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lieux sacrés

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3 septembre 2023

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BONJOUR A TOUS

Vous êtes 3,5 millions à m'avoir rendu visite, ayant visionné 7 millions de pages depuis la création de ce blog et je voudrais vous en remercier.

Les reportages (portant uniquement sur des lieux que j'ai pu visiter personnellement) sont basés sur des documents trouvés sur place, sur les sites que je trouve sur le net ou bien dans les livres de ma bibliothèque, et bien sûr, sur mes ressentis personnels. Dans la mesure du possible, tous sont cités. Les photos sont ©madame_dulac.

En parlant de mes photos... Elles sont libres de droit pour un usage privé, sous réserve de mention du lien vers le blog. Toute autre utilisation doit faire l'objet d'un accord écrit de ma part.

Sincèrement vôtre,  Madame Dulac.

PETITE NOTE EXPLICATIVE

Vous pouvez accéder à une région particulière en vous rendant dans "ACCUEIL", sur la droite sous les albums photos, puis "liste des articles par région", ou bien "Localisation Google Map".

carte_region_1

Pour accéder directement aux sites, cliquez sur la carte ci-dessus. Bon, ce n'est pas à jour, suite au désistement du technicien... Si vous ne trouvez pas, vous pouvez toujours faire une recherche en haut à droite.

Voici mes bannières.

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3 septembre 2023

L’Ile de Ré

 

Étymologie

 

Ile de Ré carte 2aSur une ancienne carte maritime gallo-romaine, l’ile est appelée Arica Insula. C’est dans un ouvrage du VIIe siècle, La cosmographie de l’anonyme de Ravenne (publié à Paris sous le titre d'Anonymi Ravennatis de geographia libri V en 1688), qu’elle se trouve mentionnée pour la première fois sous le nom de Ratis.

 

 

 

 

 

 

Ile de Ré 6Elle fut appelée Radis dans les annales de Metz, Rodi dans une charte du IXe siècle. Beaucoup de provenances furent proposées : du gallois ryde, lieu d’ancrage, qui donna le mot rade et donc insula Radis. Ou bien du gaulois ratis, la fougère, qui existe dans d’autres langues celtiques comme le breton radenn, ou l’irlandais raith, qui pourrait être confondu avec ràith, muraille, fort. Plus tard, l’ile fut appelée Regum insula Reta ou Retia (du latin rete, filet de pêcheur). Puis Rea, Reacum et Reorum Insula, lieu d’exil pour les criminels (du latin reus, accusé).

 

Ile de Ré 7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Légendes et folklore

RâCertains voient dans le toponyme de Ré une allusion au dieu égyptien du soleil, Rê, démiurge d’Héliopolis créateur de l’univers ou bien à la déesse grecque Rhéa, personnification des forces naturelles, titanide fille de Gaïa et d’Ouranos, épouse de Cronos et mère d’Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus.

Rhéa 1

 

 

 

 

 

 

 

 

Une légende parle même de Ramsès II. Il aurait envoyé des bateaux qui se seraient échoués au Martray, isthme de l’ile proche du village d’Ars-en-Ré où ils auraient construit une petite pyramide.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pertuis d'Antioche 1Une autre légende rétaise parle d’un tremblement de terre ayant englouti la cité romaine d’Antioche. Lors de ce séisme destructeur seules deux iles survécurent, Ré et Oléron. Un dicton raconte que « quand Antioche réapparaitra, Ré disparaitra » et les anciens disent que les ruines de la cité mythique sont toujours visibles sous l’eau lorsque le temps est clément ! Une légende nous raconte qu’en 1809, le capitaine d’un bateau échoué sur le récif de Chanchardon au sud de l’ile a vu un dallage de calcaire qui avait bien l’air des restes d’une construction romaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Antioche 1D’autres expliquent que le pertuis d’Antioche, détroit situé au sud de l’ile donnant sur le golfe de Gascogne, tirerait son nom du fait que les croisés l’utilisaient au départ de leur voyage de la Saintonge vers le Proche-Orient où se trouve la principauté d’Antioche.

 

 

 

 

 

 

 

 

CoqJusqu’au XIXe siècle, les rétais participaient à la fête du coq. Des combats de coqs se déroulaient sur l’ile et les propriétaires des animaux vainqueurs prenaient le titre de roi, dauphin, duc ou marquis. Ils devaient se déguiser et défilaient dans les rues en trainant un grand coq de bois monté sur roulettes et dont le bec s’ouvrait pour recevoir les offrandes des passants.

 

 

 

 

 

 

Boeuf 2Encore récemment, lors du carnaval (du latin carne levare, retirer la chair), les jeunes se maquillaient le visage en noir, s’habillaient en chemise et bonnet de nuit et allaient réclamer aux villageois des œufs et de la farine pour faire des crêpes. Un bœuf couronné de fleurs était promené dans les rues était ensuite sacrifié chez le boucher et tout le monde mangeait sa viande lors de la semaine grasse, période festive avant le jeune du Carême (le mardi gras en est l’apothéose, calculé en fonction de la date de Pâques, le premier dimanche qui suit la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps, et se situe 47 jours avant, 41 jours + 6 dimanches). Bon, là ce n’est pas un bœuf, c’est une Highland, mais j’aime bien.

 

 

 

Ile de Ré 3Cette fête païenne, anciennement les Calendes de mars, célébrait la fin de l’hiver, le début du printemps et le renouveau de la Nature. Cette période, comme lors les bacchanales (liées aux mystères dionysiaques) ou les lupercales (rites initiatiques liés au dieu des troupeaux et de la forêt, Faunus), donnait lieu à des fêtes débridées durant lesquelles on se déguisait et où tous les interdits étaient transgressés et l’ordre social inversé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Historique

Ile de Ré carte 1aLes légendes sont souvent basées sur des faits historiques. L’ile de Ré fut autrefois, au Jurassique (il y a 150 millions d’années), un archipel de 3 iles différentes. Avec la période glaciaire de Würm, les eaux reculèrent, l’archipel de roches calcaires disparut et devint une partie du continent, l’océan se retrouvant à plus de 150 km à l’ouest. Les premiers humains arrivèrent vers – 20 000 ans avant notre ère. Des traces de l’Âge du Fer puis du Bronze furent retrouvées. Arriva une période de réchauffement climatique et les eaux, suite à la fonte des glaciers, remontèrent.

 

 

 

Ile de Ré 11L’archipel se reforma et quatre ilots réapparurent : Saint-Martin, Loix, Ars-en-Ré et Les Portes-en-Ré. Des restes d’habitations datant de – 5 000 avant notre ère furent mis à jour. Les géographes nous expliquent que les iles se soudèrent progressivement avec la dépose d’alluvions argileux, les mouvements du sable et plus tard les digues des marais salants.

 

 

 

 

 

 

 

Ile de Ré 17Pourtant les écrits anciens ne parlent jamais de Ré comme d’une ile : Ptolémée, le savant grec du IIe siècle, parle d’un promontoire rocheux. Il se pourrait alors que l’insularité de Ré ait été provoquée ensuite (c’est-à-dire durant l’Antiquité gallo-romaine tardive) par un séisme, ce qui serait à la base des légendes. Quoi qu’il en soit, l’endroit fut occupé par des gaulois de la tribu des Lémovices (ils ont donné leur nom au Limousin et à Limoges). Les Vikings au IXe siècle y firent quelques excursions : il reste des traces de pillages et d’incendies de cette époque à Sainte-Marie.

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 10Le peuplement dense de l’ile ne date que du Moyen-âge. Au XIIe siècle, l’abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Ré prit une importance considérable et maitrisa la plus grande partie des terres rétaises. Les moines introduisirent la culture de la vigne puis la fabrication du sel et les écluses à poissons. La population diminua lors de la guerre de Cent ans puis lors des guerres de Religions. L’ile, afin de se protéger des ennemis, commença la construction du fort de la Prée en 1625.

 

 

 

 

Ile de Ré 38Sous Louis XIV, Vauban fut chargé de la construction d’un complexe défensif impressionnant, murailles, places fortes, fortification du port de Saint-Martin. Au XIXe siècle, une partie de la forteresse servit de prison, escale pour les bagnards avant leur transfert en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie, et ce jusqu’en 1938. De célèbres prisonniers tels que le capitaine Alfred Dreyfus, Guillaume Seznec ou Henri Charrière, dit Papillon, y furent incarcérés.

Ile de Ré 43

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ile de Ré 31La construction du phare des Baleineaux commença en 1849 ainsi que celle du phare des Baleines, à côté de la vieille tour érigée entre 1669 et1682 sur l’ordre de Colbert d’après le programme de Vauban. Les deux phares furent mis en service en 1853.

 

 

 

 

 

Ile de Ré 34La position stratégique de l’ile de Ré lors de la guerre de 40 intéressa les autorités allemandes installées à La Rochelle et Saint-Martin devint un de leurs centres principaux. De nombreux bunkers furent construits avec des batteries d’artillerie. En 1942, la marine allemande installa son quartier général à la Couarde. La résistance s’organisa et l’ile fut libérée lors du protocole de reddition le 9 mai 1945.

 

 

 

 

 

Ile de Ré le jour le plus long 1À noter que quelques scènes du film Le jour le plus long furent tournées en 1961 sur la plage de Rivedoux et à la conche des Baleines aux Portes. Le XXe siècle fut marqué par la construction du pont de Ré qui relie l’ile au continent. Il fut inauguré en 1988.

 

 

 

 

Les lieux sacrés

Les mégalithes

MégalitheL’ile possédait quelques mégalithes, aujourd’hui disparus : le menhir de la Pierre-qui-vire, au Bois-Plage-en-Ré. Le site de T4T35 en raconte la légende : « à la veille de Noël, les pêcheuses de varech déposaient dans les cavités du menhir du pain destiné aux oiseaux. Elles espéraient ainsi faire bonne pêche toute année. Toutefois, elles devaient parler à la pierre en lui disant trois fois ‘’Tourne ou vire‘’. La pierre avait la réputation de tourner trois fois sur elle-même quand sonnait minuit au soir du 24 décembre de chaque année ». Cette pierre était faite de roche jurassique et était en grande partie ensablée. Dans son voisinage, se trouvait le tumulus du Peu-Pierroux, lui aussi disparu.

 

 

Les chapelles, temples et églises

Ile de Ré Chapelle de la Redoute 1aLes chapelles sont au nombre de 4 :

-       La chapelle de La Redoute aux Portes-en-Ré, à l’origine fort carré sous Vauban en 1674, devenu un magasin à poudre sous la Révolution

-       La chapelle Notre-Dame à Sainte-Marie-en-Ré. Selon la tradition, une dame espagnole sauvée d’un naufrage la fit ériger. Devenue lieu de pèlerinage elle devint prieuré en 1236 jusqu’aux guerres de Religion. Elle fut relevée de ses ruines en 1838 et à nouveau consacrée en 1912.

-       La chapelle Saint-Sauveur à Sainte-Marie-en-Ré. Construite à la fin du Moyen-âge, ruinée en 1604, elle fut démolie après la Révolution et rebâtie en 1913.

-       La chapelle du couvent de la congrégation des Filles de la Sagesse datant de 1838. Cédée à la municipalité d’Ars-en-Ré en 1997, elle sert de lieu d’exposition pour les artistes.

Ile de Ré temple 2aIl existe 2 temples :

-       Plusieurs lieux de culte à Saint-Martin dès 1560, puis seule l’ancienne église Saint-Louis, ancien couvent des Capucins, jusqu’en 1811. Le nouveau temple fut érigé en 1836 place de la République.

-       À La Flotte, un temple dans le quartier du Puits Lizet dès 1600, puis dans un ancien chai où un nouveau bâtiment fut édifié en 1828.

 

 

 

Ars-en-Ré Saint-Étienne 15Les églises sont plus nombreuses.

-       Saint-Etienne à Ars-en-Ré.

