La pierre aux sacrifices de Biesse
Dans les Gorges de la Loire, les pierres à bassin sont nombreuses.
Les cupules, cuvettes et bassins creusés dans les rochers de granit sont à l’origine de légendes où interviennent des lutins, des fées, le diable aussi bien que les saints (surtout Saint-Martin) et la Vierge Marie.
Sur l’île de Grangent, la pierre à bassin toujours visible et remplie d’eau de pluie aurait servi à la Vierge Marie qui y lavait les langes de Jésus.
Aux Echandes, certains rochers présentent des sillons incurvées en sabot qui selon la tradition « attestent »
la présence du diable.
Entre Boulain et Le Dorier dans le bois de Châtelard, la pierre du Rachat, énorme galet de 2 m de haut et 3 m de large évoque les sacrifices comme la pierre Beneytière de Saint-Maurice-en-Gourgois.
Les rochers jouissaient comme les plantes, selon la tradition populaire, de la possibilité de croître à l’infini. Les pierres qui pointaient dans la cuisine au sol en terre battue comme celles qui obligeaient le laboureur à faire un détour étaient considérées comme une fatalité. Le laboureur avait bonne conscience de se dire qu’il était inutile de les extraire ou de les rogner puisqu’elles allaient repousser de plus belle !
Les pierres avaient également la possibilité de se déplacer. Quant aux objets qui disparaissaient ou changeaient de place, ils prouvaient la présence de lutins facétieux qui s’ingéniaient à donner du travail supplémentaire à la ménagère.
Ils s’appelaient : le Culard ou Fardelet, le Mami… (extrait du dépliant sur les gorges de la Loire) www.smagl.com/telechargement/lettre_info25.pdf -
La pierre aux sacrifices de Biesse se situe juste sur les hauteurs de la vallée de la Loire. Le chemin à parcourir pour y accéder n'est pas aussi simple qu'il n'y parait. Les photos de pierres ci-dessus font partie de ce cheminement. Il y en a d'autres, comme cet endroit où la voie se scinde en deux de chaque côté d'un affleurement rocheux. Il m'a semblé trouver la partie réservée aux femmes et celle réservée aux hommes, sénestrogyre pour les unes, dextrogyre pour les autres.
Un gardien au milieu des deux voies...
Puis les portes que l'on remarque le plus se présentent à nous, après avoir fait le tour du site que l'on a abordé par le bas, comme si l'on remontait de la Loire.
Le site est remarquable, par la beauté et la sérénité qui s'en dégage.
La pierre est creusée d'une cupule assez profonde, environ 25 cm, et de plusieurs rigoles, la première partant vers l'est se scindant en deux, d'un côté vers le nord de la pierre, l'autre vers le sud, et l'autre partant directement vers le sud.
La pierre semble travailler comme harmonisateur. Elle a été utilisée aussi comme lieu de culte, et doit avoir une fonction de guérison. En fait, chacun d'entre nous a trouvé sur place de quoi satisfaire l'amélioration de ses maux.
En partant, après avoir remercié, nous sommes passés par une autre porte que nous n'avions pas remarqué en arrivant. Elle nous a amenés vers le gardien végétal...
Bel arbre planté là, tu as du bien souffrir quand la foudre est tombée sur toi. Mais tu es resté un bon compagnon, et un merveilleux gardien.
Si j'avais plus de temps, j'irai dans tes bras pour que tu me racontes l'histoire de ta campagne.