour, nous avons remarqué dans la prairie une ligne marquée dans l'herbe. Réseau sacré ? Sa largeur était de plusieurs mètres...
L'endroit est relié à la pierre des sacrifices. Et semble avoir un rapport étroit avec l'eau. Ce site a une signature de 250 000, la Dame... (vous trouverez la pierre aux sacrifices juste dans l'alignement de la trouée de la pierre du bosquet, de l'autre côté de la prairie)
Il travaille sur l'appareil génital féminin, étonnant, non ?
La pierre aux sacrifices de Biesse
Dans les Gorges de la Loire, les pierres à bassin sont nombreuses.
Les cupules, cuvettes et bassins creusés dans les rochers de granit sont à l’origine de légendes où interviennent des lutins, des fées, le diable aussi bien que les saints (surtout Saint-Martin) et la Vierge Marie.
Sur l’île de Grangent, la pierre à bassin toujours visible et remplie d’eau de pluie aurait servi à la Vierge Marie qui y lavait les langes de Jésus.
Aux Echandes, certains rochers présentent des sillons incurvées en sabot qui selon la tradition « attestent »
la présence du diable.
Entre Boulain et Le Dorier dans le bois de Châtelard, la pierre du Rachat, énorme galet de 2 m de haut et 3 m de large évoque les sacrifices comme la pierre Beneytière de Saint-Maurice-en-Gourgois.
Les rochers jouissaient comme les plantes, selon la tradition populaire, de la possibilité de croître à l’infini. Les pierres qui pointaient dans la cuisine au sol en terre battue comme celles qui obligeaient le laboureur à faire un détour étaient considérées comme une fatalité. Le laboureur avait bonne conscience de se dire qu’il était inutile de les extraire ou de les rogner puisqu’elles allaient repousser de plus belle !
Les pierres avaient également la possibilité de se déplacer. Quant aux objets qui disparaissaient ou changeaient de place, ils prouvaient la présence de lutins facétieux qui s’ingéniaient à donner du travail supplémentaire à la ménagère.
Ils s’appelaient : le Culard ou Fardelet, le Mami… (extrait du dépliant sur les gorges de la Loire) www.smagl.com/telechargement/lettre_info25.pdf -
La pierre aux sacrifices de Biesse se situe juste sur les hauteurs de la vallée de la Loire. Le chemin à parcourir pour y accéder n'est pas aussi simple qu'il n'y parait. Les photos de pierres ci-dessus font partie de ce cheminement. Il y en a d'autres, comme cet endroit où la voie se scinde en deux de chaque côté d'un affleurement rocheux. Il m'a semblé trouver la partie réservée aux femmes et celle réservée aux hommes, sénestrogyre pour les unes, dextrogyre pour les autres.
Un gardien au milieu des deux voies...
Puis les portes que l'on remarque le plus se présentent à nous, après avoir fait le tour du site que l'on a abordé par le bas, comme si l'on remontait de la Loire.
Le site est remarquable, par la beauté et la sérénité qui s'en dégage.
La pierre est creusée d'une cupule assez profonde, environ 25 cm, et de plusieurs rigoles, la première partant vers l'est se scindant en deux, d'un côté vers le nord de la pierre, l'autre vers le sud, et l'autre partant directement vers le sud.
La pierre semble travailler comme harmonisateur. Elle a été utilisée aussi comme lieu de culte, et doit avoir une fonction de guérison. En fait, chacun d'entre nous a trouvé sur place de quoi satisfaire l'amélioration de ses maux.
En partant, après avoir remercié, nous sommes passés par une autre porte que nous n'avions pas remarqué en arrivant. Elle nous a amenés vers le gardien végétal...
Bel arbre planté là, tu as du bien souffrir quand la foudre est tombée sur toi. Mais tu es resté un bon compagnon, et un merveilleux gardien.
Si j'avais plus de temps, j'irai dans tes bras pour que tu me racontes l'histoire de ta campagne.
Luriecq, dolmen de Roche-Cubertelle
La région du Forez est riche en lieux sacrés et peu connue. Située entre le Lyonnais et l'Auvergne, elle fait figure de parent pauvre. Et pourtant...
Nombreuses sont les pierres à cupules, les bois sacrés où les fées se donnent rendez-vous, nombreuses sont les églises romanes, nombreuses étaient les vierges noires avant que des fâcheux ne les subtilisent...
Luriecq est l'un des rares dolmens qui nous est parvenu intact dans cette région. Il témoigne de la très ancienne occupation de ce qui deviendra le territoire des Ségusiaves avec l'arrivée des Celtes. Classé monument historique au siècle dernier, le dolmen de Roche-Cubertelle est daté officiellement du troisième millénaire avant J.C.
Quand nous sommes arrivés, nous avons été baignés dans une énorme énergie. Il dégage quelque chose de puissant. Situé à la croisée de trois courants d'eau et d'un courant tellurique, ce vieux monsieur m'a semblé mal en point. Il nous a fallu le soigner avant tout. Le gardien n'a pas pu empecher des malotrus de faire leur office. Et si ce n'était que des tags, le malheur ne serait point grave... Ce dolmen avait besoin d'un gros câlin...
Notre-Dame la Brune de Tournus
La facture soignée de cette Vierge en bois de cèdre, certains détails du siège ainsi que le costume invitent à la dater du XIIème siècle.
On remarquera en particulier les visage d'adulte de l'enfant Jésus et l'importance des mains de la Vierge. Elle a été dorée au XIXème siècle. Elle était vénérée dans la crypte, près du puits...
Notre-Dame la Brune de Tournus
La facture soignée de cette Vierge en bois de cèdre, certains détails du siège ainsi que le costume invitent à la dater du XIIème siècle.
On remarquera en particulier les visage d'adulte de l'enfant Jésus et l'importance des mains de la Vierge. Elle a été dorée au XIXème siècle. Elle était vénérée dans la crypte, près du puits...