-       Saint-Eutrope aux Portes-en-Ré

-       Saint-Clément à Saint-Clément des Baleines

-       Sainte-Catherine d’Alexandrie à Loix

-       Notre-Dame de l’Annonciation à la Couarde

-       Eglise de Tous-les-Saints au Bois-Plage

-       Saint-Martin à Saint-Martin-en-Ré

-       Notre-Dame de l’Assomption à Sainte-Marie-en-Ré

-       Sainte-Catherine d’Alexandrie à La Flotte

-       Notre-Dame-de-Ré, abbatiale à la Flotte

-       Notre-Dame de Lourdes à Rivedoux

26 août 2023

L’abbaye de Sénanque

L’abbaye de Sénanque, historique

 

Sénanque 3En juillet 1148, à la demande de l’évêque de Cavaillon Alfant, une communauté de 12 moines venus de l’abbaye cistercienne de Mazan en Vivarais, conduit par leur abbé Pierre, s’installa dans la vallée de la Sénancole où un terrain leur avait été donné par Guirand de Simiane, seigneur de Gorde, issu d’une de la famille comtale d’Apt, l’une des plus anciennes de la noblesse provençale.

 

 

 

 

 

 

Sénanque 12Les moines s’installèrent tout d’abord sur cette terre de 1 kilomètre de long sur 300 mètres de large dans des cabanes en bois, en attendant de commencer les travaux de la future abbaye.

 

 

 

 

Sénanque 13Les familles de Simiane (Guirand et son fils Raimbaud d’Agout, revenus de Compostelle) et de Venasque (Geoffroy de Venasque fut inhumé dans l’église où son tombeau est toujours présent) les soutinrent matériellement par des donations foncières, des financements pour les constructions.

 

 

 

 

 

Sénanque 9Pierre de Mazan entama la première campagne de construction, principalement l’abbatiale : le chœur et son abside, le transept et ses chapelles, la croisée et sa coupole. Puis vint la nef, le dortoir, le cloitre, le réfectoire, la demeure des convers et les bâtiments annexes. L’église fut consacrée en 1178. À la mort de l’abbé Pierre, en 1184, la majeure partie de l’abbaye est terminée.

 

 

 

Sénanque 4L’abbaye fut achevée en 1220. Sénanque prospéra rapidement et accrut son influence avant de décliner après une période de troubles. En 1439, il ne restait plus que trois moines.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 1En 1544, les Vaudois attaquèrent l’abbaye qui fut pillée et incendiée. Le réfectoire, la fontaine du cloitre et tous les bâtiments méridionaux des convers furent détruits, et les moines pendus. Le réfectoire fut reconstruit à la fin du XVIIe siècle et la partie méridionale fut restaurée.

 

Sénanque cloitre 8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 17En 1781, avec la mort du dernier cistercien, l’abbaye resta vide. En 1791, lors de la Révolution, le domaine fut vendu comme bien national. Son nouveau propriétaire s’efforça de sauvegarder les bâtiments : il enleva tout signe extérieur à caractère religieux, retira les cloches et les croix afin de les protéger de la vindicte populaire, renforça et consolida les parties les plus abimées. En 1854, quelques moines se réinstallèrent.

 

Sénanque cloitre 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque 7En 1857, le monastère fut racheté à son propriétaire, Barthélémy de Pluvinal, par l’abbé Barnoin de Lérins. Il y installa une petite communauté affiliée à l’ordre de Cîteaux qui prospéra. De nouveaux bâtiments furent construits.

 

 

 

 

Sénanque dortoir 1En 1903, après la loi sur les congrégations religieuses, les moines furent expulsés et l’abbaye vendue et transformée en ferme. Les moines ne revinrent qu’à partir de 1926 à Sénanque, qui devint prieuré dépendant de l’abbaye de Lérins. Ils repartirent pour leur maison mère sur l’ile de Saint-Honorat de Lérins en 1956 et l’ancienne abbaye, louée par Pierre Berliet, servit de centre culturel pendant près de 20 ans. Une nouvelle communauté se réinstalla en 1988, avec l’aval de Pierre Berliet dont le bail courrait toujours. À l’heure actuelle, le prieuré est occupé par six moines de la congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception.

Sénanque dortoir 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Description

Sénanque 1Une légende raconte que Sénanque fut construite vers l’an 400 à l’instigation de saint Castor (du grec ancien Kástôr, étoile brillante, nom du jumeau de Pollux dans la mythologie grecque), devenu évêque d’Apt, qui demanda à son ami Jean Cassien, fondateur de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, d’envoyer une douzaine de moines en ce lieu. Au VIIIe siècle, l’abbaye était habitée par des bénédictins qui cédèrent leur place quand arrivèrent les moines de Cîteaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque 19Quoi qu’il en soit, l’abbaye fut construite dans une vallée étroite où coule la Sénancole, rivière au cours fluctuant. Son nom pourrait provenir du latin sana aqua, l’eau saine, ou bien du gaulois sagna acum, lieu marécageux. Les moines reléguèrent le torrent sur un côté de la future abbaye, et son flux fut contenu et divisé par deux grandes arcades cintrées qui permirent à l’eau, même en période de fortes crues, de passer sous les bâtiments sans dommages avant de retrouver son lit unique au sortir des murs de l’abbaye.

 

 

 

L’orientation

Sénanque plan 4dLes églises romanes ont presque toutes leur chevet orienté au soleil levant, à l’est et leur entrée au soleil couchant, à l’ouest. Cet axe solaire symbolise la naissance de la conscience et de son expérimentation sur terre, la mort et la résurrection. C’est aussi l’axe des grands courants magnétiques qui parcourent la terre. Les églises peuvent être déviées de leur axe naturel solaire pour suivre les courants d’eau souterrains, l’eau étant source de vie, moyen de purification et de régénération, mais aussi pour correspondre avec le jour du saint de la dédicace. Ici, à Sénanque, l’axe est totalement inversé : l’église, et donc tous les bâtiments monastiques qui y sont adossés, est orientée sur un axe nord/sud, décalé vers l’est de 20°.

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque 2Pourquoi ? Certains disent que c’est par souci de perspective, l’église orientée à l’est aurait fait un verrou dans la vallée étroite. Le plan d’ensemble d’une abbaye cistercienne étant à peu près carré, l’argument ne tient pas. D’autres parlent d’une réponse aux contraintes topographiques avec les bords de la vallée trop proches.

 

 

 

 

 

Sénanque 17Il suffit de regarder Orcival où l’architecte a dû entamer les pentes de la montagne pour construire la façade ouest alors qu’il suffisait de décaler le plan de quelques mètres, ou Notre-Dame du Puy agrandie à l’ouest dans le vide alors qu’il restait de la place au nord et au sud, pour comprendre que ce genre de problème n’étaient pas du tout insurmontable pour les bâtisseurs de cette époque et qu’il était impératif de suivre des règles qui échappent à notre temps. D’autres encore, plus prudents, disent que l’orientation fut déterminée par le sens de la vallée.

 

Sénanque 21

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 5Effectivement, les flux énergétiques présents sur place sont orientés nord/sud, les rivières souterraines présentes dont l’une, qui sert de Jourdain dans la première travée de l’abbatiale et qui alimentait le lavabo du cloitre, est orientée est/ouest. Mais cette explication, même si elle semble juste, ne me parait pas suffisante. Les maitres d’œuvre du Moyen-âge en ont vu bien d’autres et ont même su s’adapter au manque total d’eau.

 

 

 

 

sénanque plan 8Normalement la dédicace des abbatiales cisterciennes est faite à Marie, c’est-à-dire que l’axe est en rapport avec le carré solsticial calculé le 15 août, ce qui donne une orientation bien précise. Ici, tout est inversé…

Selon la symbolique des orientations, on pourrait imaginer que cette église ait eu pour fonction non pas la transformation du vivant, mais celle des morts, c’est-à-dire la résurrection.

 

 

 

L’abbatiale

Sénanque église 8aL’église, de plan en croix latine, fait 38,52 de long sur 17,75 de large, le transept mesure 27,27m et la coupole culmine à 16,50 m.

 

Sénanque église 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque église 9aSa construction commença vers 1150 par le chevet comme il se doit. Contrairement aux églises cisterciennes habituelles et comme souvent ses sœurs méridionales, elle a remplacé le chevet plat par une abside semi-circulaire aussi large que la nef centrale, flanquée de chaque côté par deux absidioles prises dans un mur droit.

 

 

 

 

 

 

Sénanque 24L’abside est éclairée par trois baies en plein cintre à simple ébrasement, surmontées d’une corniche moulurée.

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque 23Les absidioles ont conservé l’autel d’origine. Sur le mur est, près de l’absidiole, le tombeau de Geoffroy de Venasque.

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque église 15aLe mur est du transept est percé de deux fenêtres et d’un grand oculus orné d’une roue.

 

 

 

 

 

 

Sénanque église 21aLa croisée est recouverte d’une coupole reposant sur quatre trompes, surmontées de quatre petites voûtes en cul-de-four, entourées d’un arc à six lobes, qui permettent de passer du plan carré de la croisée du transept à l’octogone du sommet de la coupole et au rond central, réussissant la quadrature du cercle.

 

Sénanque église 22

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque église 14aLes bas-côtés sont éclairés côté sud par une fenêtre cintrée. La nef de cinq travées, plus tardive, est couverte d’un berceau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque marque lapidaire 4aCaché aux yeux des hommes, un chapiteau en hauteur est sculpté de signes très mystérieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque 5

Le clocher carré à quatre fenêtres est surmonté d’un toit pyramidal.

 

Sénanque 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque 8Terminée la dernière, la façade principale, flanquée de deux contreforts, ne possède pas de portail central mais deux petites portes. En hauteur, deux fenêtres en plein cintre sont surmontées par une rose de 12 lobes qu’entoure une archivolte.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cloitre

Sénanque cloitre 2En forme de quadrilatère presque régulier (23,42 x 21,70), ses galeries voûtées en berceau sont rythmées aux angles par 4 gros piliers carrés et par 12 arcs de décharge abritant 16 triplets d’arcades en plein cintre supportées par 64 colonnettes jumelles dont les chapiteaux, tous différents, sont décorés de feuilles d’eau, de palmettes, d’entrelacs, de torsades et de volutes.

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 14Les feuilles d’eau sont la forme la plus simplifiée et la plus géométrisée de ce que l’on appelle la feuille d’acanthe qui est en réalité une feuille de chélidoine.

Sénanque cloitre 15

 

 

 

 

Sénanque armarium 1Près de l’entrée de l’église, dans la galerie est, se trouve l’armarium où étaient rangés les manuscrits.

 

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 9L’emplacement de l’ancien lavabo, détruit par les Vaudois, est marqué par une simple vasque en pierre.

 

Sénanque cloitre 12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 6Des traces de l’ancienne voûte du lavabo sont encore visibles dans l’angle.

 

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 13Ce que l’on appelle le préau, du latin pratellum, le petit pré (espace couvert ou non à l'intérieur de bâtiments à habitation collective utilisé pour la promenade), est orné de fleurs entourées de buis et d’un bassin carré central.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque cloitre 16aDans la galerie nord, l’arc de décharge face à l’entrée de la salle capitulaire est orné, selon les guides, d’une face de diable. L’abbé, placé au centre de la salle, devait donc lui faire face. En regardant de plus près, je trouve que ce diable ressemble fortement à un chat à grande moustache et à longues dents, les oreilles et les yeux grands ouverts. Les chats toujours porteurs de mystère, sont représentés aux endroits desquels se dégage une puissante énergie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La salle capitulaire

Sénanque capitulaire 9Appelée aussi salle du chapitre, c’est la pièce où se réunissent les moines chaque matin pour lire et commenter un chapitre de la règle de saint Benoit (rédigée en 530, comportant un prologue, 72 chapitres et un épilogue), où se prennent les décisions importantes concernant l’abbaye, où sont élus les abbés.  

 

 

 

 

 

Sénanque capitulaire 2L’entrée, qui n’est pas fermée, est flanquée de chaque côté de deux arcatures séparées par un gros pilier rectangulaire, elles-mêmes divisées en deux arcatures soutenues par de fines colonnettes.

 

Sénanque capitulaire 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque capitulaire 8La salle, rectangulaire (presque carrée) située en contrebas de la galerie nord du cloitre, est entourée de trois rangées de banc de pierre.

 

Sénanque capitulaire 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque capitulaire 6Elle comprend six travées voûtées d’ogives. L’acoustique y est excellente, grâce aux nervures des voûtes d’arêtes.

