15 juin 2020

Saint Baudile de Nîmes

 

saint Baudile 7a

Baudile était peut-être un notaire sous l’empereur Dioclétien, sous-diacre à Nîmes, Gênes et Arles, qui refusa d’enregistrer un décret de persécution des chrétiens. Le plus souvent il est décrit simplement comme un homme originaire d’Orléans qui vint avec sa femme dans la région de Nîmes afin d’évangéliser les païens. Païens qui, voulant qu’on leur foute un peu la paix, n’apprécièrent pas qu’il vienne interrompre une de leurs cérémonies sacrificielles dans le bois sacré de chênes hors des remparts de la ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Baudile 4a

N’ayant que peu le sens de l’humour, ils décidèrent d’un commun accord de punir l’importun en le décapitant manu militari. En gros, le sacrifié, ce fut lui, pour le plus grand bonheur du bélier prévu à cet effet. Sa tête roula et rebondit par trois fois, créant ainsi trois fontaines. Un oratoire fut construit en ce lieu, toujours présent rue des Trois Fontaines à Nîmes.

 

 

 

 

 

 

Saint Baudile 5

Dans le livre du chanoine Benoit Mathon, Le martyr de saint Baudile, écrit en 1837, il est écrit que cette cérémonie était celles des Agonales, une des plus anciennes fêtes romaines. Elle était célébrée plusieurs fois dans l’année (le 9 janvier en l’honneur de Janus, le 17 mars jours des Liberalia, fêtes du printemps, le 21 mai, le 11 décembre en l’honneur du Sol Invictus).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint Baudile 8a

L’histoire de Baudile se déroula le 21 mai (même si le jour de son natalice, jour de sa naissance au ciel, reste pour le calendrier chrétien le 20 mai), lors des Agonales en l’honneur de Vediovis, un Dieu étrusque pré-indo-européen, prince des révoltés et des insoumis, rebelle à toute forme d’injustice et d’oppression, protecteur des quêtes justes et désespérées. Toujours en colère, aimant par-dessus tout la lumière, il apporte la force, la volonté, l’énergie, l’intelligence et le charisme. Pas loin d’être un de mes Dieux préférés.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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02 décembre 2016

Saint Christophe

saint christophe 12aChristophe vient du grec Christós, le Christ, et de phorós, celui qui porte.

 

 

 

 

 

 

Saint Christophe 4aCe personnage imaginaire très populaire est représenté portant le Christ enfant sur ses épaules, lui faisant traverser une rivière. C’est la représentation symbolique d’un passage, qu’il soit spirituel ou alchimique, menant vers la lumière ou vers l’or, sa matérialisation.

 

 

 

 

Saint Christophe 1aLes premiers récits en orient parlaient de lui comme d’un géant à tête de chien, se rapprochant d’Anubis en Egypte, celui qui fait passer les morts dans l’au-delà.

Saint Christophe 5a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Christophe 8aEn occident, il est un géant cananéen (canis ?) voulant se mettre au service du plus grand des rois.

 Saint Christophe 7a

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Christophe 2a

Il est devenu le saint patron des voyageurs, portant une canne qu’un miracle fit refleurir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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19 février 2011

Saint Bertrand et le crocodile


Saint_Bertrand_zBertrand, fils d’Aton-Raymond, seigneur de L'Isle-Jourdain (Tiens, Aton… Peu commun comme nom. Aton, le dieu égyptien, qui dispense la lumière, la chaleur et la vie, dieu cosmique primordial, le grand créateur...). Je disais donc, Bernard, lié à la famille des comtes de Toulouse et aux rois capétiens, naquit en 1050 et mourut à Lugdunum Convenarum en 1123.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Bertrand_wIl reçut tout d’abord l’éducation d’un futur chevalier, mais choisit d’entrer dans les ordres. Il fut successivement prêtre, chanoine et archidiacre de Toulouse puis évêque de Comminges en 1073. Son épiscopat dura 50 ans. Il reconstruisit la cathédrale qu’il dota d’un cloître, et qu’il fit desservir par un chapitre de chanoines réguliers astreints à la Règle de saint Augustin.

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Bertrand_yIl mit en application dans son diocèse les principes de la réforme grégorienne, accomplit nombres de miracles, et par sa force tranquille et son intelligence clairvoyante, devint aux yeux de ses fidèles un véritable saint. Vers 1167, l'archevêque d'Auch chargea un clerc du nom de Vital de rédiger sa vie et l'envoya à la Curie pour obtenir sa canonisation, obtenue vers 1220.

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Bertrand_xL'hagiographie de Vital donne une part importante aux miracles qu'aurait accompli Bertrand. Parmi eux, et sans doute le plus connu, l’épisode du crocodile. Bertrand fait en effet parti des saints saurochtones (tueurs de serpents), à l’égal de saint Michel. D’après la légende, il existait un monstre avant son arrivée, tapi dans la vallée de Labat-d’Enbès. Il imitait le vagissement des enfants pour attirer ses victimes et les dévorer. Pour en débarrasser le pays, Bertrand alla à sa rencontre, armé de son seul bâton épiscopal. Le monstre s’avança vers lui la gueule ouverte. Le saint toucha sa tête du bout de sa crosse, et le reptile devint plus doux qu’un agneau. Il suivit docilement Bernard jusqu’au seuil de la cathédrale, où il mourut.

