L'intérieur de la basilique
La tradition lombarde se manifeste dans le plan basilical en forme de croix latine. Son axe dévie sur la droite (à vérifier si l'angle correspond avec la date de la fête de saint Nicolas...)
Le corps de l'édifice est divisé dans le sens de la longueur en trois nefs séparées par 12 colonnes, six de chaque côté, et deux piliers polystyles. le transept est situé au dessus des voûtes de la crypte.
Une coupole à tambour octogonal aurait du en dominer le chevet. L'entrée solennelle du choeur est marqué par une iconostase monumentale, soutenue par trois archivoltes et dominée par l'arc de triomphe.
Dans les murs latéraux des bas-côtés, des demi-colonnes correspondent à chaque colonne et pilier de la nef centrale. Les voûtes d'arêtes partant de ces demi-colonnes, sont contrebalancées par de robustes soutiens centraux.
Un matroneum court d'un rythme continu le long des murs de la nef centrale et du transept. A l'intérieur des vastes arcades s'ouvrent des triforiums, six de chaque côté.
Dans la première moitié du XVème siècle, trois arcs transversaux furent ajoutés pour consolider l'édifice, en partie endommagé par un tremblement de terre. C'est là que l'on se rend bien compte de l'axe dévié de l'édifice, ainsi que des contraintes d'emplacement des piliers devant suivre les courants telluriques.
A l'origine, la nef centrale avait une couverture en bois, qui fut cachée au XVIIème siècle par un riche plafond à caissons, décoré par Carlo Rosa en 1662. Les peintures évoquent la vie de saint Nicolas. Dans le transept, c'est une vision du paradis. Ce plafond fait un contraste saisissant entre l'austérité de la construction romane et le goût décoratif du XVIIème siècle. Moi, j'ai choisi...
Le grand ciborium qui surmonte le maitre-autel est daté du XIIème siècle. Il s'élève sur 4 colonnes en brèche rouge et violette qui vont en s'amincissant vers le haut. Les maitres d'oeuvre y laissèrent les symboles de leur art : équerre, marteau et compas. Sa structure est celle d'une petite église : 4 architraves soutiennent une double pyramide octogonale dont les différentes parties sont réunies par une double rangée de petites colonnes.
La chaire de l'évêque Elie, placée derrière le ciborium est datée du XIème siècle. On y retrouve des hommes écrasés par le poids de la chaire (et de l'évêque ?) ou bien accablés par les charges matérielles...ainsi que des lions dévorant une tête humaine à l'arrière.
Un pélerin, seul, lève la tête. La transition de la partie basse à la partie haute est ponctuée par une inscription qui fait l'éloge d'Elie : "INCLITUS ATQUE BONUS SEDET HAC IN SEDE PATRONUS PRAESUL BARINUS HELIAS ET CANOSINUS"
Pendant les restaurations de 1927, on a retrouvé des fresques du XIVème siècle ornant l'abside du côté droit, témoignage de ce que devait être la décoration de la basilique entière à cette époque.