 

Sénanque capitulaire 10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque capitulaire 5Les nervures sont renforcées de deux tores juxtaposés reposant sur des piliers cantonnés de quatre colonnes aux chapiteaux décorés de fleurs de lys renversées.

Sénanque capitulaire 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le scriptorium ou chauffoir

Sénanque chauffoir 3

C’est dans cette petite pièce où les quatre voûtes d’arrête convergent au centre sur un pilier rond massif au chapiteau orné de feuilles d’eau et de fleurs de lys inversées que les moines copistes œuvraient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque chauffoir 2Posée contre le mur nord, une belle cheminée semi-circulaire dans laquelle les troncs étaient positionnés à la verticale. Le linteau est posé sur deux colonnes dont le tailloir déborde, ce qui permettait aux moines de poser les encriers afin d’éviter à l’encre de geler en hiver.

 

Sénanque chauffoir 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque chauffoir 4Sur le toit, la présence de deux conduits indique qu’il existait dans l’angle nord/ouest une autre cheminée, peut-être un four dans un étage inférieur ou plus probablement une cheminée dans le dortoir à l’étage supérieur, que l’on imagine proche des paillasses des malades. C’est un fait rare chez les cisterciens.

 

 

 

 

 

Le dortoir

Sénanque dortoir 5On accède au dortoir par deux escaliers. L’un, l’escalier de nuit, part du bras du transept, permettant aux moines d’aller directement dans l’église.  L’autre, l’escalier de jour, part de la galerie nord du cloitre et jouxte le passage vers le jardin.

 

Sénanque dortoir 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque dortoir 10Mesurant près de 30 mètres de long et 9 mètres de large, le dortoir est couvert par une voûte en berceau brisé soutenue par des arcs doubleaux.

 

 

 

 

 

 

Sénanque dortoir 2Le mur ouest est percé d’une rosace à 12 lobes.

 

 

 

 

Sénanque dortoir 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque dortoir 7Les fenêtres en plein cintre des murs nord et sud apportent beaucoup de lumière à l’immense pièce où plus d’une trentaine de moines ont dormi sur leurs paillasses. La chambre de l’abbé se situait dans la partie est, proche de l’église, alors que les latrines se situaient dans la partie ouest, au-dessus de la Sénancole.

Sénanque dortoir 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le réfectoire

Le réfectoire, qui ne se visite pas, est une grande salle dont la voûte en berceau fut reconstruite après l’incendie de l’abbaye provoqué par les Vaudois en 1544.Il fut restauré dans les années 70

Les signes lapidaires

Sénanque marque lapidaire 8La plupart des signes gravés sur les pierres de Sénanque sont ce que l’on appelle des marques de tâcheron (travail à la tâche ou à la pièce).

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque marque lapidaire 9Ces marques, signes géométriques, lettres, monogrammes ou dessins plus élaborés parfois, servaient de signature aux tailleurs de pierre qui pouvaient, par ce moyen, comptabiliser le nombre de pierres travaillées et ainsi se faire payer en conséquence, mais aussi d’indication de pose ou d’assemblage, ou bien un message tout à fait abstrait et symbolique.

   

 

 

 

 

Sénanque marque lapidaire 5aCertains signes peuvent représenter les bases d’une connaissance opérative, architecturale, alchimique ou magique.

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque main gravée

Dans la voûte de l’escalier du dortoir est gravée une main ouverte, au symbolisme profond. (Appel à ceux qui l’ont en photo, je l’ai ratée … J’en donne juste un dessin). L’homme dispose de sa main pour mesurer l’univers et établir des rapports dimensionnels entre lui et le monde, ce qu’il transposa dans la coudée. Les bâtisseurs romans utilisaient les doigts de la main pour tracer de façon approximative le principe de quadrature présidant à l’élaboration des œuvres des ymagiers et tailleurs de pierre (voir Le berceau des cathédrales de Maurice Guinguand). Ici, la main pourrait véhiculer, outre le nombre d’or, les unités de mesure de l’abbaye.

 

 

 

Sénanque marque lapidaire 7nombreux dessins furent gravés à Sénanque sur des pierres inaccessibles. Que dire du paon (remarquez le zig-zag sous son bec), ou de cette grille ?

Sénanque marque lapidaire 2a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La colonne gothique

Sénanque colonne 5

Au flanc de la colline, à l’est de l’abbaye, se dresse une colonne gothique dont le tronc est sculpté de motifs en hélice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque colonne 4Elle supporte une statue récente de la Vierge Marie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque colonne 2aLe chapiteau corinthien porte sur ses quatre faces de la représentation allégorique des évangélistes, le tétramorphe : le taureau (Luc-le corps), le lion (Marc-le cœur), l’aigle (Jean-l’âme) et l’homme/ange (Matthieu-l’esprit).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sénanque colonne 1aLa base de la colonne est également sculptée de représentations du combat contre le mal : saint Michel terrassant le dragon, scène d’exorcisme, des anges et le Christ en mandorle.

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.senanque.fr/

http://jalladeauj.fr/provencecistercienne/styled/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Notre-Dame_de_S%C3%A9nanque

https://provence-alpes-cotedazur.com/que-faire/culture-et-patrimoine/monuments/abbaye-senanque/

https://www.provence7.com/portails/religion/architecture-religieuse-en-provence/abbaye-de-senanque-a-visiter-84/

https://divinebox.fr/abbaye-senanque-histoire-produits/

https://islesurlasorguetourisme.com/page/abbaye-notre-dame-de-senanque+4462.html

http://jeanmarieborghino.fr/temoins-passe-abbaye-dame-de-senanque/

http://www.georgesprat.com/telechargements/larchitectureinvisible.pdf

Quelques photos de l’abbatiale tirées de http://randojp.free.fr/0-Diaporamas/Chapelles/AbbayeSenanque.html

Le Luberon de Hervé Aliquot

Revue archéologique de septembre 1845, article de Jules Courtet

28 juillet 2023

L'abbaye Notre-Dame-de-Ré de La Flotte-en-Ré

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 3

L’abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Ré, dite des Châteliers, fut fondée en 1156 par l’entremise d’Isaac, abbé de l’Étoile à Archigny en Poitou et de Jean, abbé de Trizay, et ce grâce aux dons du seigneur de l’ile de Ré, Eble de Mauléon, seigneur de Châtelaillon et de Ré. Elle doit son nom au lieu-dit où elle fut bâtie, le Breuil Chasteliers, le bois du petit château. Effectivement, une place forte existait déjà à l’époque, qui fut détruite plus tard.

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 5Affiliée à Pontigny en Bourgogne, ce fut l’une des rares implantations de l’Ordre de Cîteaux en Aunis et en Saintonge. Isaac de l’Étoile vint y trouver refuge en 1166 lorsqu’il prit parti pour l’archevêque Thomas Becket face à Henri 1er, roi d’Angleterre.

Abbaye des Châteliers ND de Ré 24

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 10Aux XIIe et XIIIe siècles, l’abbaye, qui bénéficie d’un site stratégique, non loin du lieu d’accostage principal de l’ile, prit une importance considérable. Elle reçut nombre de dons successifs et prit le contrôle de la plus grande partie des terres rétaises. Sous l’impulsion des moines, les bois et forêts reculèrent au bénéfice de la vigne et les premiers marais salants ainsi que les écluses à poissons virent le jour.

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 8Dès la fin du XIIIe siècle, l’abbaye subit de nombreuses destructions lors d’attaques successives : durant la Guerre de Cent ans, lors de l’attaque de la flotte anglaise en 1294, et au cours des Guerres de Religion, en 1388 puis en 1462. Lassés, les moines abandonnèrent définitivement le site en 1574 après une dernière attaque des Huguenots. Données en 1623 à l’Oratoire Saint-Honoré de Paris, l’abbaye servit de carrière de pierres pour la construction du fort la Prée en 1625 : les bâtiments conventuels furent détruits. Seul de chœur fut conservé pour servir de chapelle dédiée au culte de saint Laurent, dont les Oratoriens favorisaient la dévotion. D’importantes cérémonies eurent lieu lors de la fête patronale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 7A partir du XVIIe siècle, l’église Notre-Dame fut donc appelée chapelle Saint-Laurent. Désaffectée en 1793, vendue comme bien national, ce fut la commune de La Flotte qui récupéra ses vestiges dès 1795.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 1aDe 1850 à 1960, le sommet de la façade fut peint en noir pour servir d’amer (un amer est un point caractéristique à terre, utilisé par les marins comme repère, qui se distingue de la côte par sa hauteur ou sa couleur. Il s'agit souvent d’un phare, d'une église, d’un château d'eau, d'une antenne). Depuis les années 1960, des travaux de consolidation, de reconnaissance archéologique et de mise en valeur sont entrepris par la municipalité et les services de l’État.

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 2aLes fouilles archéologiques permirent de mieux connaitre l’aménagement du site et son décor. Dans les années 1990, des campagnes mirent à jour, dans l’église, de nombreuses sépultures du XIIe siècle ainsi que des carreaux de pavage de la fin du XIIIe siècle en argile rouge et blanche, estampés de motifs végétaux et animaliers. L’abbaye des Châteliers est la seule abbaye cistercienne de Charente-Maritime à avoir conservé quelques vestiges de ses murs originels.

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 21De la première construction romane de l’abbatiale il ne subsiste que quelques chapiteaux. Les ruines actuelles sont celles d’une grande église gothique à la fin du XIIIe siècle, au début du XIVe et transformée au XVe.

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 19

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré plan 1

Le plan (à nef unique de deux travées dont les voûtes d’ogives se sont écroulées, le chœur à chevet plat et les chapelles rectangulaires alignées sur le transept) est conforme aux schémas des églises cisterciennes des XII et XIIIe siècles dans l’ouest de la France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré plan 2Voici une reconstitution de l’abbaye telle qu’elle devait être au XIIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 12Les deux types de fenêtres latérales, de la nef et du chœur, les moulures des voûtes ainsi que les chapiteaux ornés de motifs végétaux stylisés en crochets vont dans le sens d’une datation de la construction dans la première moitié du XIVe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 22On trouve dans le chœur trois petites niches. L’une servait aux ablutions, et les deux autres, ornées de barreaux, recueillaient les objets liturgiques et sacrés.

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 20La grande fenêtre du chevet témoigne des réparations effectuées au XVe siècle, à l’issue de la Guerre de Cent ans.

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 17Le transept présente deux croisillons dotés de petites chapelles rectangulaires dont il ne reste que les fondations.

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 13Devant l’église, un escalier s’enfonce dans une ancienne cave, probablement à l’emplacement du cellier qui fermait le cloitre à l’ouest. Entre le cellier et le réfectoire se trouvait sans doute la cuisine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 14Des bâtiments conventuels il ne reste pratiquement plus rien. On distingue le carré du cloitre avec un jardin en son centre.

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 16Au nord du cloitre s’élevait le réfectoire dont il ne reste qu’un pan de mur.

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 11La salle capitulaire est représentée par des murs arasés et un sol empierré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 6L'ensemble fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis 1901.  

Abbaye des Châteliers ND de Ré 18

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Notre-Dame-de-R%C3%A9_dite_des_Ch%C3%A2teliers

https://www.cestenfrance.fr/abbaye-notre-dame-de-re-dite-des-chateliers/

https://www.ile-blanche.com/actualites/abbaye-des-chateliers/

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_PoitouC/IledeRe/Ile-de-Re-Abbaye-des-Chateliers.htm

https://www.bernezac.com/Re_Chateliers.html

http://www.lesportesdutemps.com/archives/2020/09/14/38534620.html

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/abbaye-des-chateliers-la-flotte

https://www.sudouest.fr/charente-maritime/la-flotte/l-abbaye-des-chateliers-a-la-flotte-en-re-une-histoire-mouvementee-8653691.php

27 juillet 2023

La Couarde-sur-Mer

 

L’église Notre-Dame de l’Annonciation

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 2La Couarde, petit hameau de pêcheurs et de sauniers, existait déjà au XIe siècle. Il est fait mention d'une chapelle en 1476, détruite en 1574 et rebâtie au début du XVIIe siècle. Celle-ci tomba en ruine et vers 1740, la population se mobilisa pour la reconstruction d'une nouvelle église, plus vaste que l'édifice actuel.