 

 

 

 

 

Saint_Bertrand_de_Comminges_32Bertrand ne tue pas le crocodile, il le maitrise. Toute la symbolique de saint Michel est présente dans cette histoire, (dragon ou crocodile, lance ou crosse, colline élevée, église dédiée à la Vierge, etc…) ce qui peut expliquer le fait que Saint-Bertrand-de-Comminges soit appelé le Mont Saint-Michel des terres. Et même si le crocodile naturalisé, accroché dans le narthex de la cathédrale, n’est qu’un ex-voto apporté d’Orient par un croisé, ou une simple curiosité d’histoire naturelle conservée dans l’église, même si cette "relique" n’est exposée que depuis le XVIIIe siècle et que le premier écrit y faisant allusion ne date que du XVIIe siècle, cette légende nous apprend beaucoup.


 

 

 

nephthys_1Mieux encore. Nous retrouvons dans l’Egypte ancienne le dieu Seth, représenté parfois par un crocodile. Seth, avec  Nephtys, forme un couple, antithèse d’Isis et Osiris. Ce n’est pas l’évocation d’une représentation tranchée du mal et du bien, ces deux aspects de la réalité sont complémentaires et n’existent que l’un par rapport à l’autre.

 

 

 

 

 

 

seth_apopisDans un monde où règne l’ordre de Maât, Seth constitue la face sombre du pouvoir tout en restant nécessaire à une certaine forme d’équilibre. Seth est même indispensable à l’équilibre du monde, puisque placé à la proue de la barque de Rê, il envoie, d'un coup de pique, le serpent monstrueux Apophis, représentant du Chaos, aux confins du monde.

 

 

 

 

Saint_Bertrand_Horus_3Seth est aussi connu pour son combat contre Horus. Au musée du Louvre se trouve une stèle où l’on voit Horus enfant foulant aux pieds le crocodile. Ce genre de stèle était érigé dans tous les sanctuaires d'Egypte, et avait pour fonction de soigner les fidèles victimes d'attaques d'animaux sauvages. Elles étaient la plupart du temps gravées, au dos, ou sur le socle, de formules magiques. Bertrand, digne représentant d’Horus, Horus, ancêtre de saint Michel…

 

 

 

 

 

 

Saint_Bertrand_Horus_1Au musée du Louvre encore se trouve un bas-relief en grès du IVe siècle, faisant partie des antiquités égyptiennes chrétiennes. Pas la peine de commenter, n’est-ce pas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

oeil_de_crocodile_1Le crocodile, souvent titré cosmophore ou porteur du monde, prend la symbolique du dragon de par sa ressemblance aux monstres préhistoriques. À ce titre, il est le maître des mystères de la mort et de la renaissance, le grand initiateur, le symbole des connaissances occultes…

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01 octobre 2010

Saint-Denis

La vie de saint Denis

Saint_Denis_3Grégoire de Tours raconte qu’aux environs de l’an 250, le pape Fabien envoya en Gaule plusieurs missionnaires : Paul à Narbonne, Trophime à Arles, Saturnin à Toulouse, Martial à Limoges, Gatien à Tours, Austremoine à Clermont et Denis à Paris. Denis, Rustique le diacre et Eleuthère le prêtre apportèrent donc d’Italie la bonne parole à Lutèce.















Saint_Denis_2Denis devint le premier évêque de la ville avant d’y subir le martyre avec ses compagnons, sous la persécution de Dèce ou de Dioclétien. Montmartre serait le lieu de la décapitation, dont l’étymologie propose le Mons Martis, mont de Mars, ou Mons Mercurei, mont de Mercure, ou bien le Mons Martyrium, mont des martyres. Les fouilles archéologiques montrent que de nombreux chrétiens furent inhumés sur la butte Montmartre.














Saint_Denis_8Quoi qu’il en soit, selon l'hagiographie carolingienne, Denis se serait relevé, aurait mis sa tête sous le bras, et aurait marché vers le nord jusqu'au lieu de sa sépulture. Parfois, il est dit qu’à la fin de son trajet, il aurait donné sa tête à une pieuse femme originaire de la noblesse romaine nommée Catulla, ce qui rejoint le nom du propriétaire terrien du Saint-Denis de l’époque.














Saint_Denis_4Denis fait partie des saints céphalophores, dont il est le plus illustre représentant (Bon, y’a aussi saint Tropez…).  « On a pu interpréter cette particularité de porter sa tête entre ses mains par une considération iconographique : l'artiste aurait trouvé cette solution pour représenter dignement, avec toute sa tête, celui qui en fait l'avait perdue. Et la légende se serait ensuite créée afin de justifier de telles images. » Bof. Je n’y crois pas trop.














Saint_Denis_7Je préfère me pencher sur la symbolique qui entoure ces saints : leur légende se développe selon des schémas récurrents : le saint part de l’endroit du martyre, traverse une rivière, gravit une côte, gagne un lieu élevé avant de parvenir au lieu qui lui accordera enfin le repos. Il lave sa tête dans une fontaine, la pose sur une pierre. La distance est toujours indiquée avec précision.














Saint_Denis_1Puis un personnage féminin se charge des derniers soins à lui donner. Le lieu d’arrivée correspond à un ancien sanctuaire païen qu’il s’agit de christianiser : un mont sacré, un mégalithe, un arbre, une fontaine.  En étudiant la légende, en lisant entre les lignes, on peut retrouver le culte préchrétien.










