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lieux sacrés
16 juillet 2024

Kritsa, église de Panagia Kera (Εκκλησία της Παναγίας Κεράς)

Près du village de Kritsa, au sud-ouest d’Ágios Nikólaos, se dresse une magnifique petite église byzantine, Panagia Kera ou Kardiotissa.

Comme pour rappeler son grand âge, un vieil olivier au tronc creux lui sert de gardien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La première mention écrite connue de Panagia Kera date de 1333, un document la reliant au Patriarcat latin de Constantinople, mais l’église est bien plus ancienne. Il semblerait qu’une première construction ait été en place durant la première époque byzantine.

 

 

Pour rappel :

  • 1ère période byzantine : entre 395 et 732
  • Domination arabe : entre 824 et 961
  • 2ème période byzantine : entre 961 et 1204
  • Période vénitienne : entre 204 et 1648

Panagia vient du grec Παναγία, de pan, le tout, et hágios, saint. C’est l’un des titres donnés à la Vierge chez les Orthodoxes. En Orient, Marie possède un statut plus élevé que n’importe quel saint. Gérard de Nerval, dans Voyage en Orient, nous dit qu’« Aujourd'hui la Panagia grecque a succédé sur ces mêmes rivages aux honneurs de l'antique Aphrodite ». La plupart des églises grecques dédiées à la Vierge Marie sont appelées Panagia, un peu comme les Notre-Dame ou les Sainte-Marie chez nous.  Panagia peut aussi s’appliquer à une représentation de la Vierge, une image, comme une icône par exemple.

L’église fut dédiée à la Dormition de la Vierge, fêtée le 15 août. C’est sans doute pour cela que l’axe est un peu décalé par rapport aux points cardinaux (voir plan plus bas). La Dormition, chez les Orthodoxes, est l’équivalent de l’Assomption chez les Catholiques, la différence résidant dans l’approche de la notion de la Vierge Marie. Pour les uns elle est exempte du péché originel (dogme de l’Immaculée Conception défini par le pape Pie IX en 1854) et ainsi préservée de la mort, pour les autres elle est restée pure par sa seule volonté et partage le sort de l’humanité, y compris dans la mort.

C’est dans cette église qu’était conservée une icône miraculeuse de la Vierge, qui, selon la tradition crétoise, serait l'œuvre d'un moine, Agios Lazarus, qui la peignit au IXe siècle, à l'époque de l'empereur byzantin iconoclaste Théophile. Elle se trouve aujourd’hui dans l'église romaine Saint-Alphonse-de-Liguori. Certains la datent du Xe ou XIe siècle, d’autres au XIVe ou à la fin du Moyen-âge. Quoi qu’il en soit, cette peinture issue de la tradition byzantine, dite hodegetria (la Vierge tient dans ses bras l’enfant), est, selon les traditions crétoise et romaine, à l’origine de nombreux miracles. La légende raconte qu’elle appartint à un riche crétois marchand de vin qui la confia à un ami à Rome en 1498. Une autre version fait référence à un voleur grec qui s’en empara. La Vierge dans tous les cas devint romaine et, selon la légende, demanda elle-même à être placée dans l’antique église Saint-Matthieu où elle prit le vocable de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.

 

 

Elle fut cachée en 1797 lors de la campagne de Napoléon quand ses troupes détruisirent l’église pour construire des fortifications et fut retrouvée en 1863 puis remise à sa place dans l’église Saint-Matthieu reconstruite devenue Saint-Alphonse-de-Liguori. En 1876, le pape Pie IX érigea une Archiconfrérie dans l'église Saint-Alphonse, sous le vocable de Notre-Dame du Perpétuel-Secours qu’avait pris l’icône crétoise. Cette Vierge hiératique, entourée de saint Michel et de saint Gabriel, possède, comme les Vierges noires, un regard transperçant. Son visage austère contraste avec son attitude très maternelle.

 

 

 

L’édifice que nous pouvons voir aujourd’hui fut construit en plusieurs étapes. De la première église à nef unique et abside en cul de four du XIIIe siècle, il ne reste que la partie centrale, recouverte en son centre par un dôme. Les bas-côtés nord et sud, dédiés respectivement à saint Antoine et sainte Anne, furent rajoutés au XIVe siècle.

 

L’église présente aujourd’hui un plan presque carré à trois nefs de 10 m par 10,50 m. Chaque nef est voûtée en berceau. La nef centrale est la plus large et la plus haute, avec 3,75 m de large et 4,5 m de haut jusqu'au sommet de la coupole. Le bas-côté sud, mesure 2,4 m de large pour 3,6 m de haut et le nord 2,3 m de large pour également 3,6 m de haut.