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 1Lors de la révolution, en 1792, elle fut transformée en Temple de la Vérité. Pendant la première moitié du XIXe siècle, l'édifice se dégrada et le 7 juin 1850 une partie de la toiture s'effondra. Plusieurs projets de reconstruction virent le jour, mais ce n'est que le 11 juin 1857 que le premier coup de pioche de la nouvelle église fut donné.

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 7L'architecte Ernest Massiou décida d'agrandir la nef et de réduire le chœur, le tout dans un bel exemple de style néo-gothique.

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 6Le clocher-porche ouvert par de grandes arcatures reste très original.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 10La première messe eut lieu le jour de Noël 1867. La dédicace se fit le jour de l'Annonciation, même si l'église fut dédiée aussi, depuis fort longtemps, à saint Roch, dont la fête se célébrait le dimanche suivant l'Assomption. Une très belle statue du saint trône sur un autel secondaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 5L'épigraphe " République Française - Liberté, Egalité, Fraternité" fut gravée au fronton. Cette devise, adoptée en 1848 par la Seconde République, rappelle la séparation de l'Église et de l'État.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 13Le chœur est voûté d'ogives aux nervures profondes et couvert d'un ciel étoilé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 9L’architecte conserva l'autel, les fonds baptismaux, les statues ainsi que les ex-voto de l'ancienne église qui datent du XVIIIe siècle.

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 12L’un d’entre eux est un modèle de thonier à voiles des années 1930. Il a pour nom "le Jean-Baptiste". Sur le mât principal apparaît un pavillon aux couleurs vert, blanc et orange, correspondant au drapeau irlandais, ile dont s'approchaient les thoniers lors de leur campagne de pêche. La coupe du navire et son tableau arrière ajourée montrent qu'il s'agit bien d'un navire de pêche de la région. Sur celui-ci le bout-dehors est remonté et le navire est armé pour la pêche au thon, les tangons étant à poste.

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 14

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26 juillet 2023

Loix

 

L’église Sainte-Catherine d’Alexandrie

 

Loix Sainte-Catherine 2La paroisse de Loix fut fondée au début du XIVe siècle mais c'est dans un document du diocèse de Saintes de 1404 qu'apparait pour la première fois le nom de l'église, Sancta Catarina de Legibus. Legibus, en latin, veut dire les lois, ce qui pourrait être une confusion homonymique avec le terme l'oye, l'ile.

Loix Sainte-Catherine 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 4Après plusieurs destructions, il a fallu presque un siècle, de 1627 à 1726, pour que l'église soit reconstruite et aménagée. En 1827 l'écroulement de la charpente conduisit l'architecte Antoine Brossard à agrandir l'édifice. Elle fut consacrée en janvier 1831.

Loix Sainte-Catherine 7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 11Le nouveau bâtiment, de style néo-classique, s'appuie sur la façade occidentale et le clocher porche de l'ancienne église qui ont été conservés. L'entrée de l'église se fait par la façade méridionale, la porte originelle, sur la façade occidentale, fut murée.

Loix Sainte-Catherine 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 5L'épigraphe " République Française - Liberté, Egalité, Fraternité" fut gravée au début du XXe siècle, laissant une trace de la loi décidant de la séparation de l'Église et de l'État.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 18Dans le cimetière attenant à l'église se trouve le tombeau Fournier. Cette sépulture est un remarquable exemple de l'art funéraire du XIXe siècle. Il a été réalisé en 1876 par Gabriel Jean-Baptiste Fournier, maçon de la commune, lors de la mort de son fils unique à l'âge de 18 ans.

Loix Sainte-Catherine 20

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 17Il fit alors réunir dans une même sépulture son père, son frère et ses deux soeurs. Les quatre enfants furent rassemblés au centre et les parents se faisaient face sur un des côtés. Acquis par la commune, le monument furent restaurés en 2017.

 

Loix Sainte-Catherine 19

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les ex-voto marins

La Couarde-sur-Mer, église Notre-Dame 14« Selon le vœu fait », telle est la définition des mots « ex-voto », contraction de l’expression latine « ex voto suscepto ». L’ex-voto, dont l'origine remonte d'avant les Phéniciens, est le symbole de la foi et de la reconnaissance. Bien souvent il est lié à une fortune de mer (bateau perdu dans la tempête ou drossé sur les rochers). Il peut aussi être lié à une expédition militaire ou lointaine pour la marine de guerre, un voyage au long cours pour les bâtiments de commerce. Quand le marin se trouvait en danger face aux éléments déchaînés ou lors d’un théâtre d’opérations de guerre, il se vouait alors à la Vierge Marie, Notre Dame, en général celle de son village natal. C’est pourquoi, il lui offrait à son retour, en guise de remerciement selon le vœu fait, une réplique de bateau, un diorama, une peinture, voire une pièce du navire, du gréement ou tout simplement un cordage ou un bout.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 10L'église de Loix conserve l'une des plus anciennes maquettes ex-voto de l'ile de ré. Il s'agit d'une frégate à deux étages de sabords et trois mâts datant du XVIIIe siècle. Elle est armée de 44 canons répartis sur deux ponts.

Loix Sainte-Catherine 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 9Une autre maquette, celle d’un cotre de course, le "Tikocco", fut réalisée après le drame de la Fastnet. La Fastnet Race est une course de navigation à la voile en équipage et sans escale, se disputant les années impaires en Manche et en mer Celtique, de Cowes à Plymouth, en allant enrouler Fastnet Rock, îlot du sud-ouest de l'Irlande. Lors de l'édition 1979, la course essuya une tempête qui reste comme l’une des plus violentes enregistrées à ce jour dans la région. Le 11 août, 306 voiliers prirent le départ à Cowes. Le drame eut lieu le 14 août lorsqu'une tempête de force 10, et même par endroits de force 11, décima la flotte : 75 bateaux chavirèrent, cinq coulèrent et 18 marins perdirent la vie malgré les importants moyens de secours mis en œuvre par plusieurs pays (plus de 4000 hommes furent mobilisés). La maquette fut offerte en reconnaissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 12

 

Loix Sainte-Catherine 16

 

 

 

Loix Sainte-Catherine 15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.ex-voto-marins.net/pages/origine.html

3 juillet 2023

L’abbaye de Silvacane

 

Silvacane 1Autrefois appelée Sauvecanne, l’abbaye cistercienne de Silvacane tire son nom du latin silva cannorum, la forêt de roseaux. Les moines ont en effet asséché les marais sur la rive gauche de la Durance pour en construire les premiers bâtiments.

 

 

 

 

 

Silvacane 29

 

 

Elle fait partie des « trois sœurs provençales », avec Sénanque (Var) et Le Thoronet (Vaucluse). Contrairement à ses deux sœurs, issues de l’abbaye de Mazan, elle-même fille de Bonnevaux, fille de Cîteaux, Silvacane est issue de l’abbaye de Morimond en Haute-Marne, elle-même quatrième fille de Clairvaux. Toutes trois cisterciennes, elles n’ont pourtant pas la même filiation. Silvacane est la plus récente des trois et reste la seule sans activité conventuelle.

 

Silvcane plan d'ensemble 1a

1 Porterie

11 Salle capitulaire

2 Hôtellerie

12 Escalier

3 Bâtiments liés à l’hôtellerie, boulangerie

13 Parloir

4 Cellier

14 Scriptorium

5 Cimetière

15 Réfectoire

6 Source

16 Cloitre et lavabo

7 Jardin des moines et bassin

17 Fontaine

8 Abbatiale

18 Citerne

9 Armarium

19 Bassin moderne

10 Sacristie

 

 

Historique

Silvacane 2Ce sont donc des moines cisterciens de l’abbaye de Morimond qui furent envoyés en 1145 sur ces terres appartenant à l’abbaye Saint-Victor de Marseille.

 

 

 

 

 

Silvacane 20Sur place se trouvait une hostellerie du XIe siècle (la première trace écrite date de 1030) construite sur l’emplacement de l’église d’un ancien ermitage par des moines pontiers au niveau du gué de Gontard (un bac reliait alors les deux rives à l’aide de cordes tendues), ceux-là même qui avaient décidé, suite au passage de saint Bernard dans le Languedoc, de s’affilier à Cîteaux.

 

 

 

Silvacane 16Grâce aux donations de Bertrand des Baux (Bertran dels Baus) et de son épouse Thiburge d’Orange (Tibors de Sarenom), célèbre trobairitz (féminin de troubadour), l’abbatiale fut commencée en 1175. Othon, demi-frère de l’empereur Conrad III de Hohenstaufen en fut le premier abbé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Valsaintes 1L’abbaye reçut de nombreux dons des familles nobles locales et se retrouva sous la protection des comtes de Provence, ce qui lui permit de se développer et d’étendre son influence entre les XIIe et XIIIe siècles, suscitant la jalousie de l’abbaye de Montmajour. Une abbaye-fille, Valsainte, fut même fondée sous l’autorité du cinquième abbé, Norbert, en 1188. Pas n’importe où d’ailleurs, près d’Apt, sur un ancien site sacré dédié à Bélénos près de la source du Calavon.

 

 

 

 

 

Silvacane 27aÀ la fin du XIIIe siècle, vers 1289, les bénédictins de Montmajour envahirent l’abbaye et en chassèrent les moines. S’ensuivit un lent déclin. Survint alors la grande peste entre 1347 et 1342 qui fit des ravages au sein de la communauté. L’abbaye fut ensuite pillée en 1358 par une troupe de mercenaires menée par Rican Corvi, seigneur d’Aubignan. En 1364, le froid fit périr les oliviers et une grande partie des vignes, enlevant à l’abbaye des revenus conséquents. Entre 1413, l’abbé Jean Salsine quitta même les lieux pour aller se réfugier à Valmagne. Les moines ne revinrent qu’en 1420 et commencèrent à bâtir le nouveau réfectoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane 8En 1440, une crue de la Durance fait de nombreux dégâts. L’abbaye fut rattachée au chapitre de la cathédrale d’Aix-en-Provence en 1455 et l’abbatiale devint simple église paroissiale de la Roque-d’Anthéron en 1513.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 6Les guerres de Religion n’arrangèrent pas les choses : à la fin du XVIe siècle, Silvacane servit de carrière de pierre et en 1742 l’église est abandonnée. L’abbaye, très dégradée, fut déclarée bien national lors de la Révolution et vendue en lot comme exploitation agricole à des protestants. Le réfectoire devint grenier à foin, la nef pigeonnier et la salle capitulaire écurie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 18Silvacane fut rachetée à ses propriétaires le 30 janvier 1846 par le préfet et l’État français dépêcha deux architectes des Monuments historiques pour sa rénovation, Henri Révoil puis Jean Camille Formigé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 16Le site fut classé en 1945, les premières fouilles débutèrent en 1952 et le site fut ouvert au public. La commune de la Roque-d’Anthéron en devint propriétaire le 9 juin 2008 et l’abbaye accueille maintenant des concerts, comme par exemple lors du festival de piano de La Roque ou du festival international du quatuor à cordes du Luberon et des expositions d’art contemporain. Vu la qualité de celle que j’ai vue, les moines qui n’en demandaient pas tant doivent se retourner dans leurs tombes. Mais bon, comme on dit, des goûts et des couleurs…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’abbatiale

Silvacane Plan 0aConstruite entre 1175 et 1230, mesurant 39,20 mètres de longueur, elle présente un plan en croix latine et comprend une nef centrale, deux bas-côtés et un transept dont les bras sont pourvus de chapelles à chevet plat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane 3L’abbatiale est un exemple d’architecture cistercienne de transition, mélangeant le style roman et le gothique. C’est l’un des premiers monuments majeurs à utiliser la voûte en berceau brisé, caractéristique de l’architecture de transition roman-gothique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 3En raison de la forte déclivité du terrain du côté nord, le plan du collatéral sud est plus élevé que le reste de l’église.

Silvacane plan coupe 1 jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane 15La façade ouest est divisée en trois parties par deux puissants contreforts. Le tympan, surmonté de voussures, est orné de l’agneau pascal portant un étendard, blason des chanoines d’Aix-en-Provence. Il est surmonté par trois baies en plein cintre puis d’une petite rosace à huit lobes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane Bacini 7aAu-dessus, trois trous ronds posés en triangle où s’intégraient des bacinis, coupes en céramiques décorées de motifs islamiques recouvert d’une glaçure brillante.