DionysosDenis, c’est aussi la forme latine du grec Dionysos. Dionysos est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. C’est le dieu de la renaissance et de l'éternel recommencement, de la fécondité, de la végétation et de la vigne et surtout du vin, boisson des dieux.















dionysos_2Il est aussi le dieu de la transgression, le dieu d’un ancien et lointain rapport immédiat et parfois violent à la nature, mais en même temps il est le dieu central et indispensable du renouveau, de la joie et de la vie, de l'ouverture à l'autre, qui va contre la tendance de l'homme et de la cité à se replier sur les certitudes de leur maîtrise et de leur identité autochtone. Il est le dieu des grands arbres, ses fidèles brandissant le thyrse (bâton terminé par une pomme de pin) et du lierre (feuillage restant vert en hiver). On voit que Denis nous apporte une symbolique puissante.












Si vous voulez passer un bon moment, je vous propose un conte, écrit par Quinel et de Montgon, qui nous emmène à Catulliacus au temps de Denis : http://www.histoire-en-ligne.com/spip.php?article289

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30 septembre 2010

Saint Patrick

Saint Patrick et la christianisation de l'Irlande
par Jean Guiffan, chargé d’enseignement à l’université de Nantes

Saint_Patrick__11_aUne très ancienne tradition irlandaise fait de saint Patrick, de son nom chrétien de naissance Maewyn Succat, l'évangélisateur de l'Irlande dans le second tiers du Vème siècle.
Amplifiées avec le temps, de nombreuses légendes courent autour de ce saint patron mais, faute de repères historiques précis, il est difficile à son sujet d'extraire la réalité du merveilleux.
Saint_Patrick__7_aLes documents anciens attribués à Saint Patrick ou à ses disciples, deux écrits latins : la Confession et la Lettre aux soldats de Coroticus, sont sujets à caution et les récits de ses premiers biographes, Muirchu et Tirechan, ne sont pas très fiables : rédigés au VIIème siècle, lors du conflit entre Rome et les chrétientés celtiques, ils épousent manifestement les thèses de la cause romaine. C'est donc avec une extrême prudence que Jean Guiffan, auteur d'une Histoire de l'Irlande, a tenté de retracer la vie de saint Patrick.










La vie et la mission de saint Patrick

Saint_Patrick__4_a"Issu d'une famille bretonne romanisée et christianisée (son père était décurion et diacre), Patrick serait né vers 385-390 près de Dumbarton, au nord de l'Angleterre actuelle. Il aurait été enlevé à seize ans par des pirates scots, c'est-à-dire à cette époque irlandais, et emmené en Ulster, dans le comté d'Antrim, devenant pendant six ans l'esclave d'un druide. Saint_Patrick__3_aObéissant à une vision divine, il se serait évadé, réussissant à rejoindre sa famille en Grande-Bretagne. Là, si l'on en croit la Confession, il aurait eu une autre vision dans laquelle les Irlandais l'imploraient pour qu'il revienne parmi eux.

Saint_Patrick__8_aPatrick va acquérir en Gaule la formation religieuse qui lui manque. Selon certaines sources, il aurait rendu visite à saint Martin de Tours, ce qui n'est chronologiquement pas possible. Une autre tradition tardive qui le fait séjourner à Lérins, fondation monastique du sud de la Gaule, semble également dépourvue de tout fondement. En revanche, il est possible qu'il se soit fixé à Auxerre, comme l'affirme "La vie de Saint Patrick de Muirchu", et même qu'il ait été consacré des mains de saint Germain avant d'être envoyé en Irlande par le pape Célestin.

Saint_Patrick__9_aD'après les Annales d'Ulster, Patrick serait arrivé dans l'île en 432, débarquant à Saul, près de Downpatrick. Selon la tradition, c'est lui qui aurait converti l'île païenne au christianisme en défiant les druides dans des joutes singulières comme l'épreuve du feu et en expliquant le mystère de la Sainte Trinité par la feuille trilobée du trèfle qui deviendra, avec la harpe celtique, le symbole de l'Irlande. S'adressant de préférence aux rois et à leur famille pour convertir ensuite plus facilement le reste de la population, il aurait été pendant une trentaine d'années, avec quelques disciples, l'infatigable propagateur de l'Évangile en Irlande, baptisant des milliers de personnes, fondant de nombreuses églises et l'évêché d'Armagh.
Saint_Patrick_aSi des incertitudes planent sur la date exacte de sa mort, sans doute vers 461, (la légende parle du 17 mars, jour de sa fête actuelle) il n'en demeure pas moins qu'à la fin du Vème siècle, l'Irlande païenne était bien entièrement christianisée. On pense que la plupart des druides devinrent moines, adoptant la religion chrétienne. Il est enterré aux côtés de sainte Brigitte et de saint Columcille, tous deux également patrons de l'Irlande."














La tradition face à l'histoire

Saint_Patrick__1_a"Sans vouloir offenser la tradition irlandaise ni diminuer les mérites de saint Patrick, il est difficile de croire qu'il ait trouvé en 432 l'Irlande vierge de toute influence chrétienne alors que l'île voisine, la Grande-Bretagne, avait été touchée par la nouvelle religion au moins deux siècles plus tôt. Il est probable que le message chrétien avait en fait déjà été introduit dans l'île par des missionnaires venus de Grande-Bretagne, d'Aquitaine, d'Espagne ou même d'Orient dès la fin du IVe siècle ou les débuts du Ve siècle.

La chronique de Prosper d'Aquitaine, source généralement digne de confiance, nous apprend d'ailleurs qu'en 431 le pape Célestin avait envoyé en Irlande un certain Palladius comme évêque pour les Irlandais "croyant dans le Christ", in Christum credentes. Cela implique l'existence de communautés chrétiennes en Irlande avant l'arrivée de saint Patrick et souligne la volonté de Rome de les faire entrer dans l'obédience pontificale. On ne sait malheureusement rien de plus sur la mission de ce Palladius mais, comme le montre la création de l'évêché d'Armagh vers 445, c'est bien une Église épiscopale de type continental que Rome a cherché à implanter en Irlande.

