L’église Agios Georgios Phalandras (Αγιος Γεώργιος Φαλάνδρας)
L’église se situe à quelques mètres au sud du palais de Phaistos. Le toponyme Phalandras (ou Falandra) vient d’une déformation d’un ancien mot italien, Filanda, qui veut dire filature. Cela fait référence à la principale activité du monastère, l’élevage du ver à soie.
Un premier monastère, Agios Georgios Douvrikas, fut construit sur le site connu sous le nom de Melikas à la fin du Xe siècle par Saint-Jean l’Étranger, Osios Ioannis Xenos (970 – 1027), moine missionnaire philosophe, fondateur de nombreuses église et monastères sur l’ile après l’occupation arabe. La première église fut dédiée à la Vierge. Seul un puits subsiste de cette époque.
L’église que l’on peut voir aujourd’hui, dédiée à saint Georges, est tout ce qu’il reste d’un monastère orthodoxe construit au XVIe siècle par les Vénitiens sur l’emplacement de l’ancien.
Les vestiges des bâtiments monastiques fortifiés, encore visibles au XXe siècle autour de l’église, ont totalement disparu, les habitants de la région se servant des pierres comme matériau de construction.
L’église, initialement conçue avec deux nefs, est restée inachevée. Le bas-côté nord, plus court et jamais terminé, était dédié à la Vierge.
La première nef est couverte d’une voute en berceau.
Le clocher à deux étages fut transformé en tour défensive.
De chaque côté du chevet, une canalisation ingénieuse, partant du toit, récupère l’eau de pluie et permet, par un trou à hauteur d’homme, de la récupérer. L’eau tombant sur le toit d’un lieu sacré se charge énergétiquement, comme une eau bénite naturellement. C’est pourquoi, j’imagine, le trou ressemble à un bénitier.
La première trace du monastère vénitien remonte à 1586 dans un document de concession et une tombe porte la date de 1581. Le monastère fonctionna pendant toute la période d’occupation turque, et arrêta ses fonctions en 1821 lors de la guerre d’indépendance de la Grèce. En 1900, le site servit de campement à l’équipe de fouilles de l’italien Giuseppe Gerola qui prit une photo du site. On voit très bien sur cette photo les ruines des anciens bâtiments du monastère.