 

Silvacane Bacini 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane Bacini 1aCes petites bassines étaient fabriquées au Moyen-Orient, au Maghreb et en Espagne. On en retrouve en Italie et dans le sud de la France. Les trous sont placés au sommet d’angles remarquables ayant servi à l’élévation de la façade. (108° pour l’angle de la toiture des collatéraux, 90° qui positionne au sol la longueur du transept, 72° celle de la nef, 60° la limite des trois baies, 36° tangent à la rosace, 18° qui encadre la baie centrale et le portail)

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane 18Le clocher, posé sur la croisée du transept, reste inachevé. Il possède des baies géminées en plein cintre séparées par une colonnette.

 

Silvacane 17

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 2La nef à trois travées est voûtée en berceaux brisés qui reposent sur des colonnes engagées, supportées par des culots. Sa hauteur atteint les 15 mètres.

 

 

 

 

 

Silvacane église 12Une particularité due à l’orientation de l’axe selon la dédicace (15 août, fête de la Dormition de marie) : ce jour précis, un rayon du soleil couchant vient taper sur un pilier du collatéral nord. C’est aussi à cause de la dédicace que l’axe de l’église n’est pas exactement orienté sur la ligne est/ouest.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 13Dans le collatéral sud se trouve le caveau, restauré en 1940, que l’on attribue à la famille des Baux. C’est là que serait enterré Bertrand des Baux et son épouse Tibors. Ce caveau particulier est appelé un pourrissoir : on déposait le corps sur des barres transversales de pierre ou de bois qui permettaient, une fois le corps décomposé, de faire tomber les os dans le fond permettant ainsi l’arrivée d’un nouveau corps sur les barres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 17Les chapiteaux carrés sont ornés de feuilles d’eau. La feuille d’eau est un motif ornemental inspiré des feuilles de lotus, utilisé dans le style de transition entre le roman et le gothique dans les abbayes cisterciennes. Cette sculpture est devenue le symbole de Cîteaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 5Le transept est couvert d’une croisée d’ogives de style gothique.

 

Silvacane église 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 7aLe chœur, achevé en 1192, est de nouveau paré d’une voûte en berceau brisé. L’autel est d’origine. Il reste des traces de peintures murales datées du XIVe siècle avec la représentation d’une Vierge et de figures de moines.

 

 

 

Silvacane église 8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 1Le chevet carré aussi large que la nef est plat et éclairé par trois fenêtres romanes en plein cintre et un oculus à huit lobes.

Silvacane église 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane église 4L’harmonie des proportions, la précision de la taille des pierres et le fini des chapiteaux, pourtant très sobrement ornés, témoignent de l’apogée de l’architecture cistercienne de l’époque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cloitre

 

Silvacane cloitre 25Attenant au mur nord de l’abbatiale, construit entre 1250 et 1300, il est formé de quatre galeries voûtées en berceau sur leur longueur, mais ses angles sont voûtés en ogives.

 

Silvacane cloitre 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 2Compte tenu de la déclivité du terrain, son sol est à 1,60 mètres en-dessous de celui de l’église.

Silvacane cloitre 9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 16Les murs, très épais, sont percés de portes et de baies en plein cintre autrefois découpées en deux baies géminées décoré d’un oculus dans la partie supérieure au centre du tympan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 18Une de ces arcades a été reconstituée dans la galerie nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 23Plusieurs piliers carrés sont sculptés en bas-relief de feuilles d’orchis et les colonnes sont décorées de feuilles d’eau.

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 17Dans un angle du jardin, face au réfectoire, une partie de l’emmarchement de la fontaine circulaire fut reconstituée avec des fragments d'origine retrouvés lors de travaux dans les années 60 et remise en place. Les pierres sont décorées d’anneaux et de colonnettes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 26Ce lavabo était alimenté par une source située à l’est qui fut canalisée par les moines jusqu’à l’abbaye. Très abondante il y a encore peu de temps, elle s’est progressivement tarie et ne coule plus depuis 2005.

 

Silvacane cloitre 19

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'armarium claustri

Silvacane armarium 4aCe mot latin, issu de arma, outils, ustensiles ou instruments, et de claustrum, le lieu clos, le cloitre, désignait une niche dans un mur servant à ranger des objets. Notre armoire en est la descendante. Dans un monastère, l’armarium contenait des manuscrits et des livres de liturgie et d’étude, utilisés pour la lecture durant les repas et souvent reproduits par les moines copistes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane armarium 3aDans les abbayes d’importance, les premiers armariums, situés dans le cloitre entre l’abbatiale et la salle capitulaire, devinrent des pièces à part entière, prémices des scriptoria, futures bibliothèques.

 

 

 

 

 

Silvacane armarium 5aL’inventaire de 1269 atteste à Silvacane la présence de 102 ouvrages qui traitaient de médecine, de géométrie, de musique et d’astronomie. On y trouvait aussi les ouvrages d’auteurs classiques tels que Platon, Horace et Aristote.

 

 

 

 

 

Silvacane chauffoir 7Silvacane est riche en armariums. Quatre dans le scriptorium, face à la cheminée.

 

 

 

 

 

Silvacane cloitre 29Dans les galeries du cloitre nous en avons deux autres, formés de deux baies en plein cintre séparées par un pilier droit. On voit encore la trace des rainures portant les étagères. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane armarium 2Puis nous avons ce que nous pourrions qualifier de bibliothèque, une petite pièce voûtée d'environ 8m² dont l’entrée est formée de deux baies séparées par une fine colonnette à chapiteau. Juste au-dessus, une cavité circulaire devait recueillir, comme sur la façade ouest de l’église, une céramique ornementale, un bacini.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La salle capitulaire

Silvacane capitulaire 2Construite entre 1210 et 1230, ses dimensions sont basées sur deux rectangles d’or mis côte à côte. On appelle rectangle d'or un rectangle tel que le rapport des mesures de sa longueur et de sa largeur soit le nombre d'or φ (environ égal à 1,618), c'est à dire tel que son format vérifie L sur l = φ. Voir sur cette vidéo une animation simple de la réalisation d’un tel rectangle.

Silvacane capitulaire 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane capitulaire 3Il faut descendre quatre marches pour y accéder de la galerie est du cloitre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane capitulaire 4Elle possède six voûtes sur croisées d’ogives qui reposent au niveau des murs sur des culots à chapiteaux et au centre de la pièce sur deux imposantes colonnes. La première, ornée de cannelures torses, fut refaite à l’identique en 1960. L’autre est formée de quatre colonnettes jointes. Leurs chapiteaux sont décorés de feuilles d’eau.

 

 

 

Silvacane capitulaire 8L’entrée est entourée de deux baies géminées en plein cintre séparées en deux par une colonnette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le scriptorium

Silvacane chauffoir 13Construit entre 1210 et 1230, comme la salle capitulaire attenante, restauré en 1960, ses dimensions sont basées sur un rectangle d’or simple.

 

 

 

 

 

 

Silvacane chauffoir 10Cette salle, appelée aussi chauffoir ou encore salle des moines, est la seule de l’abbaye à posséder une cheminée, avec bien sûr la cuisine et souvent l’infirmerie. Les moines copistes avaient droit à un traitement de faveur. 

Silvacane chauffoir 8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane chauffoir 12Comme la salle du chapitre, le scriptorium est couvert de six voûtes sur croisées d’ogives retombant sur deux colonnes plus massives, à chapiteaux ornés de feuilles d’eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane chauffoir 2La cheminée est adossée au mur est.

 

Silvacane chauffoir 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane chauffoir 11Proche de la cheminée, une fenêtre à meneau, donnant au nord, fut construite au XVe siècle par les chanoines du chapitre d’Aix-en-Provence. Des bancs, appelés coussièges, furent aménagés dans l’embrasure de la fenêtre, ce qui permettait de profiter de la lumière pour effectuer de petits travaux ou lire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le dortoir

Silvacane dortoir 2Situé au niveau supérieur de l’aile est, on y accède par deux escaliers. Le premier, qui arrive en son centre, est ouvert dans la galerie ouest du cloitre entre la salle capitulaire et le parloir.

Silvacane dortoir 7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane dortoir 9Le deuxième le relie directement avec le bras nord du transept, ce qui permettait aux moines d’accéder à l’église rapidement lors des offices de nuit.

 

 

 

 

 

 

Silvacane dortoir 6Cette salle immense, voûtée en berceau brisé sur quatre arcs doubleaux de section rectangulaire, mesure 33 mètres de long sur 7 mètres de large. Elle fut restaurée en 1995.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane dortoir 10Sur le mur est, en face de l’escalier, une prière fut peinte avec des pigments naturels par les chanoines du chapitre d’Aix-en-Provence au XVIIe siècle.

Silvacane dortoir 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane dortoir 5Les paillasses des moines étaient disposées chacune sous une baie.

Silvacane dortoir 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane dortoir 4Une porte à l’ouest menait à la terrasse située au-dessus des galeries du cloitre, une autre au nord donnait accès aux latrines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le réfectoire

Silvacane refectoire 1La pièce, rectangulaire, fut terminée à la fin du XIIIe siècle et reconstruite en 1420 par l’abbé Boniface. Elle mesure 25 mètres de long et 7,90 mètres de large. Le style en est gothique : la salle, divisée en quatre travées par des arcs doubleaux, est couverte de hautes voûtes sur croisées d’ogives. Les chapiteaux sont décorés de feuillages très travaillés.

Silvacane refectoire 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane refectoire 4La pièce est éclairée par une rosace ouverte sur le mur occidental.

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane refectoire 2Les trois fenêtres hautes à lancettes trilobées, partagées par un fin linteau, apportent aussi la lumière du nord.

 

 

 

 

 

Silvacane refectoire 5Dans le mur sud, très épais, est taillé un escalier menant à une petite chaire. C’est là que le moine préposé à la lecture s’installait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le parloir

Silvacane Parloir 1Cette pièce toute en longueur reliait le cloitre aux jardins en terrasses où se trouvaient le potager et le verger. Elle était utilisée comme parloir, c’est-à-dire que les moines, soumis ailleurs à la règle du silence (sauf dans la salle capitulaire), avaient l’autorisation d’y parler entre eux. 

 

Silvacane Parloir 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les points d’eau

Silvacane Plan eau 1a

Silvacane 9Silvacane fut construite au bord de la Durance qui n’est qu’à quelques centaines de mètres. Mais les moines avaient besoin d’eau, pour l’irrigation, la cuisine, mais aussi pour la purification et bien d’autres choses.

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane 11La source principale, située à l’angle sud/est de l’abbaye, passait sous les latrines et alimentait une canalisation qui traversait les jardins à l’est, en alimentait le bassin, puis passait sous le cloitre pour remplir le lavabo, le traversait jusqu’à la fontaine située à l’ouest et continuait jusqu’à la citerne au nord. Une autre source, au sud, plus petite, passait près de l’hôtellerie.

Silvacane jardin 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silvacane 27aUn des canaux fut prolongé au XVe siècle pour alimenter le grand bassin qui servait de vivier et qui, aujourd’hui, abrite des carpes Koï et de beaux nénuphars.

Les cours d’eau souterrains principaux, d’après les recherches radiesthésiques de Jean Guyou, qu’il développe dans son essai sur Silvacane, sont au nombre de deux, situés à une vingtaine de mètres de profondeur.

Silvacane 25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La porterie et l’hôtellerie

Silvacane Hôtellerie 1Au XIIe siècle l’entrée s’effectuait par la porterie, qui n’existe plus que sous forme de vestiges à l’ouest de l’abbaye. L’arrivée se trouvait donc en face de l’abbatiale, près de l’hôtellerie bâtie sur plusieurs périodes et dont les différents bâtiments ne suivent aucun plan.

 

Silvacane Hotellerie 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Silvacane

https://fr.geneawiki.com/index.php?title=Abbaye_de_Silvacane&mobileaction=toggle_view_desktop

http://jeanmarieborghino.fr/temoins-passe-labbaye-de-silvacane/

https://fr.geneawiki.com/index.php/Abbaye_de_Silvacane

Jean Guyou, Silvacane, proportions sacrées et nombre d’or.