Saint_Patrick__6_aOr c'est sous la forme du monachisme que le christianisme va se développer dans l'île aux VIème et VIIème siècles. Sans remettre en cause l'organisation diocésaine existante, l'Irlande se couvre alors de nombreux monastères indépendants les uns des autres qui deviennent les véritables centres de la vie religieuse. Leurs saints fondateurs ne se réfèrent jamais à Palladius ou à Patrick dont on semble même oublier le nom. Isolée de la papauté romaine par les invasions barbares, l'Irlande, comme les autres pays celtiques, va être pendant près de deux siècles le grand refuge du christianisme occidental face à un continent retombé en partie dans le paganisme, mais un foyer original que Rome ne tardera pas à reprendre en main."


http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/saint_patrick_et_la_christianisation_de_l_irlande.asp

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Saint Saturnin

Le nom de saint Saturnin, ou saint Sernin après évolution, provient de Saturne, qui vient du latin « serere » = ensemencer.
Saturne était dans la mythologie le dieu de l’agriculture et du temps. Signification : le semeur.

st_saturninSaint Saturnin de Toulouse, aujourd'hui connu sous le nom de saint Sernin, est le premier évêque chrétien de Toulouse connu. Il est fêté le 29 novembre. Le nom de Saturnin (Saturninus) a subi de multiples évolutions que l'on retrouve dans de nombreux toponymes et patronymes aujourd'hui.
Saturnin est envoyé de Rome par le pape Fabien, pour évangéliser la Gaule. En passant par Nîmes, un disciple se joint à lui, Honest. Ensemble, ils vont jusqu'à Pampelune, en Espagne. Ils y rencontrent et consacrent le futur saint Firmin. Honest subit le martyre, et Saturnin, accompagné de Hilaire, son futur successeur, revient sur ses pas pour s'arrêter à Toulouse. Saturnin sillonne la région à des fins d'évangélisation. En 250, attribuant le silence des oracles à ses passages fréquents devant le Capitole (temple majeur de la cité antique, dédié à Jupiter), des prêtres païens lui demandèrent d'honorer l'empereur en lui sacrifiant un taureau. Son refus valut à Saturnin d'être attaché au taureau du sacrifice.





Saint_Saturnin_bLes historiens ont longtemps débattu pour savoir où se situait le Capitole à l'époque antique. Ce n'est qu'en 1993 grâce aux fouilles archéologiques du parking de la place Esquirol qu'on a pu déterminer que le temple se situait à cet endroit. La Passion de saint Saturnin, probablement écrite au cinquième siècle, nous apprend qu'il était pourvu d'un escalier monumental. La légende raconte que le taureau, pris d'une rage folle, descendit à toute allure les marches du Capitole, traînant derrière lui l'évêque. Sa tête explosa sur les marches du temple. Le taureau aurait rejoint la campagne en passant par la porte nord de la ville, la Porterie, alors protégée par des remparts, suivant le « cardo » romain (rue Saint Rome).

saint_Saturnin_cLe taureau aurait abandonné Saturnin sur la route de Cahors, la rue du Taur, lui donnant ainsi le nom qu'on lui connaît aujourd'hui. Le corps sans vie du malheureux fut recueilli par les saintes Puelles, deux jeunes femmes. Elles l'inhumèrent à l'endroit exact où son corps fut trouvé, dans un fossé assez profond pour que les païens ne puissent pas profaner la dépouille.


Saint_Saturnin_a

La légende dit que, battues par la foule, les saintes Puelles quittèrent la ville pour se réfugier dans le petit village près de Castelnaudary qui porte leur nom, le Mas-Saintes-Puelles. Hilaire, évêque au quatrième siècle, fit construire une petite église en bois, un oratoire, sur la tombe du martyr. C'est l'emplacement de l'église du Taur que nous connaissons aujourd'hui.








Saturne_4Saturne est une ancienne divinité romaine, agraire à l'origine (on lui attribuait notamment la protection des semailles), qui a été peu à peu assimilée au grec Cronos. Il régnait sur les cieux et sur la terre avant que Jupiter ne l'en chasse : il avait été prédit que l'un de ses enfants le détrônerait un jour. Et pour éviter cela, il dévora chacun de ses enfants à leur naissance.











saturne_3Mais un jour, son épouse Cybèle et sa mère Tellus réussirent à sauver Jupiter en lui faisant avaler une pierre enveloppé dans des langes à la place de son fils. Plus tard, ce dernier réussira effectivement à chasser son père du pouvoir et l'obligera à régurgiter ses frères et sœurs (Neptune, Pluton, Cérès, Junon et Vesta).






jupiterJupiter, dieu romain du Ciel, est aussi le père des dieux. On retrouve également des divinités semblables dans d'autres panthéons : Taranis chez les Gaulois, Thor et Odin chez les Scandinaves ou encore Dyaus Pitar et Varuna chez les hindous. Parmi les divinités, Jupiter tenait toujours le premier rang et son culte était le plus solennel et le plus universellement répandu. Ses trois plus fameux oracles étaient ceux de Dodone, de Libye et de Trophonius. Les victimes les plus ordinaires qu'on lui immolait étaient la chèvre, la brebis et le taureau blanc dont on avait eu soin de dorer les cornes. On ne lui sacrifiait pas de victimes humaines; souvent on se contentait de lui offrir de la farine, du sel et de l'encens. L'aigle, qui plane en haut des cieux et fond comme la foudre sur sa proie, était son oiseau favori. Le jeudi, jour de la semaine, lui était consacré (Jovis dies).