Toute l’église est peinte de fresques remarquables, datant, pour les plus anciennes, du XIIIe siècle et pour les plus récentes du XIVe. La restauration de l’église dont les voûtes se fissuraient et le nettoyage des fresques qui manquaient de se détacher furent entrepris au début des années 1950.

 

 

 

La nef centrale est dédiée à la Vierge. C’est ici que se trouvent les plus vieilles décorations murales, dans l’abside et sur les tympans des arcades qui soutiennent le dôme, reconstruit au XIVe siècle. Les fresques du XIVe siècle représentent la Dormition de la Vierge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous trouvons aussi le massacre des Innocents,

 

 

 

 

 

 

la Nativité,

 

 

 

 

 

 

 

la Cène,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 le banquet d'Hérode et la Descente aux enfers.

 

 

 

 

 

La coupole est soutenue par 4 pendentifs (portion de voûte en forme de triangle curviligne concave située entre deux arcs et soutenant une coupole qui permettent le passage du plan carré au plan circulaire) reposant sur quatre piliers intégrés aux murs latéraux de la nef centrale.

Elle est partagée en 4 par deux tores qui se croisent à son sommet. La coupole est peinte d’une représentation de 4 anges et des évangélistes en hauteur, puis les 12 prophètes plus bas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la voûte se trouvent des scènes tirées des Évangiles comme le rêve de Joseph,

 

 

 

 

la fuite en Égypte, la peste, la trahison de Judas, la résurrection de Lazare, la Transfiguration, Pentecôte.

 

 

 

 

Une rare représentation dans le monde orthodoxe de saint François d’Assise est à remarquer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La nef méridionale, avec 4 arcs aveugles sur son mur sud, est dédiée à sainte Anne (agia Anna).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Y sont représentées des scènes de la vie de sainte Anne et de la Vierge. Quelques scènes sont issues de l’évangile apocryphe de Jacques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la zone inférieure se trouvent des fresques en pied de sainte Irène,

 

 

 

 

 

 

 

sainte Kyriaki (Dominique)

 

 

 

 

 

 

et sainte Barbe (trois vierges martyres du IIIe siècle)

 

 

 

 

 

 

et sur le mur sud, saint Théodore Tiron, lui aussi martyr du IIIe siècle.

 

 

 

 

 

Saint Michel sur son cheval terrasse le dragon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’abside contient une représentation de sainte Anne Platytera (du grec Πλατυτέρα, plus large, plus spacieux), c’est-à-dire représentée de face avec les mains en position d’orant.

 

 

 

Nous pouvons faire la connaissance des saints Eustrate, Auxence, Eugène, Mardaire et Oreste, martyrs en Arménie au IVe siècle. 

 

 

 

 

 

La nef nord est dédiée à saint Antoine (agios Antonios)  . 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sa date de construction exacte, 1348, est peinte sur un mur ainsi que le portrait de l’un des donateurs, Georgios Mazizanis, ainsi que sa femme en son enfant (milieu du XIVe siècle).

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette partie est aussi consacrée à la Parousie (du grec ancien παρουσία, parousía, présence, arrivée. Ce mot qui désignait dans le monde gréco-romain la visite officielle d’un prince en ville, devint le synonyme du retour glorieux du Christ sur terre à la fin des temps). On retrouve ici les Apôtres, les différents ordres des anges, les martyrs et les fidèles,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

un ange qui claironne la venue du Christ (voir la symbolique de l’olifant), la Terre et la Mer personnifiées qui livrent leurs morts au le jugement, la Psychostase, l’Enfer et le Paradis.

 

 

 

 

 

On y trouve aussi un Christ Pantocrator (du grec παντοκράτωρ, de pan, le tout, et de kratos, la puissance. Le Christ est le plus souvent représenté assis sur un trône de gloire, tenant le livre des Saintes Écritures de la main gauche et bénissant de la main droite).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur sa façade ouest sont représentés la Crucifixion et le jour du Jugement en présence de l’archange saint Michel annonçant la Parousie, l’enfer avec le châtiment des damnés.

 

 

 

 

 

On retrouve également une représentation du Paradis avec la présence des patriarches Abraham, Isaac et Jacob accompagnés de la Vierge (milieu du XIVe siècle).

 

 

 

http://har22201.blogspot.com/2012/06/notre-dame-du-perpetuel-secours.html

https://www.incrediblecrete.gr/fr/place/church-of-panagia-kera-at-kritsa/

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