19 juin 2023

L’abbaye de Ganagobie

Pour une meilleure compréhension symbolique de l'ensemble, n'hésitez pas à cliquer sur les liens de couleur rouge ou beige dans le texte, ils vous emmèneront sur une page dans un nouvel onglet.

 

Le plateau

 

Ganagobie plateau plan 1aL’abbaye de Ganagobie fut construite au sommet d’un plateau rocheux ovale formé il y a 25 millions d’années dans le bassin de Forcalquier qui était à cette époque reculée recouvert par la mer.

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 51Il domine la vallée de la Durance du haut de ses 350 mètres avec ses falaises abruptes de calcaire du Miocène posées sur une base de marnes de l’Oligocène qui forme un talus boisé. Sur le plateau qui servit de carrière pour la construction de l’abbaye et du village, certains affleurements plus riches en grains de quartz permirent la fabrication de meules pour les moulins à huile et à blé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Étymologie

Ganagobie 53Le nom de Ganagobie provient de la racine ligure gan/kan/car, le rocher, associé à la racine celte gob/gov, la courbe, le cercle (mais aussi le forgeron). Certains pensent que le nom vient du gaulois tanno, le chêne, d’autres de gan et de kopp, la source, ce qui ferait de Ganagobie le plateau de la source, d’autres encore font dériver le nom de l’occitan cana, roseau, et gòbia, tordu. Une légende locale parle même d’une chienne boiteuse, cana gobi, qui aurait trouvé refuge en ce lieu. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie cloitre 1Le monastère apparait pour la première fois dans un texte du Xe siècle en tant que cella Ganagobiacensis puis podium Ganaguobiense qui se transforme en Canagobiensis puis en Ganagobiæ.

 

 

 

 

 

Historique

 

Ganagobie pont romainLe site de Ganagobie, avec ses abris sous-roche, fut habité dès l’Âge du Bronze, vers 2000 ans avant notre ère. Sa configuration en fit un lieu stratégique où un peuple gaulois, les Sogionti, construisit un oppidum, devenu plus tard le village de Villevieille. Il semblerait ensuite qu’une villa gallo-romaine s’y soit installée, près de la via Domitia, route très fréquentée qui reliait l’Italie à l’Espagne, qui suivait la vallée de la Durance, dont il reste un pont romain qui enjambe le ravin du Buès.

 

 

 

 

 

Ganagobie 52Apparut ensuite un premier foyer chrétien sur le plateau avec quelques ermites anachorètes installés dans les grottes, devenant cénobites en fondant le premier monastère avec une église bordée d’un cimetière dont il ne reste rien (quelques tombes furent retrouvées datant des VIe et VIIIe siècles, dont celle d’un abbé avec son bâton pastoral).

Ganagobie 82a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 24Vers 965, l’évêque de Sisteron Jean III qui probablement l’avait fait reconstruire (l’église fut dédiée à Notre-Dame), en fit don à l’abbaye de Cluny qui avait à sa tête l’abbé saint Mayeul, originaire de Valensole (proche de Ganagobie). Il fit de Ganagobie un lieu d’importance. Le monastère s'enrichit rapidement de donations diverses, notamment aux XIIe et XIIIe siècles, de la part des comtes de Forcalquier. L’église fut agrandie à cette époque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 11Vers 1471, la peste noire et la guerre de Cent Ans dépeuplèrent l’endroit. Les guerres de Religions finirent de le saccager : en 1562, les Huguenots, réfugiés au monastère, en furent délogés par le gouverneur de Provence qui fit abattre la voûte de l’église et le logis prioral afin d’éviter qu’ils n’y reviennent. Après un sursaut au XVIIe siècle, le monastère périclite jusqu’à la Révolution et il est vendu comme bien national. En 1794, le directoire du district de Forcalquier fit démolir à la masse les transepts et le chœur de l'église ainsi que la partie orientale du monastère.

 

 

Ganagobie 89En 1891, ce qui reste du monastère est cédé par son propriétaire, le comte de Malijai, à l’abbaye bénédictine de Sainte-Marie-madeleine de Marseille. Les moines restaurèrent le cloitre et retrouvèrent d’antiques mosaïques en 1898 en déblayant l’église avant de s’exiler en Italie en 1901. De gros travaux commencèrent en 1953 : les Monuments Historiques reconstruisirent l’église.

 

 

 

 

 

Ganagobie 87Le chevet et les absides furent relevés entre 1960 et 1975 avec les pierres restées sur place, et les mosaïques, restaurées en atelier, furent replacées dans le chœur en 1986. La communauté s’installa à l’abbaye d’Hautecombe en Savoie d’où quelques moines partirent retrouver Ganagobie en 1987. L’ensemble de la communauté reprit possession des lieux en 1992 et le prieuré devint abbaye.

 

 

 

 

L’église

 

Ganagobie plan 1bConstruite au XIIe siècle sur l’emplacement d’anciennes constructions (deux églises préromanes retrouvées lors des fouilles en 1960), consacrée à Notre-Dame de l’Assomption, elle comporte une nef à trois travées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 22Primitivement charpentée, elle est voûtée en berceau brisé sur doubleaux reposant sur des pilastres plaqués contre les piliers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 16La tribune est accessible par un escalier du XVIIe siècle. Elle est décorée de modillons.

 

Ganagobie 31

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 12La nef est prolongée par un double transept. Le bras nord du premier transept est voûté en berceau brisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 63Le transept donne sur un chœur à trois absides.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 68Côté sud, une statue de la Vierge en majesté est datée du XIIIe ou XIVe siècle. Assise sur une cathèdre, l’enfant sur son genou gauche, elle tient de sa main droite un sceptre terminé par une fleur de Lys. Ses mains semblent très longues. Pas de trace de la polychromie d’origine, mais son attitude qui est plus bonhomme qu’hiératique laisse présager qu’elle ne fait pas partie des Vierges noires. Elle n’est pas répertoriée dans la liste de celles qui sont arrivées jusqu’à nous et pourtant… Elle m’a laissée songeuse. Cet endroit aurait pu être une de ses demeures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 67Chaque soir, à la fin de l’office de Complies, les moines quittent le chœur pour former un cercle autour de la Vierge où ils chantent le Salve Regina.

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Ganagobie 91A l’extérieur, adossée à la façade nord, la tour date probablement du XIe siècle.

 

 

 

 

 

Ganagobie 42C’est aussi côté nord ( ancien cimetière) que se trouvent conservées deux tombes dont l’une conserve son couvercle, ce qui est assez rare pour être noté.

Ganagobie 43

 

 

 

 

 

Ganagobie 48Un peu plus loin toujours au nord d’anciennes tombes creusées à même le rocher. Il semblerait que le monastère ait été très prisé des familles nobles de Provence pour y installer leur sépulture, ce qui fait penser à l‘ile de Maguelone.

 

 

 

 

Ganagobie 7aUn peu plus bas, le chemin mène à un ancien lavoir alimenté par une source.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le sarcophage de Lurs

 

Ganagobie 27Il fut découvert semble-t-il au XVIIIe siècle puis transporté dans une ferme près de Lurs où il servit d’auge au milieu d’un champ de blé à la ferme des Raffins jusqu’en 1930. Il est alors acquis par un antiquaire d’Avignon qui le cède au docteur Gutmann pour orner les jardins de sa propriété de la Beaume à Domazan dans le Gard. En 1982, il revient à Ganagobie suite au legs de son propriétaire. Estimé dans un premier temps au VIIe ou au VIIIe siècle, il fut ensuite daté du XIIe. A la lumière des fouilles récentes, on a tendance à penser aujourd’hui qu’il pourrait appartenir aux premiers temps du monastère soit au IXe siècle.

 

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Ganagobie 28bTrois des côtés de ce sarcophage sont ornés d’un décor de style archaïsant. De gauche à droite nous trouvons une spirale (mouvement cyclique infini ou retour sur soi-même, symbole d’évolution ou d’involution, toujours signe de fécondité physique et spirituelle -crosse de l’évêque-), un homme nu dans la position de l’homme de Vitruve, les deux mains écartées démesurées (à cette époque les proportions étaient liées à la symbolique, si les mains sont plus grandes c’est qu’elles ont une importance particulière), la bouche, les yeux et les oreilles bien ouverts. Les guides parlent d’un orant. Mouais. Drôle de position pour prier, mais pourquoi pas.

 

 

 

Ganagobie 29aSur la gauche, une spirale qui passe à une petite fleur à 7 pétales puis au-dessus une grande fleur bien ouverte à 8 pétales. Nous sommes dans la symbolique de la transformation, ce qui me parait approprié pour la demeure d’un trépassé.

 

 

 

 

 

 

 

 



Le portail

 

Ganagobie 34La façade occidentale présente, sous un oculus d’assez grande dimension, un portail monumental surmonté d’un arc brisé. Il est daté du XIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 35Il est composé d’une archivolte où des voussures pleines, associées à des voussures festonnées, sont portées par des colonnettes. Il semblerait que ces festons aient été rajoutés ultérieurement, peut-être au XVIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 37Les colonnettes sont réhaussées de chapiteaux de style corinthien que les historiens parent de feuilles d’acanthe.

Comme d’habitude, il semblerait que l’acanthe grecque ait remplacé dans le cœur des spécialistes la chélidoine celte. Il suffit de regarder le petit bourgeon sur le premier chapiteau devenir plus gros sur le deuxième pour se transformer en fleur épanouie sur le troisième pour comprendre que le message de l’art roman est bien différent du grec.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 38Sur le pied-droit côté sud, la dernière colonne porte un chapiteau montrant deux figures grimaçantes ressemblant à des masques sortant des feuilles, entourées de deux fleurs épanouies. Leur coiffure pourrait paraitre solaire. Ou bien ces figures sont-elles coiffées de pétales ? Elles portent les oreilles bien haut et montrent des dents démesurées. Attention, dent j’ai ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 38a« Le masque est à la fois ce que l’on montre de soi (l’image de l’énergie intérieure) et ce que l’on veut que les autres regardent. La plupart des pensées spirituelles ou initiatiques considèrent comme essentielle la vérité se cachant sous le masque. Que l’on déguise ses défauts ou que l’on s’attribue des qualités inexistantes, le masque est impitoyablement détruit par le miroir que tendent les Dieux aux hommes, c’est là une des premières épreuves initiatiques et la raison de leur présence permanente dans l’art roman. » Robert-Jacques Thibaud

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 40

 

 

Le linteau monolithe présente les 12 apôtres sur un bas-relief. Pierre est le seul facilement identifiable avec ses clés. Dans les Évangiles, les apôtres sont classés selon un ordre de préséance qui traduit leur importance au sein de l’Église primitive, Pierre étant toujours cité en tête. Ici, il est représenté en deuxième position. Qui est celui qui se tient à sa droite ? Serait-ce Jean, celui qui représente l’enseignement ésotérique de la doctrine chrétienne, « celui qui forme, avec Jean le Baptiste, l’axe polaire nord /sud, lune et soleil, la Saint-Jean d’été et la Saint-Jean d’Hiver ? Jean, la lumière qui nait dans la nuit, au point d’espérance luisant dans les ténèbres ».

Ganagobie 41Le tympan entouré d’un cordon de bâtons brisés pouvant symboliser l’arc céleste peut être daté du XIIe siècle. Il est possible qu’il soit un réemploi et date de l’église du XIe siècle, le caractère archaïque des sculptures tendant à le démontrer. Il est fait d’un assemblage de pièces et il semblerait que certaines, comme la mandorle, aient été retaillées.

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie 36Il présente la figure classique du Christ en majesté dans sa mandorle entouré des Quatre Vivants, le Tétramorphe entourant Dieu dans la vision d’Ézéchiel, provenant de l’art sumérien et devenu symbole des Évangélistes. Le lion, Marc, en bas à droite, symbolise l’élément feu et la Résurrection. Le taureau, Luc, en bas à gauche, symbolise l’élément eau et la Passion. L’aigle, Jean, en haut à droite, symbolise l’élément air et l’Ascension. L’homme, Matthieu, en haut à gauche, symbolise l’élément terre et l’Incarnation. Le Tétramorphe correspond à toutes les énergies se manifestant par le nombre 4 qui demeure celui de l’incarnation de l’esprit dans la matière. Les animaux solaires sont bien représentés au sud, côté droit.