janus_aNous avons donc à Toulouse Saturne (Saturnin-Sernin), tué par les adeptes de son fils Jupiter...  Et pourtant, Saturne, ou Cronos, était souverain de l'âge d'or de l'humanité. C'est pour lui que Janus, le dieu à deux têtes, qui l'avait recueilli quand il fut chassé par Jupiter, créa les Saturnales, afin de commémorer son règne.
Ces fêtes consistaient principalement à représenter l'égalité qui régnait primitivement parmi les hommes. Elles commençaient le 16 décembre de chaque année : d'abord elles ne durèrent qu'un jour, mais l'empereur Auguste ordonna qu'elles se célèbreraient pendant trois jours auxquels plus tard Caligula en ajouta un quatrième. Pendant ces fêtes, on suspendait la puissance des maîtres sur leurs esclaves, et ceux-ci avaient le droit de parler et d'agir en toute liberté. Tout ne respirait alors que le plaisir et la joie : les tribunaux et les écoles étaient en vacances ; il n'était permis ni d'entreprendre aucune guerre, ni d'exécuter un criminel, ni d'exercer d'autre art que celui de la cuisine ; on s'envoyait des présents, et l'on se donnait de somptueux repas. De plus tous les habitants de la ville cessaient leurs travaux. Les esclaves pouvaient critiquer les défauts de leurs maîtres, jouer contre eux, et ceux-ci les servaient à table.

Par reconnaissancepour Janus, le dieu détrôné doua d'une rare prudence qui rendait le passé et l'avenir toujours présents à ses yeux, ce qu'on a exprimé en le représentant avec deux visages tournés en sens contraires. Le nom de Janus est assimilable à un nom commun signifant « passage », ou gardien des portes. L'irlandais a dérivé de la même racine le mot désignant le « gué » et la porte d'une maison se dit en latin janua. Il est le dieu qui préside à toute espèce de transition d'un état à un autre...

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29 septembre 2010

Saint-Michel

 

 

saint_Michel_6Le 29 septembre c'est la Saint-Michel d’automne. Et oui, il existe aussi une Saint-Michel de printemps, le 8 mai, mois de Marie, en commémoration de son apparition sur le Mont Gargan en Italie le 8 mai 492. Nous nous trouvons au début du signe de la Balance, qui vient juste après celui de la Vierge.

 

 

 

 

saint_Michel_1C’est la période de Alban Elfed pour la tradition druidique, l’équinoxe d’automne, période où la durée du jour et de la nuit est égale. Dans d’autres traditions, on le trouve également sous les noms de : Mabon, Maponos, Fête du Chêne (en Gaule), Harvest home, Festival de Dionysos (tradition hellénique), Cornucopia (Corne d'abondance), la fête d'Avalon, Roch Hachana (tradition rabbinique), Saint-Michel (tradition chrétienne). Mabon en gallois veut dire « Grand Fils ». La déesse est enceinte.

 

 

 

 

 

 

"Selon la mythologie, Mabon disparaît (ou est enlevé) trois jours après sa naissance. La Lumière divine se trouve ainsi voilée de mystère; elle va se cacher dans l'utérus de la Terre, personnifiée ici comme sa mère, la Grande Protectrice et gardienne de l’Annwvyn, l’Autre-monde. Pour qu'il puisse renaître à nouveau, Mabon vit au sein de sa Mère, dans l'Autre-monde. C'est un endroit de défis, de renouveau et de régénération; un lieu où la vie nouvelle est en gestation. Tout comme la Lumière est attirée vers la terre pour y accumuler force et sagesse afin de devenir une nouvelle graine de Connaissance, Mabon est retourné dans le ventre de sa Mère. Alors que l'hiver commence, la terre protège les graines fragiles et, pendant tout l'hiver, ces graines seront gardées en son Sein pour qu'elles puissent renaître."

saint_Michel_2Roch Hachana est dépeint dans la tradition hébraïque comme le jour de l'intronisation de Dieu, le "jour mémorial" et surtout, le "jour du jugement" pour l’humanité. L'inventaire de tous les actes des individus au cours de l'année précédente est établi. Cette période, qui commençait l'année dans l'usage babylonien, est considérée comme particulièrement propice au repentir, alors même que l’humanité est en instance de jugement devant Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

saint_Michel_3On se dirige vers l’hiver, vers l’intériorisation, la réflexion, la synthèse, le juste milieu. Il est temps d’entrer en nous-mêmes pour évaluer la portée de nos actes, de nos paroles, de nos émotions et de nos pensées pour ensuite les rectifier et en tirer les leçons correspondantes. Arriver à la maitrise. Serait-ce le VITRIOL : "Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem" soit "Visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée", ou bien "Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Operae Lapidem" soit "Descends dans les entrailles de la terre, en distillant tu trouveras la pierre de l'œuvre", ce qui, en réfléchissant bien, veut dire à peu près la même chose. Même si l'on rajoute les deux lettres perdues UM de VITRIOLUM : Veram Medicinam, pour vraie médecine.

 

 

 

 

saint_Michel_4Dans le Tarot Hermétique, le Fou (qui porte le nombre zéro) est représenté en mouvement, le bâton à la main, le regard en lui-même. Il cherche son Chemin. Il cherche la voie de l'interieur de la Terre. L'Ermite ou le Sage (qui porte le nombre 9) a trouvé son chemin, la force cachée en lui-même provenant de l'Eternité ou du Zéro. C'est dans l'équilibre parfait, solidement appuyé sur la terre, que l'initié va capter les courants vitaux d'énergie et les utiliser pour pratiquer la vraie médecine.

 

 

 

 

 

 

saint_Michel_5C’est donc le jour où l’on fête Michel l’archange, mais aussi Gabriel, Raphaël, René, Gaïa et Rhéa. Je trouve ça étonnant : les principes sacrés masculins, féminins, mais aussi le nouvel homme, le deux fois né, l’initié.

Pour moi, il représente un archétype. Mais qu’est-ce qu’un archétype ?

Dans le dico, c’est tout d’abord :

- un modèle original ou idéal d'après lequel sont bâtis un ouvrage, une œuvre.

- en terme de monnayage, c’est l’étalon primitif et général des poids et mesures, sur lequel on étalonne les autres.

 

 

 

saint_Michel_7- en philosophie, c’est un modèle général représentatif d'un sujet. C’est un concept appartenant à la psychologie analytique élaborée par Carl Gustav Jung qui le définit comme une « image primordiale » renfermant un thème universel, commun à toutes les cultures humaines mais figuré sous des formes symboliques diverses, et structurant la psyché inconsciente.
Du grec ancien arkhêtupon signifiant « modèle primitif », entré dans les langues modernes par l'intermédiaire du latin « archetypum », soit « grandes images », les archétypes apparaissent dans les mythes, mais aussi dans les rêves ; ils y forment des catégories symboliques structurant les cultures et mentalités, et orientant le sujet vers son évolution intérieure, nommée individuation dans la psychologie de Jung. Pour ce dernier, les archétypes sont caractérisés fondamentalement par le fait qu'ils unissent un symbole avec une émotion, ce faisant, ils sont des « potentiels d'énergie psychique » constitutifs de toute activité humaine et orientant la libido. Les archétypes sont ainsi, dans l’espace mental, des dépôts permanents d’expériences continuellement répétées au cours des générations.

 

saint_Michel_8L’origine de saint Michel est donc très ancienne. On le retrouve par exemple dans la Perse ancienne combattant Ahriman, prince des ténèbres, ou par l’intermédiaire d’Apollon, de Mithra, de Belen/Lug/ Kernunos, même Baldr, Henoch, Hermès, Thôt et avant eux Gargan. Ce sont des avatars solaires.

Dans la Bible qui lui a donné son nom actuel, il est le prince des archanges. Michaël est une interrogation qui signifie « Qui est comme Dieu ?», étymologiquement ‘Mi Kha’El’ : El « dieu » et Mi, Kha « qui est semblable ». On pourrait même faire des anagrammes : avec saint Michel, on obtient alchimiste sans N (haine) et machiniste sans L (aile). Son culte en occident est apparu après son apparition au Mont Gargan au V ème siècle.

 

 

 

saint_Michel_12C'est lui qui pèse les âmes lors du Jugement dernier et qui emmène les âmes des élus au Paradis. Il est psychostase et psychopompe. Il est l’envoyé, le messager porteur de la voix de Dieu. En ce sens, il est aussi le Metraton. Il est invoqué pour faire entrer dans les sphères célestes les âmes des « trépassés ». La balance représente la première étape qui consiste à évaluer la portée de nos actes, de nos paroles, de nos émotions et de nos pensées. Jeter un regard rétrospectif sur les évènements vécus au cours de l'année pour les évaluer et en tirer les leçons correspondantes.

 

 

 

 

 

 

saint_Michel_9Il est le chef suprême des forces du ciel, des armées célestes, archistrategos porteur de l’épée. Dans l'apocalypse, où il révéla à Jean l’avenir, il est dit : "et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut pas trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui". Il est donc invoqué pour obtenir une protection contre les démons.
Le diable est souvent symbolisé par un dragon. Dans ses représentations, Michel ne tue pas le dragon, il le maîtrise, il le contrôle. Le diable ou le dragon, c’est peut être aussi Michel dans sa partie de l’ombre, un autre lui-même. Le dragon n’est-il pas le gardien d’un trésor ? Michel nous montre la voie de la transfiguration, mourir à cet état de vieil homme et renaître à l'homme nouveau. Il ne faut pas se déconnecter du monde, mais s’occuper de son corps afin d’y introduire l’esprit.

 

 

saint_Michel_10Mais le dragon peut aussi représenter les énergies telluriques, maitrisées par l’archange, les forces vitales de la Terre-Mère dont l’être est animé. Le point de jonction avec les énergies cosmiques n’est pas loin. Les sanctuaires dédiés à Michel sont toujours situés en hauteur, se rapprochant du ciel, sur des points énergétiques très puissants.
Deuxième étape : l’action, la guerre sainte intérieure contre les énergies de la matière et leur maitrise afin de pouvoir accéder à la dimension spirituelle. Enlever le mal qui est en nous, généré par notre dualité.

 

 

 

 

 

 

saint_Michel_11Il porte l’étendard céleste (représentant l'élévation de la conscience), comme Jeanne d’Arc le fut à son tour du Bauséant. Les deux personnages sont intimement liés. Jeanne (fêtée le deuxième dimanche de mai : non pas une date fixe, mais fonction de la mécanique cosmique) peut paraître comme son double féminin, tous deux gardiens de la France, adolescents, portant armure et épée. Jeanne entendit les voix de Michel, de Marguerite et de Catherine.
On dit de Marguerite, sainte sauroctone, qu'elle fut avalée par un dragon et qu'elle en transperça le ventre pour en sortir. Elle est représentée les pieds sur la bête.
Catherine… dont le tombeau est vénéré dans un monastère du Sinaï, situé au pied du mont Moïse ou le prophète recueillit les Tables de la Loi, Ce monastère fut construit par l'empereur Justinien au VI ème siècle, sur l'emplacement supposé du Buisson ardent. Il fut d'abord dédié à la Vierge.