 

Les mosaïques

 

Ganagobie 65L’église de Ganagobie est connue pour ses mosaïques, couvrant, dans l’abside, les absidioles et le transept, une superficie de 72m². Fait rarissime, nous connaissons le nom de l’artiste qui la réalisa. La mosaïque autour de l’autel principal porte cette inscription latine : Me prior et fieri Bertranne jubes et haberi et Petrus urgebat Trutber meq(ue) regebat, Prieur Bertrand, tu as ordonné que l’on me fasse et Pierre Trutbert pressait et dirigeait mon exécution.

 

 

 

 

Ganagobie mosaÏque 1L’historien Guy Barruol réussit à dater les mosaïques en retrouvant le prieur Bertrand, nommé sous l’abbatiat du clunisien Pierre le Vénérable entre 1122 et 1156.  Pierre Trutbert étant décédé en 1129, il data leur exécution aux environs de 1124/1125. Elles sont faites à partir de morceaux de calcaire noir, de marbre blanc et de grès rouge récupérés dans les ruines des antiques villas romaines situées dans la plaine de la Durance. Les trois couleurs du Grand-Œuvre alchimique, nous sommes dans la transformation.

 

 

Ganagobie mosaique 11aIl manque la partie centrale devant l’autel principal, d’environ 10m², sans doute détruite lors de l’effondrement de la coupole au XVIe siècle ou bien lors de la démolition de l’église en 1794. Redécouvertes en 1898 par les moines de Sainte-Marie-madeleine de Marseille, recouverts afin de les protéger des intempéries puis enfin restaurées en atelier en 1976, elles furent remises en place en 1986 dans l’église rénovée par les Monuments Historiques. 

 

 

 

 

Ganagobie mosaïque 9aLes mosaïques représentent des animaux fantastiques comme des griffons ou des chimères (la chimère, créature à tête de lionne -c’est une fille- corps de chèvre et queue de dragon qui représente l’abus du pouvoir et de la force sur la matière et les hommes) et même une sirène (la sirène était du temps des grecs une femme-oiseau) ou une harpie,

 

 

 

 

Ganagobie mosaïque 3d’autres inhabituels comme des éléphants de guerre avec leurs tours de bois sur le dos, des chevaliers combattant des dragons dont un saint Georges reconnaissable, un centaure tirant à l’arc.

 

 

 

 

 

 

Ganagobie mosaïque 4bbet des motifs d’entrelacs de tradition carolingienne comme à Cruas ou lombarde

 

Ganagobie mosaïque 4c

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie mosaïque 6mais présente aussi des motifs typiquement byzantins, et donc d’inspiration orientale. L’ensemble peut évoquer les motifs persans des textiles sassanides ou des tapis d’Orient très prisés des cours européennes du XIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie mos1aCes mosaïques pourraient se lire comme une bande-dessinée, partant de la gauche avec la représentation du mal ou mieux encore de l’animalité qui est en nous (les chimères) qu’un chevalier essaie de combattre. C’est la transformation de l’homme, essayant de maitriser ses pulsions animales pour devenir un homme nouveau.

 

 

Ganagobie mosaïque 2L’affrontement continue dans la partie centrale où le chevalier reçoit de l’aide (concentration d’énergies au centre du chœur)  puis,

 

 

 

 

 

 

Ganagobie mosaïque 5apassant par la croix de saint André, patron de nombreux ordres chevaleresques,

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie Mosaique 10il se termine par le terrassement du dragon.

Une étude datant de 1995 faite par le frère Régis Blanchard, moine de Ganagobie, mentionne la présence des quatre éléments autour de l’autel central : la terre avec l’éléphant, l’air avec le griffon ailé, l’eau avec les poissons (ils ne sont pas la représentation du signe du Zodiaque puisqu’ils vont dans la même direction), et enfin le feu avec le lion.

Nous sommes peut-être en présence de l’interprétation symbolique d’une cérémonie d’initiation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cloitre

 

Ganagobie cloitre 8aEn forme de quadrilatère irrégulier, le cloitre a dû être construit entre 1175 et 1220.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie cloitre 14aDétruit en partie durant la Révolution, l’angle sud fut relevé entre 1895 et 1905 avec les pierres trouvées sur place.

Il est décoré de façon très austère, presque cistercienne. Les chapiteaux sont principalement sculptés d’un décor végétal avec parfois quelques têtes d’hommes dont des rinceaux sortent de la bouche.

 

 

 

 

 

Ganagobie cloitre 12aDes têtes d’animaux en modillons, un lion riant montrant de belles dents, un taureau tirant la langue. La langue possède une symbolique multiple. Tout d’abord, elle se tient dans la bouche qui représente la grotte originelle, la caverne matricielle chaude et humide de la Déesse Mère.

Ganagobie cloitre 11a

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie cloitre 13aLa langue sera dragon ou serpent, les gardiens du trésor, c'est-à-dire du verbe créateur.  La langue, organe de la parole donc de la connaissance, mais aussi du goût donc du discernement, créé ou anéantit, fait passer le mensonge ou la vérité, la calomnie ou la bénédiction, induit le conflit et la dispute ou la richesse.  Elle peut séparer ce qui est bien de ce qui est mal.

 

 

 

 

 

Ganagobie cloitre 17Une des colonnes d’angle est une statue d’un personnage debout habillé d’une robe et d’un manteau plissés dont les mains semblent porter le visage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganagobie chapitre 1aLe cloitre donne sur la salle capitulaire

Ganagobie cloitre 9a

 

 

 

 

 

Ganagobie réfectoire 2aet sur le réfectoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bibliothèque

 

Ganagobie bibliothèque 1aL’abbaye de Ganagobie possède une bibliothèque de plus de 100 000 livres dont les plus anciens, des incunables et des manuscrits datés du XIIe au XVIIIe siècle, sont près de 8 000. Creusée dans la roche du plateau sur plusieurs niveaux, elle a été aménagée et conçue afin d'assurer aux livres un niveau de température et d'humidité constant leur permettant une conservation dans les meilleures conditions. Les livres, qui traitent bien sûr en grande partie de religion, abordent des thèmes divers, notamment par des auteurs provençaux. L’informatisation des ouvrages de la bibliothèque est en cours depuis plusieurs années.

Ganagobie bibliothèque 2a

 

 

 

 

 

 

 

Les vitraux

 

Ganagobie 69Certains diront que c’est une hérésie. Certes on est loin des vitraux alchimiques de Chartres transformant la lumière mais je trouve ça plutôt pas mal. C’est moins puissant qu’à Conques, peut-être un peu plus poétique. C’est le père Kim En Joong, bénédictin coréen, qui a été mandaté en 2006 par la communauté pour réaliser ces vitraux.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pierres à cupules

 

Ganagobie 9Petite anecdote. En arrivant sur le plateau et en laissant aller mes pieds, je suis tombée sur plusieurs endroits où des labyrinthes de cailloux ont été aménagés au sol ou autour des arbres. J’en ai parcouru un. Oh ce n’est pas Chartres, mais j’ai quand même ressenti quelque chose de doux et puissant en même temps. Je ne sais pas qui en est l’auteur, je n’ai trouvé aucune information sur ce sujet. C’est assez récent et bien trouvé.

 

 

 

 

Ganagobie 74Fort de cette expérience, suivant toujours mes pieds, je me suis cette fois retrouvée devant des pierres creusées de grosses cupules, presque des bassins. Fière de moi et trop contente jusqu’au moment où j’ai appris que le site de Ganagobie a servi de carrière pour la fabrication de meules. Pfff…

Ganagobie 75

 

 

 

 

 

 

 

 

http://millenaire1.free.fr/408_13_4_ganagobie.html
http://www.archives04.fr/depot_ad04v3/articles/994/ganagobie_doc.pdf

http://dignois.fr/Ganagobie/

https://www.crapahut-nature-aventures.fr/article-5-249#

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Notre-Dame_de_Ganagobie

http://www.passionprovence.org/archives/2021/05/18/38967928.html

https://www.geocaching.com/geocache/GC61YPP_les-calcaires-de-ganagobie

http://moimessouliers.free.fr/tous/topos/le_prieure_de_ganagobie/texte.htm

https://www.abbaye-ganagobie.com/index.htm

Dépliant sur Ganagobie acheté sur place

* Citations de Robert-Jacques Thibaud

11 juin 2023

Le gnomon du frère Arsène

Annecy 1À Annecy, sur le quai Napoléon III, en bordure du Lac, se trouve un gnomon qui sert à mesurer le temps. Nommé l’« unique », ce cadran solaire multiple appelé gnomon polyorénome fut mis au point en 1874, par le frère Arsène (Jean-Marie Dumurgier, 1808-1879), moine capucin originaire d'Annecy et fut inauguré 22 juillet 1876.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

gnomonMais qu’est-ce qu’un gnomon ? Le nom vient du latin gnomon, dérivé du grec γνώμων, gnṓmōn, qui connait, qui indique, qui discerne, qui interprète. Un gnomon est un instrument constitué d'une tige verticale, appelée style, fixée sur un socle, projetant l'ombre du soleil ou de la lune sur un écran horizontal et permettant ainsi de mesurer leur hauteur au-dessus de l'horizon : l'ombre projetée du style change de direction et de longueur au cours d'une journée et constitue ainsi un repère temporel des déplacements des astres sur la voûte céleste.

 

Carré solsticialPeut-être existe-t-il un lien entre la mesure du temps et le sacré ? Il suffit par exemple d’étudier les mesures et l’orientation d’une église romane (ça marche aussi avec les mégalithes, les fanums, les temples grecs, les pyramides, etc.) et de faire le lien avec le carré solsticial pour en être convaincu.

 

 

 

 

 

 

Annecy 2« Le frère Arsène a réalisé une étoile à 7 branches faisant corps avec un pied vertical de forme parallélépipédique. L'orientation et l'inclinaison de l'étoile ne doivent rien au hasard mais à la latitude locale, en avance de 25 minutes sur l'heure légale de Greenwich.

L'ombre projetée par les extrémités des branches de l'étoile donne l'heure sur les côtés des branches voisines. Au centre de la face supérieure de l'étoile un autre cadran solaire, dit cadran équinoxial, qui donne l'heure en été. Deux autres cadrans disposés symétriquement sur la face inférieure de l'étoile donnent l'heure en hiver.

 

 

 

 

 

 

 

 

Annecy 3Le cadran gravé sur le côté "oriental" du pied de l'étoile fonctionne de 4 à 11 heures et celui du côté "occidental" de 13 à 20 heures. Le cadran de la face sud, vertical et perpendiculaire au méridien est utilisable de 6 à 18 heures alors que celui de la face "septentrionale" s'étend de part et d'autre de la ligne est-ouest : il est gradué de 4 à 8 heures à l'ouest et de 16 à 20 heures à l'est.

La courbe fermée en forme de huit qui se trouve sur la face sud du piédestal est une "méridienne de temps moyen", qui permet, pour une date donnée, de déterminer le nombre de minutes qu'il convient d'ajouter à l'heure vraie donnée par le gnomon du père Arsène pour obtenir l'heure moyenne d’Annecy ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si vous voulez plus de détails, il vous faudra consulter l'étude descriptive qu'en a fait le capitaine de frégate Henri Bencker, à l'époque lieutenant de vaisseau au service hydrographique de la Marine.

« Dans un appareil aussi multiple que celui du frère Arsène on ne rencontre pas moins de trois cadrans solaires.

Le premier se trouve au centre de la face supérieure de l’étoile ; il sert en été, tant que le soleil demeure dans la partie septentrionale du ciel par rapport à l'équateur, qui est aussi le plan de l'étoile. Il est dénommé "cadran équinoxial". Les deux autres sont disposés symétriquement l'un de l'autre sur la face inférieure de l'étoile à l'enracinement des branches élevées. Ils sont destinés à servir en hiver alors que le soleil demeure en-dessous de l'équateur (ou du plan de l'étoile) dit "équinoxial inférieur ». 

https://www.elsolieltemps.com/pdf/gnomonica/172.pdf

http://www.cadrans-solaires.fr/cadran-annecy.html

https://cadranssolairesfb.files.wordpress.com/2015/06/passion_cadrans_solaires_112015.pdf

11 juin 2023

Riez

 

Riez, historique

Riez 0Le site fut occupé dès l’âge du Bronze. Les premiers occupants connus de l’âge du Fer, les Reii (tribu celto-ligure de la Gaule Narbonnaise dont le nom pourrait signifier « les Libres », à l’origine du toponyme Riez), construisirent un oppidum au sommet d’une colline (Saint-Maxime) dominant les vallées des rivières de Colostre et de son affluent l’Auvestre, au croisement stratégique des routes reliant Fréjus, Aix, Digne et Castellane.