 

 

saint_Michel_13Donc. Traçons une ligne entre le monastère Sainte-Catherine et le premier sanctuaire occidental dédié à Michel, au Mont Gargan dans les Pouilles. Vous y êtes ? On continue la ligne droite. On arrive à… la Sacra di San Michele dans la vallée de Suse, le deuxième sanctuaire le plus important d’Italie. On continue… Saint-Michel de Maurienne. Puis on tombe sur le mont Saint-Michel au Péril de la Mer en Normandie. On traverse la Manche pour se trouver à l’emplacement exact de Saint Michael Mount, à la pointe de la Cornouailles, pour finalement aboutir sur le rocher Skellig Michael au large de la côte du Comté de Kerry en Irlande du Sud. Incroyable. Mais vrai. Et ne me dites pas que c’est une coïncidence, je ne vous croirai pas.

 

 

 

saint_Michel_14Concússum est mare et contrémuit terra, ubi Archángelus Míchaël descéndit de cælo.
La mer fut ébranlée, la terre trembla, quand l’Archange Michel descendit du ciel.

Nous avons vu que Michel peut être réuni avec Jeanne, mais une autre vierge lui est le plus souvent associée : la Virgo Pariturae, celle qui doit enfanter, la vierge noire de dessous terre, celle que l'on visite à l'intérieur, qui peut aider à rectifier et à trouver sa propre pierre par sa médecine vraie. C'est la Papesse (qui porte dans le Tarot le nombre 2, le principe divin féminin) symbolise la voie passive, l'activité mentale plutôt que physique.

 

 

 

saint_Michel_15Quelque soit le sanctuaire, l’un ne va pas sans l’autre. C’est l’équilibre parfait du haut et du bas. Fourvière… la basilique dédiée à Marie. Qui se trouve tout en haut de l’église ? Michel. Le Mont Saint-Michel : qui se trouve dans sa plus profonde crypte ? La vierge noire. Compostelle… Nous partons de la cathédrale Notre-Dame, et sa célèbre vierge noire. Nous arrivons en bord de mer, où nous ramassons une coquille. N’oublions pas le retour. Ce n’est qu’après avoir monté les escaliers du Mont Saint-Michel d’Aiguilhe que le pèlerinage sera complet…. Mais c’est une autre histoire.

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13 septembre 2010

Saint Aubin

 

saint_aubin_2 D’après son hagiographie, saint Aubin serait issu d’une riche famille celte de Grande-Bretagne ayant émigré vers la Petite-Bretagne, près de Vannes.  Né en 469, il se prénommait Gwenn, le blanc. Il se fit moine et entra au monastère de Cincillac (Tintillant) où il prit le nom d’Albus,  blanc en latin (d’où, par déformation, Albin).

 

 

 

 

 

 

 


Saint_Aubin_2Il en devint abbé en 504. Il fut ensuite élu par acclamation évêque d’Angers en 529. Il conserva malgré tout ses austères habitudes de vie monastique et lutta contre les mœurs violentes et païennes de son temps (en particulier contre les mariages consanguins et incestueux fréquents dans la noblesse franque de l’époque).  Il assista en 538, avec Rusticus évêque de Nevers, au troisième concile d’Orléans, dont il fut l'un des principaux promoteurs. Il mourut à Angers le 1er mars 550, âgé de quatre-vingts ans, de retour d’un voyage à Arles où il était allé rendre visite à saint Césaire. Dès sa mort, il fut honoré comme un saint.

 

 

 

 

 

Saint_Aubin_aeSon biographe, saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers (mort en 605), rapporta que saint Aubin était doué du don des miracles. Son hagiographie canonique date par contre du XIe siècle. Il est vrai que de nombreux miracles lui furent attribués de son vivant et après sa mort, mais son culte ne commença vraiment qu'à l'époque carolingienne.

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Aubin_acDe son vivant, on dit qu’il délivra les possédés, qu’il ressuscita un jeune homme mort, qu’il libéra un prisonnier innocent, que la pluie ne le mouillait pas. De nouveaux miracles se produisirent sur ses reliques, dont une apparition miraculeuse du saint monté sur un cheval lumineux, qui provoque la fuite des Normands qui assiégeaient Guérande en 919.

 

 

 

 

 

 

 

Mais le plus important, ce sont les dictons se rapportant au personnage : « Le 1er mars à la saint Aubin, taille pour avoir de gros raisins », et « S'il pleut à la saint Aubin, l'eau sera plus chère que le vin ».

http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/03/01/1er-mars-saint-aubin-eveque-d-angers-confesseur-d-une-renomm.html

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12 septembre 2010

Sainte Agnès

 

Sant_Agnese_in_Agone_2La tradition veut que l'église Sant'Agnese in Agone, située sur la place Navone à Rome, ait été construite sur le lieu où la sainte fut martyrisée.
Sant_Agnese_in_Agone_1a











Sant_Agnese_in_Agone_10"Née au IIIe siècle à Rome, Agnès, dont le martyre fut rapporté par saint Damase, par saint Ambroise et par Prudence (Peristephanon 14), mourut en 303 à l'âge de treize ans. Jacques de Voragine rapporte aussi son histoire, dans la Légende dorée.
À l'âge de douze ans, elle rejeta les avances du fils du préfet de Rome qui la courtisait avec empressement, lui déclarant qu'elle était déjà fiancée à quelqu'un de bien plus noble que lui. Le jeune homme tomba malade d'amour. Lorsque son père en connut la raison, il convoqua Agnès qui lui confia qu'elle était chrétienne et promise à Jésus-Christ. Le préfet lui ordonna alors de sacrifier aux dieux romains sous peine d'être enfermée dans un lupanar. Refusant de lui céder, Agnès fut dépouillée de ses vêtements et conduite, nue, à travers la ville, jusqu'au lieu de prostitution, mais ses cheveux se mirent à pousser miraculeusement recouvrant entièrement son corps. Arrivée dans le lupanar, un ange apparut et l'enveloppa d'une lumière éblouissante, et le lupanar devint un lieu de prière.

 

 

 

sainte_agnes_2Alors que le fils du préfet lui rendait visite, bien décidé à la conquérir, un démon l'étrangla et il mourut. Fou de colère, le préfet ordonna qu'Agnès soit brûlée en place publique comme une sorcière, mais le feu épargna la jeune fille et détruisit ses bourreaux ; finalement, Agnès fut égorgée.
Sur ce point, la Légende dorée diverge, et raconte que le gouverneur voulut qu'Agnès prouve qu'elle n'avait pas usé de magie en ressuscitant son fils, ce qu'elle fit par la prière ; les prêtres la firent alors arrêter, et le gouverneur, qui aurait voulu la libérer mais craignait la proscription, chargea un substitut de la juger. Ce dernier la fit brûler, mais le feu l'épargna et toucha le peuple déchaîné qui se tenait autour. Le substitut la fit alors égorger."

 

 





Sant_Agnese_in_Agone_3Un premier oratoire fut construit dès le VIIIème siècle, puis il fut agrandi et transformé en petite église par le pape Calixte II en 1123.

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20 juin 2010

Saint Gilles

 

Saint_Gilles_1Selon les traditions, c'est vers le milieu du VIIème siècle à Athènes, que naquit saint Gilles, de son nom grec Aegidius. Très vite, il s'illustra par des miracles mais du fuir sa renommée et aborda en Provence. Plus tard, on le retrouve à Orléans, Rome,  Nuria (en catalogne) , où il sculptera une vierge pour les bergers, et où par la suite son culte se développera.
Il se retire ensuite dans une forêt au sud de Nîmes, où il vivra en ermite. Il sera chaleureusement accueilli à Arles, au bord du Gardon, par saint Vérédème avant de se retirer en ermite dans la vallée Flavienne. Sa seule compagnie sera une biche qui le nourrira de son lait. C'est elle qui provoqua la rencontre de saint Gilles et du roi Womba :
Au cours d'une chasse, poursuivie par la meute royale, elle vint se réfugier auprès du solitaire. Wamba découvrit saint Gilles blessé par la flèche d'un chasseur. Emu, il lui offrit la vallée Flavienne pour y bâtir un monastère.






Saint_Gilles_6Devenu abbé, saint Gilles conseille les plus grands, pape et rois. On raconte qu'un grand personnage lui avait demandé l'absolution pour un très grand péché (ce fut, selon la tradition, un inceste de Charles Martel ou Charlemagne : ce qui n'est pas possible au yeux de l'histoire, les dates ne correspondant pas. Il faut voir dans cet épisode la symbolique du geste et le désir de faire correspondre les miracles à de grands personnages : alors que saint Gilles célébrait la Messe, un ange plaça sur l'autel un parchemin où était consignée la faute. Au fur et à mesure du déroulement de l'office, les traces écrites du péché s'effacèrent sur le parchemin.)

 

 

 

 

 

Saint_Gilles_3Placé sous la juridiction de Rome, le monastère autour duquel se bâtit la ville (actuellement Saint-Gilles du Gard), connut un très grand rayonnement. Dédié à saint Pierre et saint Paul, l'édifice verra mourir l'ermite le 1er Septembre 720 ou 721. Il se peut que le bâtiment ait été construit sur l'emplacement d'un ancien oppidum.
Son culte se répandit rapidement, de nombreux pélerins venus de pays lointains (Flandres, Danemark, Hongrie, Norvège, Pologne...) s'acheminèrent vers son tombeau, invoquant saint Gilles contre la peur et le feu, pour la guérison des maladies nerveuses et pour la protection des enfants. Mais le monastère, encore vers l'an 900, ne portait pas le nom de saint Gilles.
Plus tard, des villes et villages en France et à l'étranger portèrent son nom et plus de 2 000 églises le désignèrent comme patron.





Saint_Gilles_5Le saint, dont la première "vita" connue fut écrite vers l'an mil, a son tombeau dans la crypte. En 1050, ce lieu devint l'un des 4 plus importants pélerinages de la chrétienté, après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques.



Saint_Gilles_du_Gard__7_aEn 1066, le monastère est affilié à Cluny, et en 1096, Urbain II consacre l'autel de la nouvelle église. En 1116, l'abbé Hugues rouvre le chantier de l'abbaye. De 1132 à 1179, c'est la période de prospérité. Le port sur le Rhône est en plein essor, marchands, croisés et pélerins animent la cité aux 7 paroisses. En 1208, l'assassinat du légat du pape Pierre de Castelnau envoyé pour enrayer l'hérésie cathare provoque le début du déclin. En 1226, l'abbaye est soumise au roi de France.



Saint_Gilles_4Gilles est le saint patron des infirmes, des lépreux, des mères allaitantes (par référence à la biche qui le nourrissait de son lait), des maréchaux-ferrants et même des écoliers. La simple invocation de saint Gilles efface tous les pêchés.

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