 

 

 

Riez 11Durant le Haut-Empire, la cité, élevée au rang de colonie de droit latin (colonia juris latini) par l’empereur Auguste, va se développer et prendre le nom de Colonia Julia Augusta Apollinarium Reiorum puis de Alebaece Reiorum Apollinarium au Ier siècle. L’agglomération s’étendait alors sur une vingtaine d’hectares. La cité s’est appelée ensuite Reii Apollinares au IVe, puis Reii au Ve siècle alors que la ville devient le siège d’un évêché, pour évoluer naturellement en Riez. Vu son toponyme, il ne fait aucun doute que la cité romaine était dédiée à Apollon.

 

 

 

Riez 9Vers 477, la région fut envahie par les Wisigoths et Riez passa sous leur autorité. Puis la ville basse fut saccagée par les Lombards et les Saxons au VIe siècle, et les Sarrasins au début du IXe. Les habitants déménagèrent de la plaine où s’était installé le complexe épiscopal près de l’emplacement de la ville romaine à la colline de Saint-Maxime au sommet de laquelle se construisit un castrum. Durant la période du Moyen-âge, la ville se dota de remparts et la ville basse se développa à nouveau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez 26

La ville perdit l’évêché durant la période révolutionnaire et va péricliter pour devenir cette petite bourgade pleine de charme riche de son passé prestigieux.

Riez 33

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les colonnes romaines

Riez 17Alebaece Reiorum Apollinarium était l’une des principales cités de la Narbonnaise du temps de l'Empire Romain. La ville comprenait des thermes luxueux, des temples, de nombreuses habitations, une grande nécropole et un forum, grande esplanade carrée de 35 mètres de côté bordée de galeries.

 

 

 

 

 

Riez 16Il ne reste de visible que 4 colonnes d’un temple, les autres se trouvant en réemploi comme dans le baptistère ou dans l’église.

 

 

 

 

 

 

Riez 12Les colonnes monolithes en granit gris de l’Esterel, hautes de 7 mètres, sont surmontées d’une architrave richement décorée en calcaire tendre. Les bases et les chapiteaux corinthiens sont en marbre blanc. Elles constituaient la façade orientale d’un temple tétrastyle construit au Ier siècle et vraisemblablement dédié à Apollon de qui la ville tenait son nom. Cet édifice mesurait 22 mètres de long sur 11 mètres de large.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez 13Du haut de l’imposant socle en grand appareil, le temple dominait le niveau antique de circulation, la grande voie vers Aix. Deux massifs prolongeaient le podium en avant des colonnes extrêmes qui enserraient un escalier. L’édifice fut détruit à la fin de l’Antiquité et les matériaux furent récupérés, mais la colonnade et son support furent respectés.

 

Riez 10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez 14De nombreuses colonnes ont été découvertes à Riez. Elles dateraient du premier siècle de notre ère, ayant probablement été utilisées pour la construction de différents édifices comme le théâtre ou le temple. Celles qui se dressent dans le champ à gauche à l'entrée du village seraient le reste d'un temple dédié à Apollon.

 

 

 

 

Le groupe cathédral antique du Ve siècle

Riez baptistere plan gLe groupe épiscopal primitif, situé sur le rebord méridional du Colostre en bordure de la ville antique, fut aménagé au début du Ve siècle sur l’emplacement d’anciens thermes romains sous l’impulsion du premier évêque de Riez, saint Maxime (Maximus), venu de l’abbaye des iles  de Lérins où il avait été élu abbé à la suite de saint Honorat. Son successeur, saint Fauste, continua la construction (Eh oui, à cette époque, les abbés et les évêques étaient très souvent saints).

 

 

Riez 6Une grande église (de plan basilical, composée d’une nef centrale de 9,40 mètres de largeur, de collatéraux séparés par une double colonnade et d’une profonde abside semi-circulaire), Notre-Dame de Sede (ou Notre-Dame du Siège), et un baptistère, dans le même axe, furent construits sur l'emplacement des thermes romains publics monumentaux dont ils remploient les pierres pour leur construction.

 

 

 

Riez 8Les deux bâtiments étaient reliés par une galerie de près de 2 mètres de large.

 

 

 

 

 

Riez 5L’évêque Édolde, en 879, décida d’abandonner son église et de s’installer sur la colline de Saint-Maxime. L’ancienne cathédrale devint église paroissiale et, délaissée, dut être reconstruite au XIIe siècle.

 

 

 

 

Riez 7L’évêque franco-italien Marc Lascaris de Tende, en 1463, abandonna la colline de Saint-Maxime et fit construire une nouvelle cathédrale dans le bourg vers 1490, utilisant les pierres de l’ancienne cathédrale qui fut totalement détruite.

 

 

 

 

Le baptistère

Riez Baptistère 12Le baptistère (du grec baptistêrion, piscine), seule composante épargnée du groupe épiscopal primitif, fut édifié entre la première moitié du IVe et le début du Ve siècle avec des matériaux antiques en réemploi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez Baptistère plan 2eDe plan octogonal inscrit dans une construction de plan presque carré (11,10 sur 10,80 mètres), à l'origine entouré d'un portique et parfaitement aligné sur les points cardinaux, il présente une alternance de 4 absidioles semi-circulaires et d’une niche rectangulaire aménagées à l’intérieur du bâtiment qui ne sont pas visibles de l’extérieur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 16L’entrée est ouverte à l’est. Les façades sud et nord sont percées d’une fenêtre en plein cintre.

 

Riez Baptistère 7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 13Huit colonnes antiques de granit surmontées de chapiteaux corinthiens de marbre, disposées en cercle, entourent la cuve baptismale octogonale et supportent la coupole qui fut refaite au XIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 2aIl fut découvert, lors de fouilles, des inscriptions se rapportant à la construction d'un temple dédié à Cybèle, ce qui fit penser que le bâtiment avait été un temple dédié à cette déesse, puis d’autres inscriptions parlant de plusieurs autres dieux laissèrent envisager qu’il avait été un Panthéon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 15Le baptistère, miraculeusement épargné après le démantèlement du groupe épiscopal en 1498, devint en 1559 simple chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste. Il fut cédé ensuite à la confrérie des tailleurs d’habits qui lui adjoignirent le vocable de Saint-Clair, saint patron de leur corporation. En 1707, la chapelle fut confiée à la congrégation des Pénitents blancs juste avant d’être désacralisée pendant la Révolution et servir de grange pour entreposer les moissons.

Riez Baptistère 8

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 17aUn lanternon cylindrique, couronné d'une corniche et coiffé d'un mur-pignon, ainsi que le mur octogonal élevé au-dessus de la première corniche furent supprimés lors d’une restauration malhabile en 1818.

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 9Il fut, comme les colonnes antiques, classé aux Monuments Historiques en 1840. Une autre restauration du baptistère fut faite en 1906, une autre encore, la dernière, qui s’acheva en 2016.

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 10Les baptistères paléochrétiens étaient spécialement construits pour les baptêmes par immersion. C’est à partir du XIIe siècle que l’église utilisa le baptême par infusion ou aspersion en se contentant de simples cuves appelées fonts baptismaux. Seul l’évêque pouvait baptiser les cathéchumènes, seulement pendant la nuit de Pâques au tout début, puis à Pentecôte et lors de l’Épiphanie, raison pour laquelle ces édifices étaient construits à proximité des cathédrales. Après les cérémonies, les portes étaient refermées et scellées du sceau de l’évêque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez Baptistère 11Le rituel du baptême par immersion appartient à un principe universel d’initiation où l’impétrant meurt à un ancien comportement, se purifie et renait à un nouveau. C’est un acte souvent secret de transformation spirituelle, de changement de niveau de conscience, réalisé par l’expérimentation de la mort, de la purification puis de la renaissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les fontaines et lavoirs de Riez

La fontaine Benoite

Riez 31La présence d’une fontaine à cet emplacement est attestée depuis le XVe siècle. Face à l’une des portes principales de la ville médiévale (porte Sanson ou Saint-Sols), la fontaine servait à l’approvisionnement des habitants de la ville close et à ceux des quartiers extérieurs. Elle permettait aussi aux voyageurs et à leurs montures de se désaltérer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez 27L'eau qui alimente la fontaine et le lavoir viendrait de la source dite de Saint-Maxime. La fontaine actuelle date de 1819. Ses proportions importantes furent conçues pour de nombreux utilisateurs, à l’époque Riez comptait plus de 3 000 habitants.

Quelques années plus tard, on construisit à côté le vaste lavoir pour répondre aux besoins des habitants qui, longtemps, allèrent rincer le linge dans la rivière du Colostre, en bas de la ville.

 

 

La fontaine de la colonne

IMG_20230518_132514Située face à la porte d'Ayguières du XIVe siècle, des actes datant de 1412 la nomment « fontaine ronde ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fontaine Sanson

Riez 29Cette partie de la ville, située entre la porte médiévale Sanson et le ruisseau de l’Auvestre, était essentiellement occupé par les tanneurs, les tisserands et les teinturiers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez 30Pour tanner les peaux ou rouir le chanvre, les artisans utilisaient l’eau du ruisseau la rendant impropre à la consommation. Pour les besoins en eau potable, on comptait sur cette fontaine, alimentée par une source.

 

 

 

 

La fontaine Blanchon

Riez 18La fontaine de Blanchon, proche de l’ancienne ville romaine, date de la moitié du XVIIIe siècle.

Elle est alimentée par une source dont l'eau arrive jusqu'au bassin par un canal souterrain qui traverse les caves de plusieurs maisons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez 19Elle fut utilisée par le personnel de l’Hôtel-Dieu qui venait y laver le linge des malades. Pourrait-elle avoir des propriétés thérapeutiques ?

 

 

 

 

 

Riez 20L’eau s’écoule en trois arrivées qui rappellent une vulve. Très féminin comme endroit quoi qu’il en soit, près de l'ancienne cathédrale Notre-Dame, protégé par l'énergie de l'antique temple d'Apollon comme il se doit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Les remparts

Riez 28La construction des remparts se fit vers 1371, à l’initiative de l'évêque franciscain Jean de Maillac, qui travailla à la restauration de la ville épiscopale ruinée à la suite de l’attaque de troupes de mercenaires. 

 

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Riez 1aDeux portes, Saint-Sols et Ayguière, sont insérées dans la fortification.

 

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 L'église

Riez 21

L’ancienne cathédrale ayant brûlé durant les guerres civiles, l'évêque de Riez Marc de Tende posa les premiers fondements d’une nouvelle église, Notre-Dame de l'Assomption et Saint-Maxime.

 

 

 

 

Riez 22Les travaux débutèrent vers 1490. Elle fut reconstruite au XIXe siècle, après un effondrement partiel de la nef en 1842. Reconstruite, elle s’effondra à nouveau en 1952. Elle fut le siège du diocèse de Riez jusqu’en 1801puis devint simple église paroissiale.

 

Riez 23

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez 25De plan en croix latine, elle possède un clocher de plan carré qui s’élève au-dessus de la façade, renforçant l’effet de hauteur.

 

 

 

 

 

Riez 32Il est coiffé d’une flèche en pierre cantonnée par 4 clochetons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.ville-riez.fr/histoire-patrimoine/histoire-village

http://dignois.fr/Riez-ex-cathedrale/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Riez#Culture_locale_et_patrimoine

https://ber-dranreb04.overblog.com/2021/09/eglise-de-riez-ancienne-cathedrale-les-rites-baptismaux-au-veme-siecle-ap-j.c.html

Panneaux indicateurs de la ville

Brochure éditée par les Amis du vieux Riez en 2016

Notes préalables du Parc Naturel Régional du Verdon

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